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Pollution par le sel

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2008
  • N° : 135 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 18/12/2008
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    En période hivernale, la concentration dans le sol de chlorure de sodium et de chlorure de calcium peut représenter un danger de pollution pour les sols et pour les nappes phréatiques – affectant par ailleurs la biodiversité en modifiant durablement la qualité des habitats nécessaires aux espèces (dont certaines sont en voie d’extinction). Le fondant le plus couramment utilisé est le chlorure de sodium.

    Une première solution consisterait à diluer les sels par l’intermédiaire de bassins d’orage construits le long des autoroutes – ce qui permet de réguler le débit des eaux de ruissellement des chaussées tout en les épurant.

    Cette épuration requiert l’investissement dans des bassins d’orage suffisants en nombre et adaptés afin d’y assurer la présence d’une quantité d’eau telle que nous la connaissons en période de neige et de pluie.

    D’autre part, la DGAR s’efforce de cibler au mieux les actions d’épandage tant préventif que curatifs (choix sélectif des moments météo et des endroits, des quantités de sel, tenir compte de la température, de l’état des routes, du trafic, du revêtement, …). La technique, appelée « épandage mixte » ou « épandage humidifié », est de plus en plus utilisée, car elle stimule la réaction du sel et permet aux fondants de rester fixés à la route.

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre de la situation ? Quelle est l’ampleur de la question soulevée ? Comment y remédier et assurer en même temps la sécurité routière en période hivernale ?
  • Réponse du 14/01/2009
    • de LUTGEN Benoît

    Le danger de pollution des nappes phréatiques et des eaux de surface par les sels de déneigement est clairement à relativiser.

    En ce qui concerne les eaux souterraines

    Le réseau de surveillance indique bien quelques impacts ponctuels à proximité immédiate des grands axes autoroutiers (par exemple E411 à Wanlin, E40 à Chaîneux, E42 à Lommersweiler). Toutefois, la teneur moyenne en chlorures enregistrée n’y excède pas la norme de potabilité fixée à 250 mg/l.

    La plupart des contaminations actuelles des eaux souterraines par les chlorures remontent au passé et trouvent leur origine dans l’enfouissement des déchets ménagers et industriels, ainsi que dans certaines activités industrielles (chimie minérale).

    En Europe, l’intrusion saline pose davantage de problèmes pour les eaux dites de transition (situées à proximité des côtes), qu’elle soit provoquée par infiltration d’eau de mer vers les captages ou par les retombées d’embruns. La Région wallonne n’est évidemment pas confrontée à ce problème.

    Face à un polluant tellement soluble dans l’eau, il importe toutefois d’être vigilant car la pollution éventuelle d’une masse d’eau souterraine ne serait en pratique pas facilement résorbable.

    C’est pourquoi, dans le cadre de la transposition de la directive 2006/118/CE sur la protection des eaux souterraines contre la pollution et la détérioration, une valeur-seuil de 150 mg/l pour les chlorures sera adoptée pour préserver le bon état de nos masses d’eau souterraine. Les chlorures seront considérés comme un polluant pertinent dont la présence excessive et due aux activités humaines entraînera désormais les mesures appropriées de limitation des pertes et rejets.

    En ce qui concerne les eaux de surface

    Les chlorures restent un polluant relativement anodin, ne présentant généralement pas de problème de toxicité pour les organismes aquatiques.

    La moule perlière, Margaritifera margaritifera, est l'unique espèce reconnue comme sensible aux chlorures.

    La norme de qualité visée dans les cours d'eau est de 250 mg/l.

    Les principaux rejets en chlorures dans les eaux de surface sont généralement imputables :

    - aux dispositifs de préparation des eaux industrielles (systèmes de déminéralisation) pour les chaudières, la production de vapeur, … ;
    - à l'épuration des eaux usées industrielles (utilisation de sels pour la précipitation du phosphore, des matières en suspension, …) ;
    - à divers process de l'industrie chimique et des traitements de métaux.

    Les rejets de chlorures liés au traitement des voiries en période hivernale restent donc assez limités.

    En ce qui concerne plus spécialement la gestion de l’épandage, j'invite l'honorable Membre à interroger mon Collègue le Ministre Daerden à qui incombe la gestion des routes.