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Enjeux véhiculés par l'Escaut à Tournai et le Pont des Trous.

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2009
  • N° : 185 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 03/02/2009
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances et de l'Equipement

    La problématique de la traversée de Tournai par l'Escaut a déjà été soulevée à de multiples reprises au sein de cette assemblée par les différentes familles politiques. La Région wallonne, et plus particulièrement le Hainaut occidental, ne peuvent rater cette opportunité de voir passer des bateaux d'un plus important tonnage. Il y va de l'avenir et de la survie des entreprises du bassin carrier, mais également d'autres secteurs tel celui de la sucrerie de Fontenoy.

    Où en sont actuellement les dossiers concernant la mise à gabarit des écluses sur l'Escaut ? La Flandre semble en avance et n'attendra pas la Région wallonne pour favoriser le passage des bateaux de fort tonnage sur la Lys.

    Le Pont des Trous constitue également un obstacle au passage de bateaux de plus fort tonnage.

    Monsieur le Ministre le sait, le Pont des Trous à Tournai ne doit pas être simplement abordé sur le plan technique. Il s'agit pour les Tournaisiens d'un dossier hautement symbolique. Au même titre que la Cathédrale ou le Beffroi, le Pont des Trous fait la fierté de Tournai et reflète partout dans le monde la richesse de son Patrimoine.

    En la matière, il ne faut sans doute pas se précipiter et Monsieur le Ministre s'était donné quelques mois de réflexion pour examiner tes différentes alternatives. Certains à Tournai semblent privilégier la réalisation d'un petit contournement du Pont des Trous via la rive droite; d'autres préconisent la modification des arches; pour quelques-uns, le Pont des Trous pourrait être déplacé et reconstruit ailleurs. Toutes ces hypothèses représentent des avantages mais ont également leur lot d'inconvénients.

    Monsieur le Ministre a-t-il pu mener sa réflexion à terme. Quelles sont les hypothèses qui doivent être écartées et pour quels motifs ? Quelles sont les pistes retenues ? Monsieur le Ministre peut-il classer les différentes alternatives selon les critères de coût, de faisabilité technique, de délai de réalisation et de garantie de navigabilité ?
  • Réponse du 12/03/2009
    • de DAERDEN Michel

    En réponse à sa question, je peux communiquer les informations suivantes à l'honorable Membre à propos du pont des Trous.

    Comme j'ai déjà eu l'occasion de le répéter à plusieurs reprises dans cette enceinte, ma préférence et celle de mon administration va incontestablement à un agrandissement des arches du pont. Cette solution est en effet la plus rapide et facile à mettre en œuvre, mais également la moins onéreuse pour les finances publiques. Signalons que les arches du pont ne sont pas classées et que leur agrandissement n'engendrerait pas de modification visuelle conséquente de l'ouvrage d'art.

    J'ai par contre pris bonne note du souhait de la Ville de Tournai de créer non pas un contournement (qui était une alternative ancienne mais aujourd'hui abandonnée), mais plutôt une bifurcation du lit de l'Escaut au droit du pont des Trous, ce qui permettrait de l'éviter et de laisser en l'état les arches actuelles.

    Je me suis engagé auprès de la Ville à étudier cette alternative et mon administration vient d'ailleurs d'adjuger et d'engager une étude de simulation de la navigation dans la traversée de Tournai.

    Cette étude qui a débuté le 1er janvier et sera terminée aux environs de la fin du mois de juin prochain, devrait permettre d'établir avec exactitude quelles seraient les largeurs et courbes de navigation admissibles dans le cas où l'option « bifurcation de l'Escaut» viendrait à être réalisée.

    C'est donc également cette étude qui devrait permettre de déterminer si des expropriations devraient avoir lieu ou non ainsi que le coût final de cette alternative.

    Reste la question du coût financier des deux solutions envisagées.

    Concernant l'agrandissement des arches, le budget peut-être estimé à environ 10.000.000 euros. Par contre, le coût de réalisation de la bifurcation devrait quant à lui avoisiner les 40 à 50.000.000 euros en fonction des résultats de l'étude de simulation de la navigation. Cet important surcoût budgétaire constitue, il faut le souligner, la principale pierre d'achoppement du projet de bifurcation .

    Je signale à ce propos à l'honorable Membre que le budget annuel du département des Voies hydrauliques se monte en 2009 à 78.500.000 euros. Je pense qu'il s'indique de demeurer responsable par rapport à ce dernier et de ne pas engager de dépenses qui risqueraient à terme de grever l'ensemble de la politique de ce département en Région wallonne.

    Enfin, selon les informations qui m'ont été communiquées par mes services, la Flandre n'envisage pas de réaliser la mise à gabarit de ses écluses sur l'Escaut avant 2014, ce qui est un calendrier compatible avec les projets d'investissement planifiés par la Région wallonne.