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Répartition asymétrique des revenus et accès à l'enseignement supérieur.

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2009
  • N° : 48 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 06/01/2009
    • de STOFFELS Edmund
    • à DONFUT Didier, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    L’OCDE vient de déposer son rapport sur la pauvreté qui gagne du terrain dans tous les pays industrialisés. Plus précisément, ce rapport constate une répartition de revenus plus asymétrique que jusqu’à présent.

    Concrètement, les revenus aisés continuent à augmenter de façon plus importante tandis que l’augmentation des revenus modestes rester derrière le niveau nécessaire à couvrir les besoins quotidiens. L’asymétrie se renforce donc et crée des tensions à plusieurs égards.

    Cela concerne entre autres l’accès à l’enseignement (qui a toujours un coût), notamment l’enseignement supérieur, et le logement.

    Selon mon analyse, plus que la répartition des revenus est asymétrique dans une commune, plus il sera difficile pour les ménages à revenu modeste ou précaire de concurrencer – sur le plan du logement locatif privé – les ménages à revenu aisé. Ne leur sont accessibles que les logements de moindre qualité (souvent humides ou présentant d’autres déficits) dont le loyer reste abordable.

    Puis-je demander à Monsieur le Ministre de procéder à une analyse visant à comparer « l’accès à l’enseignement supérieur » et « la répartition asymétrique des revenus » ? En termes d’inclusion sociale, les résultats d’une telle comparaison nous imposeront des conclusions politiques à traduire en stratégies politiques remédiant autant que possible aux inégalités sociales.
  • Réponse du 30/01/2009
    • de DONFUT Didier

    Comme l'honorable Membre, j'ai pris connaissance du rapport « Croissance et inégalités distribution des revenus et pauvreté dans les pays de l'OCDE » publié en octobre 2008 par l'OCDE.

    De nombreuses études sociologiques ont démontré que l'enseignement est un facteur de reproduction des inégalités sociales et ce dès l'enseignement fondamental.

    Une évaluation des inégalités sociales dans l'enseignement en Belgique a été réalisée sur base de l'indice économique, social et culturel issu de l'enquête PlSA.

    Celle-ci met en évidence que les retards scolaires sont étroitement liés à l'origine sociale des élèves: 65 % des élèves issus de la population la plus pauvre sont en retard scolaire à l'âge de 15 ans contre 18% seulement parmi les élèves issus de la population la plus aisée.

    Ces chiffres parlent d'eux-mêmes et cette situation s'amplifie encore dans l'enseignement supérieur et universitaire, même si peu de statistiques existent actuellement sur le sujet en Belgique.

    En termes d'inclusion sociale, l'honorable Membre a raison, ces résultats imposent des conclusions politiques à traduire en stratégies politiques tendant à réduire, autant que possible, les inégalités sociales en matière d'enseignement ou la reproduction des inégalités sociales.

    Mes collègues de la Communauté française, qui se sont succédés à l'enseignement, ont pris les mesures qu'ils croyaient nécessaires, notamment via le décret « inscription », qui n'était pas parfait, certes, mais qui veillait à assurer une meilleure mixité sociale et un accès à toute école subventionnée par la Communauté française à tous les enfants, quelle que soit leur origine sociale.

    A ce propos, je livre ici à l'honorable Membre un passage de l'article paru sur le site www.skolo.org que je l'invite parcourir: " Ce droit naturel n'était pas rencontré en Belgique francophone. Et si le décret ne résolvait pas entièrement ce déni démocratique, au moins s'attaquait-il aux passe-droit et autres sélections à l'inscription. Las, les réactions des privilégiés du système et, surtout, la place donnée à celles-ci dans les médias, auront eu raison de cette minuscule avancée ".

    Le Gouvernement de la Communauté française aura donc à se positionner rapidement sur l'avenir de ce dossier. J'invite dès lors l'honorable Membre à interroger mes Collègues de la Communauté française en charge de l'Enseignement et de l'Enseignement supérieur.