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Fermeture de la râperie d'Hollogne-sur-Geer.

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2009
  • N° : 158 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 16/01/2009
    • de JAMAR Hervé
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    En ce début d'année, la presse s'est faite l'écho de la fermeture de la sucrerie d'Hollogne-sur-Geer. Cette fermeture a été décidée suite à un problème de rentabilité lié aux coûts des combustibles et à la diminution des quotas betteraviers européens.

    Elle entraîne une série de conséquences néfastes pour les acteurs du secteur. Il y aura des pertes d'emplois au sein des 65 travailleurs indirects et directs.

    Les agriculteurs devront effectuer des trajets plus longs pour aller conduire leurs betteraves à Tirlemont ou à Longchamps avec toutes les nuisances que cela implique au niveau de la circulation.

    Les bennes actuelles qu'utilisent les agriculteurs ne seront plus adaptées à ces nouveaux trajets. Ceux-ci devront donc faire appel à des transporteurs.

    Les aménagements routiers qu'avait effectués la commune de Geer en raison da la râperie sont maintenant inutiles.

    Enfin, quel avenir pour le site actuel qui, apparemment, serait laisser en l'état.

    J'aimerais connaître l'avis de Monsieur le Ministre sur cette situation? A-t-il été tenu informé de l'état d'avancement de ce dossier ? Compte-t-il prendre des contacts avec les acteurs concernés enfin d'étudier le dossier avec eux ?

    Les agriculteurs réclament un moratoire sur cette fermeture. Qu'en pense Monsieur le Ministre ?
  • Réponse du 05/02/2009
    • de LUTGEN Benoît

    Je souhaite tout d’abord préciser que, dans le cadre de son plan de restructuration présenté suite à la réforme de l’OCM sucre en 2005, la Raffinerie tirlemontoise (RT) comptait fermer la râperie d’Hollogne plus tôt encore. J’avais obtenu des responsables de la RT un délai supplémentaire, et la prolongation de son maintien. Egalement, lors de la réforme de l’OCM sucre, j’avais obtenu des conditions avantageuses pour la Belgique : pour les planteurs wallons, 54 millions d’euros par an d’aides découplées (1.000 euros par an de DPU par hectare emblavé en betteraves) et pour les sucreries wallonnes 115 millions d’euros d’aides à la restructuration. C’est grâce à ces aides que, d’une part, les planteurs ont pu faire face à la baisse de leur quota livraison et que, d’autre part, les usines ont investi dans leurs outils de production afin de le rendre plus performant et, par là, d’assurer la pérennité de la production sucrière en Région wallonne.

    Comme c’était le cas pour les agriculteurs livrant leurs betteraves à Hollogne, les coûts des transports vers Longchamp ou Tirlemont seront à charge de la Raffinerie tirlemontoise (RT). Les agriculteurs peuvent choisir de livrer eux-mêmes leurs betteraves ou demander à la RT de venir les chercher.

    Si le trajet de livraison est plus long, le paiement sera proportionnel à la distance parcourue. Ceux qui ne souhaitent plus livrer eux-mêmes pourront demander le prélèvement par l’usine. Il y a donc perte de facilité, mais pas véritablement de perte financière. D’autant plus que, comme pour les fermetures précédentes (Jemappes-Brugelette), des compensations seront probablement négociées avec la RT.

    La RT va investir près de dix millions d’euros à Longchamp pour augmenter la capacité de production et améliorer l’efficience énergétique du site.

    Afin de se préserver des difficultés qui pourraient apparaître sur un de ses sites en reconversion, la RT compte conserver le site d’Hollogne sans changement pendant un an encore (mise en cocon). Il pourrait, en cas de besoin, être réactivé rapidement pour combler le déficit temporaire d’un autre site.

    Les circonstances qui ont motivé la fermeture d’Hollogne n’ont pas changé, la RT n’a donc pas l’intention de changer sa décision. A ce stade, et compte tenu du délai d’un an de mise en cocon, selon les informations en ma possession, la RT n’a pas encore décidé de l’affectation du site.

    Je suis en contact continu avec les acteurs du secteur. Lors de la réforme de l’OCM sucre, il était apparu que les planteurs wallons étaient parmi les plus performants d’Europe. Les sucreries, de leur côté, pouvaient encore améliorer leurs performances. Je me réjouis donc que tant ISCAL que RT restructurent leur mode de production pour améliorer leurs performances et renforcer de la sorte la solidité de la filière sucre dans son ensemble.

    Cela est d’autant plus important que les faiblesses de capacité de traitement rencontrées lors de cette campagne, en particularité par la RT, montrent clairement la nécessité d’investir dans les usines sucrières pour les remettre à niveau. Les moyens considérables mis à disposition des usines par le fonds de restructuration européen devront être utilisés pour atteindre cet objectif. Je serai particulièrement attentif à ce qu’il en soit ainsi.