/

Formation en alternance

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2008
  • N° : 74 (2008-2009) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 22/12/2008
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Emploi, du Commerce extérieur et du Patrimoine

    « Les alternatives à l’enseignement ne peuvent être des filières d’échecs » déclarait le prédécesseur de Monsieur le Ministre. C’est un avis que je partage.

    L’enseignement obligatoire de plein exercice, qu’il soit général, technique ou professionnel, et la formation en alternance qu’elle soit industrielle ou qu’elle relève des classes moyennes, doivent être considérés comme deux voies de formation à valeur égale. Tant que l’on continuera à considérer la formation en alternance comme une formation de deuxième chance, elle ne pourra jouer d’autre rôle que celui du parent pauvre.

    En effet, parmi les jeunes de 15 ans et plus, certains s’intéressent plutôt aux métiers manuels ou à ceux prestataires de services ou, encore, à l’artisanat. Ce sont des jeunes qui préfèrent acquérir leur savoir-faire par la pratique d’un métier plutôt que par l’enseignement de plein exercice. Il va donc falloir développer, voire émanciper, la formation en alternance et ce, d’autant plus, que beaucoup de secteurs économiques éprouvent d’énormes difficultés à trouver des candidats à l’embauche.

    Malgré les demandeurs d’emploi inoccupés en Wallonie, bon nombre d’offres d’embauche sont insatisfaites.

    Pour les employés, la pénurie en main-d’œuvre se marque particulièrement pour les secrétaires de direction, les comptables, les informaticiens, les ingénieurs, les dessinateurs, les analystes-programmateurs, les secrétaires, les employés commerciaux, les réceptionnistes et les techniciens P.C. Pour les ouvriers, cette pénurie est surtout sensible pour les électromécaniciens, les mécaniciens de camion, les soudeurs, les tuyauteurs, les tôliers-carrossiers, les chauffeurs de camion, les électriciens, les bouchers, les ajusteurs, les mécaniciens auto et les techniciens en électronique.

    D’une part, tous ces métiers ne s’apprennent pas par la formation en alternance; d’autre part, ces listes ne sont pas complètes. Elles ne reprennent que les métiers où la pénurie est la plus flagrante. D’autres métiers souffrent aussi, peut-être un peu moins, d’un manque de personnes qualifiées. Citons par exemple, les représentants, les aides-comptables, les imprimeurs, les caristes, les monteurs, les cuisiniers ou les menuisiers.

    Il convient de s’interroger, sans pour autant tout remettre en question, sur l’adéquation entre les profils professionnels enseignés et ceux que l’on demande sur le marché de l’emploi. Ne confondons pas non plus les rôles des uns et des autres. L’école n’a pas pour seul but de satisfaire le besoin en ressources humaines des industries et des P.M.E. (Petites et moyennes entreprises). Voyons plus en détail cette problématique.

    Comment se fait-il que beaucoup de personnes restent sans emploi alors que les chefs d’entreprise désespèrent de trouver les candidats à l’embauche avec la qualification souhaitée ?

    Quel rôle peut jouer, ici, la formation en alternance ?

    On constate chaque année que de nombreux jeunes arrivés à l’âge de 18 ans quittent l’école sans diplôme. Dans quelle mesure ces jeunes, souvent désorientés et dégoûtés de l’école et même du métier, n’auraient-ils pas pu être orientés vers la formation en alternance laquelle aurait pu mieux répondre à leurs intérêts et à leurs capacités? Bien sûr, la formation en alternance n’est pas la panacée universelle mais peut être une vraie alternative par rapport à l’enseignement de plein exercice.

    D’autres jeunes, âgés de 18 ans ou plus, continuent à suivre la formation en alternance dans le but de décrocher un diplôme de chef d’entreprise – en Communauté germanophone, nous parlerons de «Meister-brief» – ou bien pour parfaire ou pour actualiser leur formation professionnelle. Il s’agit d’une attitude élémentaire pour celui qui se soucie de maintenir son emploi. Telle est, donc, la situation au début de la décennie en Communauté germanophone où sur 1.000 habitants, 10 sont des apprentis, pour seulement 2,2 en Région wallonne. De surcroît, à côté des 766 jeunes, âgés de 15 ans ou plus, inscrits dans l’enseignement secondaire technique et professionnel, nous comptons en Communauté germanophone plus ou moins 700 jeunes sous contrat d’apprentissage.

    Pour autant que ce type de formation soit considéré comme équivalent à la formation secondaire, le taux d’emploi moyen à l’issue de la période d’apprentissage est de 95 %. En fait, ce taux oscille entre 80 et 100 %, selon le type de métier. Nous constatons, en outre, que le passage de la formation à l’emploi s’effectue quasiment sans délai d’attente, voire sans détour par le chômage. On peut, à juste titre, croire que la formation en alternance par les Classes moyennes prépare bien aux besoins et exigences du marché de l’emploi. Ayant formé eux-mêmes le jeune, les patrons ont-ils plus confiance en ses capacités professionnelles ?

    Bref, je considère que la formation en alternance contient d’énormes potentialités si on a la volonté
    politique d’en faire une vraie alternative par rapport à l’enseignement de plein jour. Alternative dans le sens de complémentarité et non dans le sens de rivalité.

    Quelles ont été les mesures adoptées par la Région wallonne et la Communauté française afin d’optimaliser la formation en alternance? Afin d’en faire une formation équivalente à l’enseignement secondaire de plein exercice ? Afin qu’elle soit une réelle alternative et non une espèce de rattrapage après que tout a échoué ?
  • Réponse du 14/01/2009
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Comme déjà précisé en réponse à différentes questions parlementaires relatives à la problématique des pénuries de main d'œuvre, toute une série d'actions sont en cours dans ce domaine, notamment Job Focus et les actions confiées au Forem dans le cadre du Plan Marshall.

    Pour ce qui concerne plus spécifiquement la formation en alternance, il conviendrait d'interroger M. Marc Tarabella, Ministre de la Formation de la Région wallonne, puisque cette politique relève de ses compétences.