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Marre du bruit de l'autoroute.

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2008
  • N° : 97 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 08/12/2008
    • de STOFFELS Edmund
    • à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances et de l'Equipement

    D'après le quotidien de Sudpresse Verviers du mercredi 22 octobre 2008 : " A Herve, le bruit autoroutier est de plus en plus fortement ressenti par la population ".

    Les élus herviens se sont focalisés sur la problématique de la pollution sonore lundi soir, au conseil communal. Et plus précisément sur le bruit de l’autoroute E40, entendu jusqu’au centre de Herve!

    La motion déposée par le conseiller Ecolo de l’opposition Damien Quittre a fait l’unanimité. Il est vrai que la lutte contre le bruit est devenue l’une des priorités de notre monde moderne, comme en atteste la directive européenne 49CE de 2002 qui, transposée en droit belge dès 2004, oblige le Gouvernement wallon à disposer de cartes des niveaux sonores sur l’ensemble de son territoire. A Herve, le bruit autoroutier est de plus en plus fortement ressenti, y comprise au cœur de l’agglomération, comme une véritable source de pollution.

    L’augmentation croissante du trafic franchissant le viaduc de Herve sur cet axe international, 63.079 véhicules par 24 heures en 2003 selon le MET, justifie à elle seule cette perception. Mais, depuis la construction du viaduc ferroviaire, le sentiment d’un accroissement important du bruit répercuté par l’infrastructure TGV s’exprime fortement au sein de la population. Et le risque d’une amplification encore plus importante des nuances sonores plane à l’approche de l’exploitation de ces deux voies à grande vitesse…

    Personne n’a contesté le bien fondé de l’intervention. Tout juste l’échevine Marie-Martin Schyns, cdH , a-t-elle précisé que Herve était actuellement classée par le MET au 71ème rang dans la liste d’attente pour la construction de murs antibruit. Une position guère flatteuse, à rapprocher de la 13ème place occupée par les riverains du viaduc de Lambermont, par exemple …

    Le mal ressenti à Herve n’est pas unique dans son genre. D’après ce que je sais, les plaintes des riverains énervés par les pollutions sonores se multiplient. Il faudra donc, à l’avenir, prévoir les moyens nécessaires pour remédier à cette problématique et pour investir dans des mesures anti-bruit efficaces. Le défi me semble être de la même pertinence que d’autres défis en matière d’entretien des routes et de sécurisation du réseau routier. Quels sont les de Monsieur le Ministre projets en la matière ?
  • Réponse du 06/02/2009
    • de DAERDEN Michel

    En réponse à l'honorable Membre, je souhaite préciser d'emblée que la cartographie qui vient d'être réalisée, conformément à la directive européenne, le long des 1.060 kilomètres d'axes routiers concernés donne uniquement les niveaux de bruit. Cette cartographie ne permet pas encore de hiérarchiser les sites à traiter.

    La directive européenne ne fixe pas de valeur limite pertinente pour le traitement ou non des sites. Elle demande que les états membres définissent ces valeurs ou appliquent d'autres critères de leur choix.

    La prochaine étape portera donc sur la détermination d'un indicateur pertinent.

    Le Gouvernement wallon adoptera ensuite, conformément à ce qui est demandé dans la directive européenne, un plan d'action reprenant les mesures de réduction de bruit qu'il compte mettre en œuvre.

    Mais, la Région wallonne n'a pas attendu la directive européenne sur l'évaluation et la gestion du bruit dans l'environnement pour agir en matière de bruit.

    En effet, les priorités en matière de protection des sites bruyants sont établies en Région wallonne, depuis 1995, par le biais de la hiérarchisation desdits sites. Il s'agit de la liste UCE qui prend en compte non seulement l'importance des niveaux de bruit, mais aussi le nombre et le type de bâtiments exposés. Cette manière de procéder a permis d'objectiver l'affectation des moyens budgétaires.

    380 sites ont ainsi été répertoriés en Région wallonne. Cet outil constitue une base de travail non négligeable, même si elle n'est pas continue, à la cartographie acoustique imposée par l'Europe.

    Venons en plus particulièrement aux différents sites de Herve déjà classés dans la liste hiérarchisée:

    - site au nord de l'A3 à hauteur du viaduc n° 45 de José, (rue de José, rue de Soumagne, voie des Aubépines): l'indice UCE vaut 85.3 et place le site en 62ème position dans la liste hiérarchisée de la Région;
    - site au nord de l'A3 à hauteur du viaduc n° 47 de Herve, (rue d'Elvaux, rue de la Bouhaye): l'indice UCE vaut 79.4 et place le site en 184ème position dans la liste hiérarchisée de la Région.

    En ce qui concerne les sites de Herve situés au sud de l'A3, ils bénéficient d'une réduction du bruit autoroutier suite à la construction de l'écran antibruit de la ligne TGV; ils sont donc classés beaucoup plus loin dans la liste hiérarchisée (ex: site rue du château classé 256ème).

    Il est exact que les écrans antibruit installés en bordure de la ligne TGV entre la ligne TGV et l'E40 pouvaient faire craindre à une augmentation du bruit par réflexion vers le Nord des ondes sonores (émises par les véhicules routiers) sur la surface réfléchissante de ces écrans. Mais, il s'avère que cette augmentation est comprise entre 0,1 et 0,7 dB(A). Cette faible augmentation a déjà été prise en compte dans le calcul de l'UCE.

    Concernant la crainte d'un accroissement important du bruit dû à l'exploitation de la ligne TGV, il faut savoir que le bruit de la ligne TGV est et restera toujours de par les protections acoustiques mises en place par TUC RAIL, inférieur à celui de l'A3.

    En attendant la mise en œuvre des plans d'actions, je continue à réaliser la protection des sites bruyants suivant le classement de la liste hiérarchisée actuelle.

    Vu leur classement dans cette liste, les sites de Herve ne pourront pas être équipés dans l'immédiat.

    En ce qui concerne l'avenir et la protection des sites, un plan d'action va être élaboré sur base des cartes de bruit et de la hiérarchisation des sites. Il est évident que les moyens financiers devront être mis à la disposition au regard des mesures définies dans le plan d'action.