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Eventuelle épidémie de cancers à Engis.

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2009
  • N° : 75 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 04/02/2009
    • de JAMAR Hervé
    • à DONFUT Didier, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    La presse s'est récemment fait l'écho d'une éventuelle épidémie de cancers dans le quartier des rues Magotte et Lepage à Engis. Près de 21 cas de cancers ont été dénombrés!

    Un médecin établi à Hermalle-sous-Huy confirme qu'il se passe quelque chose d'anormal au vu de la concentration surprenante de pathologies cancéreuses.

    De nombreuses raisons peuvent expliquer cette situation: présence de lignes à haute tension, présence de métaux lourds dans le terrain jadis exploité par l'entreprise Bertrand. Un expert de la SPAQuE devait d'ailleurs se rendre sur les lieux.

    Interrogé sur le sujet, le bourgmestre d'Engis déclarait que Monsieur le Ministre avait toujours refusé de financer une étude épidémiologique, seule à même de répondre aux interrogations et à l'inquiétude légitime des riverains.

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre de ce problème? Une telle étude serait-elle bientôt réalisée? Qui la financera?
  • Réponse du 06/03/2009
    • de DONFUT Didier

    Il convient tout d'abord de confirmer l'existence réelle d'un excès significatif de cas de cancers dans le quartier mentionné (pour rappel: une femme sur trois et un homme sur quatre souffrent d'un cancer avant l'âge de 75 ans). Si un taux élevé se confirme, il faudra analyser, pour certains diagnostics retenus, les taux respectifs en tenant compte des caractéristiques des personnes atteintes (âge, sexe, fumeurs ou non ... ) afin d'évaluer si ceux-ci peuvent être mis en rapport avec un problème environnemental.

    Je peux déjà dire à l'honorable Membre qu'il ne sera pas aisé de mettre en évidence des différences significatives sur une population limitée à quelques rues et encore moins aisé, a posteriori, de les mettre en relation avec un risque environnemental.

    A ce sujet, j'ai obtenu un avis de la Fondation Registre du cancer, basé sur l'analyse, pour la commune d'Engis, des données actuellement exploitables concernant le total des cancers et les cancers pour les principaux organes chez les hommes et chez les femmes, pour les années 2004 - 2005 :

    Comme il n'y a que 5.600 habitants, les taux d'incidence sont très instables (un cas de plus double les taux de certains cancers) et les intervalles de confiance très grands.

    Cette analyse ne révèle rien de très particulier, et même des taux plutôt bas chez les hommes. Seulement le cancer de l'ovaire paraît un peu élevé chez les femmes, mais il faudrait disposer de plus d'années pour stabiliser les taux et être en mesure d'interpréter les données.

    Je comprends bien évidemment l'inquiétude des riverains quant à cette problématique et il convient bien évidemment d'analyser la situation. Cependant, en ce qui concerne la question des risques sanitaires potentiels, je tiens à préciser que je ne suis pas compétent en matière de prévention. Je vous invite donc à vous adresser à ma collègue Catherine Fonck, Ministre de la Santé en Communauté française.

    Cette investigation incombe, selon le schéma décisionnel adopté en Gouvernement conjoint de la Région wallonne et de la Communauté française du 27 mars 2006, à l'Institut scientifique de santé publique.

    J'ai donc soumis cette problématique à la Task force Environnement Santé, au sein de laquelle le cabinet de la Ministre Fonck est représenté.

    Aussi, la Task Force Environnement Santé a décidé de poursuivre la mise en application de l'arbre décisionnel et de demander à la Ministre de la Santé de la Communauté française de charger l'Institut scientifique de santé publique (ISP) de poursuivre l'investigation épidémiologique en vue d'écarter ou de confirmer une augmentation significative éventuelle de la prévalence des cancers dans la zone géographique concernée. J'ai bien évidemment transmis au cabinet de la Ministre Fonck les données du registre du cancer que j'ai présenté aujourd'hui.