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Avis mitigés des communes après les enquêtes publiques à Waimes et Malmédy.

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2009
  • N° : 216 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 06/01/2009
    • de STOFFELS Edmund
    • à ANTOINE André, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial

    Le projet de parc éolien sur les hauteurs de Waimes, au lieu-dit Chèvremont, ne fait pas vraiment l’unanimité. Le collège communal de Malmédy a émis un avis défavorable en raison de l’impact paysager. A Waimes, le collège a remis un avis favorable mais conditionnel.

    Cette condition, c’est qu’aucun logement de quelque sorte ne subisse une quelconque atteinte au niveau des nuisances sonores que ces éoliennes pourraient procurer.

    « L’impact paysager sera bel et bien là. L’étude d’incidences le montre bien. Où j’habite aussi, par temps clair, on les verra très bien », nous dit le bourgmestre de Waimes, Albert Mathonet.

    La problématique des nuisances sonores provoquées par des éoliennes est un sujet que l’on peut souvent entendre lors d’enquêtes publiques.

    Puis-je demander à Monsieur le Ministre de nous informer sur le nombre de parcs d’éoliennes où le problème du bruit se pose réellement ? L’intérêt de la question est de faire la différence entre les craintes exprimées et le niveau réel des nuisances.

    Puis-je ensuite lui demander comment les différents opérateurs ont fait face à cette difficulté ? Ce qui a pu être mis en place pour éviter les nuisances sonores ? Et quels sont les résultats mesurables en termes de diminution du niveau des nuisances sonores ?
  • Réponse du 05/02/2009
    • de ANTOINE André

    En réponse à la question de l'honorable Membre, j'ai l'honneur de lui exposer les éléments qui suivent.

    Le bruit généré par les éoliennes constitue effectivement une nuisance potentielle pour les riverains.

    Le bruit émis par une éolienne est de deux types: le bruit mécanique induit par les frottements mécaniques du rotor et le bruit aérodynamique généré par le frottement de l'air.

    L'évolution de la technologie dans le domaine fait que les anciennes éoliennes à transmission par boîte de démultiplication sont maintenant abandonnées au profit des éoliennes à « transmission directe ». Ces éoliennes à « transmission directe» atténuent considérablement le premier type de bruit (disparition de la boîte de démultiplication et des bruits inhérents générés par les engrenages).

    Le choix d'un mât cylindrique plutôt qu'un mât en treillis réduit le second type de bruit et avantage le bilan acoustique de l'engin.

    Des innovations directement issues de l'aéronautique ont été appliquées aux pales des éoliennes, comme le déflecteur de bout de pale qui diminue fortement le bruit aérodynamique, en empêchant le passage de l'air à partir des zones de la pale à haute pression vers les zones à basse pression.

    De plus, le niveau sonore induit par un parc éolien dépend d'un nombre important de facteurs comme ceux qui sont intrinsèques à la source (puissance acoustique des éoliennes, taille du parc, morphologie des éoliennes, ... ), ceux liés à la configuration du terrain (topographie, nature du sol, géométrie éolienne - récepteur, ... ), ceux liés aux conditions météorologiques (vent, hygrométrie, ... ), ceux liés au milieu environnant (zone rurale, industrielle, proximité d'axes routiers, présence de végétation, ... ).

    Dans le cadre de l'étude d'incidences préalable à l'introduction de tout dossier éolien, une simulation de l'impact sonore du parc éolien est réalisée. Les programmes utilisés permettent de tenir compte de la situation du terrain par l'adaptation de différents paramètres, de manière à s'approcher autant que possible de la réalité.

    Ces simulations permettent de générer des résultats sous forme cartographique, présentant des courbes de niveaux sonores, et ce, pour des vitesses de vent et des types d'éoliennes différents.

    Un projet éolien n'est accepté que si les simulations montrent qu'aucun impact significatif n'est prévu pour les habitations et les zones d'habitat (il est possible que certaines de ces zones ne soient pas complètement bâties au moment de l'introduction de la demande de permis unique) riveraines.

    Jusqu'à présent, un seul parc éolien a fait l'objet de mesures sonores, postérieures à son installation, ayant débouché sur la constatation de dépassement des normes de bruit, ce qui démontre la pertinence des modèles de simulation utilisés. Il s'agit du parc de Fosses-la-Ville/Mettet géré par la S.A. Air Energy (ancien projet MESA). Suite à quelques plaintes de riverains, un système de bridage a été mis en place sur deux éoliennes qui a permis de résoudre le problème constaté.