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Tracé du canal Seine-Nord-Europe et sur l' Arche du Pont des Trous à Tournai.

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2008
  • N° : 121 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 23/12/2008
    • de SENESAEL Daniel
    • à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances et de l'Equipement
    Un troisième colloque belgo-français s'est tenu à Tournai dans le courant du mois de novembre 2008 pour faire le point sur le projet du canal Seine-Nord-Europe lancé en 2007 par les Gouvernements français,wallon et flamand . Ce canal constitue le chaînon manquant entre le bassin parisien et le Nord de l'Europe qui doit donner naissance à la liaison européenne à grand gabarit ( 2.000 tonnes sur la liaison Escaut-Namur et jusqu'à . tonnes à partir de Liège vers les Pays-Bas).

    Un décret français vient de le reconnaître d' utilité publique.

    Du côté français, c'est un canal de 106 kilomètres de long qui doit être entièrement réalisé. L'appel aux entreprises privées va être lancé et les travaux pourraient débuter dès 2010. Côté belge, la liaison réclame la mise à gabarit de la dorsale wallonne, ce qui constitue un chantier pharaonique qui avoisine les 400 millions d' euros mais pour lequel l'Europe a déjà marqué son intervention à hauteur de 150 millions d' euros à la condition que les travaux soient réalisés pour 2014.

    La réalisation de ce projet offrirait un véritable corridor économique et logistique le long de la liaison. La Wallonie et plus précisément la Wallonie picarde doivent y trouver un intérêt prioritaire. On annonce en effet 570 millions d' euros d' investissements sur 10 ans et la création de 25.000 emplois à l' horizon 2010.

    Pour l' heure, les modifications ou réalisations des ouvrages d'art nécessaires à cette mise à gabarit sont encore à l'étude .Plus particulièrement , Tournai connait « le casse-tête du pont des Trous » qui constitue un goulet d'étranglement de la dorsale wallonne et qui doit être détruit modifié ou contourné pour permettre le passage des plus gros bateaux.

    Le Collège communal de la Ville de Tournai , conscient de l'attachement des Tournaisiens à cet édifice, penche pour l' idée du contournement, ce qui permettrait de créer un petit port de plaisance mais cette solution n'est-elle pas trop coûteuse et n'entraînera-t- elle pas des expropriations ?

    Je souhaiterais connaître la position de Monsieur le Ministre sur le projet du canal Seine-Nord-Europe et sur l'évolution du dossier de l'Arche du pont des Trous à Tournai ? Peut-il me dire quelles sont les tendances actuelles et quelles sont les solutions qui semblent se dégager?

    Quel pourrait être le budget consacré par la Région Wallonne à ce vaste projet ?
  • Réponse du 27/01/2009
    • de DAERDEN Michel

    En réponse à sa question, je peux communiquer les informations suivantes à l'honorable Membre à propos du pont des Trous.

    Comme j'ai déjà eu l'occasion de le répéter à plusieurs reprises, ma préférence et celle de mon administration va incontestablement à un agrandissement des arches du pont. Cette solution est en effet la plus rapide et facile à mettre en œuvre, mais également la moins onéreuse pour les finances publics. Signalons que les arches du pont ne sont pas classées et que leur agrandissement n'engendrerait pas de modification visuelle conséquente de l'ouvrage d'art.

    J'ai par contre pris bonne note du souhait de la ville de Tournai de créer non pas un contournement (qui était une alternative ancienne mais aujourd'hui abandonnée), mais plutôt une bifurcation du lit de l'Escaut au droit du pont des Trous, ce qui permettrait de l'éviter et de laisser en l'état les arches actuelles.

    Je me suis engagé auprès de la ville à étudier cette alternative et mon administration vient d'ailleurs d'adjuger et d'engager une étude de simulation de la navigation dans la traversée de Tournai.

    Cette étude, qui sera terminée aux environs du mois de juin prochain, devrait notamment permettre d'établir avec exactitude quelles seraient les largeurs et courbes de navigation admissibles dans le cas où l'option « bifurcation de l'Escaut» viendrait à être réalisée.

    C'est donc également cette étude qui devrait permettre de déterminer si des expropriations devraient avoir lieu ou non ainsi que le coût final de cette alternative.

    Reste la question du coût financier des deux solutions envisagées. Concernant l'agrandissement des arches, le budget peut être estimé à environ 10.000.000 euros. Par contre, le coût de réalisation de la bifurcation devrait quant à lui avoisiner les 40 à 50.000.000 euros en fonction des résultats de l'étude de simulation de la navigation. Cet important surcoût budgétaire constitue, il faut le souligner, la principale pierre d'achoppement du projet de bifurcation.

    Je signale à ce propos à l'honorable Membre que le budget annuel du département des Voies hydrauliques se monte en 2009 à 78.500.000 euros. Je pense qu'il s'indique de demeurer responsable par rapport à ce dernier et de ne pas engager de dépenses qui risqueraient à terme de grever l'ensemble de la politique de ce département en Région wallonne.