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Impact des activités liées à la présence de castors.

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2009
  • N° : 178 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 04/02/2009
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Ces derniers mois, 2.500 écotouristes ont participé aux " balades castors ". Des touristes venus principalement de Flandre ou de Hollande.

    Cela s'appelle de l'écotourisme. La formule n'est pas tellement répandue en Wallonie, en tout cas pas à cette échelle. Et ça marche plutôt bien.

    Il suffisait - pour s'en rendre compte - de croiser des groupes de curieux, désireux de découvrir le petit monde du castor, car l'animal a repris ses quartiers comme jadis, un peu partout en Wallonie.

    En même temps, d'autres excursions étaient organisées en province de Luxembourg. C'est comme ça quasi toute t'année, suivant la demande. Si l'Ardenne namuroise fait partie des rendez-vous privilégiés, pour la beauté du cadre, le calendrier comporte également des passages par l'Entre-Sambre-et-Meuse (Sautour,Vodeleée), la vallée du Viroin, la vallée de la Meuse, les vallées de la Lesse, de la Semois et de la Lomme.

    La liste ne cesse de s'allonger, au fur et à mesure que le castor se réapproprie nos régions.

    Deux volets à ses activités d'écotourisme : des balades sur les terrils de Wallonie et d'autres sur les traces des rongeurs.

    L'idée mérite-t-elle d'être approfondie, voire d'être encouragée par la Région wallonne?

    Doit-on craindre des impacts paysagers ou autres, notamment sur la biodiversité, suite à une prolifération probable du castor ? Le castor a-t-il un prédateur naturel chez nous ?

    D'une manière générale, quelle est l'avis sur la présence de castors en Région wallonne?
  • Réponse du 10/02/2009
    • de LUTGEN Benoît

    J’ai déjà répondu sur le même sujet le 17 avril 2007 à M. Dardenne, Collègue de l'honorable Membre.

    Pour répondre à la question, il me faut tout d'abord informer l'honorable Membre des conséquences de la présence du castor sur notre territoire et expliquer que la cohabitation de l'homme avec cette espèce est malheureusement loin d'être idyllique.

    Si l'animal est sympathique et ingénieux, sa tendance à modifier l'habitat pour le faire correspondre au mieux à ses besoins pose souvent de sérieux problèmes.

    De plus, cette espèce n'a pas de prédateur et est peu exigeante en termes d'habitats et de qualité de l'eau. Sa population a connu une importante progression depuis son introduction sur notre territoire, ce qui a multiplié les problèmes de cohabitation.

    Avant d’en faire un produit touristique, la Région wallonne doit tout mettre en œuvre pour encadrer, voire indemniser, les victimes de sa présence, à savoir les propriétaires riverains qui voient les digues de leur étang minées par les galeries, leurs terrains inondés, leurs ponts menacés de destruction, leurs égouts bouchés ou leurs arbres abattus.

    J’ai demandé à l’administration de délivrer des dérogations au niveau de la Région pour la destruction de barrages de castors lorsque ceux-ci posent problème.

    Par ailleurs, dans une perspective beaucoup plus large, je crois que la découverte de la nature peut servir évidemment de base à une offre de produits touristiques. Cette découverte de la nature doit d’abord se faire dans un but de formation, d’information et de sensibilisation à l’environnement. La protection de notre patrimoine naturel passe par cette sensibilisation.

    Et tant mieux si cette sensibilisation passe par le créneau d’un produit touristique, mais, à condition évidemment, que ce produit soit encadré, qu’il soit de grande qualité et qu’il soit accompagné par des spécialistes.

    Plusieurs centres se sont créés autour de ce thème et présentent un produit plus complet que celui qui se limiterait à une espèce.

    Je citerai par exemple les nombreux centres d’accueil du public tels les Centres régionaux d’initiation à l’environnement (CRIE), le Domaine de Berinzenne, axé sur la découverte des milieux de Haute Ardenne, les complexes de Virelles et Harchies qui permettent la découverte des oiseaux d'eau et de tout l'écosystème étang, le Centre d'Interprétation de la rivière de Hotton ou encore le Centre Chlorophylle à Manhay, axé sur l'écosystème forestier. En outre, des expositions interactives et autres outils axés sur la découverte du milieu naturel sont mis en place dans les parcs naturels.

    On peut faire le parallèle avec le brame du cerf.

    Des cars entiers qui débarqueraient dans nos forêts pour écouter les cerfs exerceraient parfois une pression importante sur cette espèce. C’est pour cela que j’ai mis en place des visites guidées, accompagnées et encadrées.

    En conclusion, je suis convaincu que notre patrimoine naturel doit être montré au grand public mais de façon raisonnée et bien pensée.