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Cartes de crédit : séduisantes mais chères.

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2009
  • N° : 47 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 06/01/2009
    • de STOFFELS Edmund
    • à DONFUT Didier, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    On pourra sans arrêt répéter les bons conseils pour avertir le consommateur contre le surendettement, mais pourra-t-on concurrencer l’attractivité d’une carte de crédit séduisante, certes, mais exposant le consommateur (notamment le jeune consommateur) aux risques les plus périlleux en matière d’endettement ?

    Quelles sont les principales causes d’endettement (indépendamment du revenu trop faible pour subvenir correctement aux besoins quotidiens) :

    - ne pas avoir lu les clauses d’un contrat;
    - être exposé à des fins de mois difficiles;
    - ne pas pouvoir honorer ses mensualités;
    - avoir perdu le contrôle de ses dépenses;
    - avoir un mauvaise gestion des crédits;
    - vouloir tout et tout de suite;
    - avoir perdu une partie des recettes alors que les dépenses continuent;
    - manquer de comparaisons entre les produits;
    - … ?

    Comment voulons-nous que des jeunes, exposés à la pression médiatique jouée par la publicité et à la pression sociale de leur peer-groups, résistent à la tentation si on leur offre la faculté de consommer même avant qu’ils n’aient gagné l’argent qu’ils dépensent ?

    Fondateur d’une asbl de protection du consommateur et étant en contact régulier avec des organisations allemandes, je peux témoigner de l’intérêt à mettre en place une vraie stratégie de prévention qui s’adresse particulièrement aux jeunes. Stratégie qui les informe sur les risques qui les guettent lorsqu’ils détiennent une carte de crédit leur offrant la consommation facile. Je suis conscient qu’aucun travail préventif du monde ne saurait les mettre tous à l’abri du risque, mais n’est-il pas utile de conclure une convention avec, par exemple, le CRIOC visant à mener une large campagne de prévention contre le surendettement ? Ne faut-il pas non plus analyser comment on pourrait responsabiliser ceux qui exercent cette pression médiatique sur les jeunes ?
  • Réponse du 30/01/2009
    • de DONFUT Didier

    En réponse à sa question, j'ai l'honneur de rappeler à l'honorable Membre que l'action que je mène en matière de surendettement s'inscrit dans le cadre d'une part des compétences qui me sont dévolues par la loi du 8 août 1980 de réformes institutionnelles, et, d'autre part, des dispositions du décret du 7 juillet 1994 concernant l'agrément des institutions pratiquant la médiation de dettes et des mesures de prévention qu'il met en place, à savoir notamment les centres de références.

    Il n'est pas sans ignorer que la protection du consommateur dans le cadre du crédit à la consommation est une matière restée de la compétence du pouvoir fédéral.

    En matière de prévention et eu égard à la dévolution de compétences qui découle de la loi précitée, j'ai déjà eu l'occasion de préciser à l'honorable Membre que le Gouvernement wallon avait conclu le 30 mai 2008 avec le Gouvernement de la Communauté française et la CoCoF un protocole de collaboration sur la prévention de l'endettement, impliquant les centres de référence, les centres de jeunes, les organisations de jeunesses, l'enseignement obligatoire et les services d'aide en milieu ouvert (cf réponse à la question parlementaire 245 du 24 septembre 2008).
    La mise en œuvre de ce protocole prévoit la confection d'une farde pédagogique à destination des personnes relais des secteurs concernés, comportant notamment une fiche relative au « Monde bancaire » qui traite des cartes de débit, de crédit mais aussi de fidélisation commerciale.

    En ce qui concerne les jeunes adultes, je renvoie l'honorable Membre au dispositif mis en place par le décret du 7 juillet 1994 et aux actions de prévention dont j'ai déjà eu l'occasion de l'entretenir, en l'assurant de la collaboration régulière de ce dispositif avec les organisations de consommateurs actives dans le secteur, notamment celle citée par lui, par exemple à l'occasion de la journée sans crédits.