/

Fauchage tardif

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2008
  • N° : 119 (2008-2009) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 22/12/2008
    • de STOFFELS Edmund
    • à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances et de l'Equipement

    Le long des axes autoroutiers, les plantations remplissent plusieurs fonctions fondamentales. Elles stabilisent les talus, forment des écrans anti-éblouissement et anti-congères, limitent les nuisances pour les riverains, atténuent l’effet des vents latéraux et évitent la dispersion des agents polluants sur les cultures environnantes. Esthétiques, ces espaces verts jouent aussi un rôle positif sur le comportement des usagers et contribuent à la biodiversité.

    Sur les aires de repos, les plantations font partie de l’aménagement général au même titre que le mobilier, les jeux pour enfants ou les pistes de santé. De la sorte, elles contribuent à la qualité et donc, à l’image de marque du réseau régional wallon.

    Les plantations font partie intégrante des chantiers de construction dirigés par la DGAR. De plus en plus souvent, l’obtention du permis de bâtir est subordonnée à la réalisation d’un aménagement paysager. Ainsi, dans les traversées d’agglomérations, les plantations embellissent le site et créent des effets de « portes » qui incitent les automobilistes à adapter leur vitesse. La décoration des ronds-points recourt largement, elle aussi, aux fleurs et aux plantes.

    L’entretien de tous ces espaces verts s’opère avec tout le professionnalisme requis. Certaines directions territoriales disposent d’une cellule spécialisée qui peut, par exemple, prendre part à des groupes de travail et de réflexion sur les problèmes d’environnement ou participer à des réunions de concertation au côté des communes et des organisations locales

    Le problème qui se pose est celui du fauchage des bandes parfois trop intensif qui détruit l’habitat favorisant la biodiversité (botanique, insectes, …). Puis-je donc demander à Monsieur le Ministre de prêter une attention particulière à ce problème en réduisant les fauchages là où la sécurité routière le permet et en procédant au fauchage tardif quand c’est possible ?

    Ma sensibilité a été évoquée par des apiculteurs attentifs plus que d’autres par rapport à la difficulté que constitue l’érosion de la biodiversité et soucieux que toute niche contribuant à la maintenir soit protégée. Dans l’ensemble, sur un réseau de + :- 7.000 km, nous comptons au minimum 7.000 km x 2 à 3 m d’accotements = 14.000.000 à 21.000.000 m², soit 1.400 à 2.100 hectares de surfaces qui peuvent servir d’habitat à la faune et la flore en danger.
  • Réponse du 11/05/2009
    • de DAERDEN Michel

    L'entretien annuel de la végétation le long du réseau autoroutier se déroule en trois opérations :

    - Deux à trois fauchages de sécurité des accotements (entre juin et octobre) sur une largeur de deux à trois mètres avec finitions autour des obstacles (potelets, panneaux, cabines électriques, ...) ;
    - Un (parfois deux) fauchages des talus (le plus souvent en septembre) ;
    - Une mise à gabarit de la végétation en berme centrale, au pied des poteaux d'éclairage et devant la signalisation verticale (en automne et en hiver).

    En ce qui concerne les aires de repos, les herbes sont tondues et la végétation décorative est taillée chaque fois que nécessaire.

    Toutefois, dans les années nonante et dans un souci de protection de l'environnement, une nouvelle politique en matière de gestion de la végétation autoroutière a été envisagée. Pour des raisons budgétaires et écologiques, l'idée de généraliser les techniques de fauchage tardif et de ramassage des produits sur l'ensemble du réseau autoroutier wallon a été écartée.

    Il fut demandé, par convention, au Groupe interuniversitaire de recherche en écologie appliquée (GIREA) d'établir les bases d'une gestion écologique et technico-économique des abords herbacés de l'autoroute hors zone de sécurité (zone nécessaire au dégagement et à la visibilité des éléments de sécurité routière). L'autoroute E411 fut choisie de commun accord, comme autoroute de référence étant donné sa traversée de plusieurs zones géographiques différentes (Condroz, Famenne, ...). Cette étude a été clôturée en 1999 et a abouti :

    1) à la détermination des zones d'intérêt biologique devant faire l'objet d'une gestion écologique particulière. Ces zones sont situées essentiellement dans le tronçon sud de l'autoroute E411 entre Spontin et la frontière luxembourgeoise ;
    2) à des recommandations en matière de gestion écologique pouvant comprendre :
    - le fauchage tardif ;
    - le ramassage des produits de fauche ;
    - une périodicité de fauchage différenciée (annuelle, bisannuelle ou trisannuelle).

    Ensuite, d'autres conventions du même type ont été passées :

    - pour l'autoroute E25 entre les échangeurs 42 (Tilff) et 52 (Mabompré) - étude terminée en 2001;
    - pour l'autoroute E42 entre les cumulées 0.000 (Loncin) et 69.350 (Sambreville) - étude terminée en 2002 ;
    - pour l'autoroute E19 entre les cumulées 41.000 (Le Roeulx) et 78.000 (Frontière française) - étude terminée en 2002 ;
    - pour l'autoroute E42 (A27) entre Battice et la frontière allemande - étude terminée en 2008.

    Les recommandations de ces études en matière de gestion différenciée des engazonnements ont été intégrées soit directement dans les baux d'entretien des espaces verts (cas de l'autoroute E411 et de l'autoroute E42 pour la Direction des Routes de Namur et de l'autoroute A27 pour la Direction des Routes de Verviers), soit via des chantiers spécifiques (cas de l'autoroute E411 et de l'autoroute E42 des Directions du Luxembourg et de Liège via un marché expérimental géré par la Direction des Aménagements paysagers). Au bout de huit années de traitement, il est possible de tirer un bilan :

    - technique : le fauchage différencié ne pose aucun problème particulier mais nécessite un matériel spécifique, une préparation plus importante et une bonne coordination avec le fauchage usuel ; - économique : le fauchage différencié implique un coût supplémentaire non négligeable lié au ramassage des produits de fauche et à l'échardonnage, coût supplémentaire qui peut être partiellement compensé par un rythme de fauche moins élevé ;
    - en termes d'image : il faut accepter que les espaces verts ne soient pas entretenus régulièrement.

    Seul le bilan écologique n'a pas encore été réalisé car il convient de laisser la nature s'adapter à cette gestion différenciée.

    Le réseau autoroutier ne présente pas partout des zones justifiant le fauchage tardif. Il en va de même du réseau routier. Il est donc indispensable de poursuivre le travail et de repérer préalablement les zones qui sont écologiquement intéressantes oui et qui offrent un haut potentiel en la matière. A terme, ce travail devra également être réalisé en ce qui concerne les routes.

    Enfin de nouveaux cahiers de charge type en matière d'entretien de la végétation le long du réseau routier sont mis au point par la Direction générale opérationnelle Routes et Bâtiments du SPW ; autant que faire se peut, ces cahiers de charge fixent les périodes d'entretien de la végétation arbustive en dehors de la période de nidification.