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Le Milan royal est-il menacé ?

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2009
  • N° : 185 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 10/02/2009
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    A en croire la presse, c’est l’avis avancé par Natagora, l’Association pour la protection de la nature, qui introduit la réflexion : l’éolienne, c’est beau, mais il est primordial d’empêcher une multiplication anarchique des sites en appliquant, sérieusement, les critères des indispensables études d’incidences.

    D’ailleurs, en janvier 2008, Natagora a publié une liste de zones wallonnes protégées qui ne devraient pas accepter des parcs à éoliennes. L’association namuroise prône aussi le respect absolu des réserves, dont Natura 2000, où les pâles pourraient préjudicier les oiseaux nicheurs et autres chauves-souris sensibles à la détection ultrasonique et, plus particulièrement, le Milan royal.

    « Nous pensons franchement que le parc à Chivremont-Waimes n’est pas gênant, d’autant qu’une directive invite les communes à ne pas ériger plus que cinq éoliennes », répondent les promoteurs. « Nous aimerions avoir une discussion franche avec Natagora. Chivremont, à notre avis, n’aura aucun impact négatif sur la réserve initiée par les Réserves naturelles ornithologiques de Belgique ».

    Quel est l'avis de Monsieur le Ministre sur cette question ?

  • Réponse du 09/03/2009
    • de LUTGEN Benoît

    En date du 24 décembre 2008, la Direction du Département de la Nature et des Forêts de Malmedy a émis un avis favorable conditionnel à la demande de permis unique introduite par le promoteur du projet (implantation de 5 éoliennes à 3 MégaWatts chacune).

    Le projet en question se situe à une distance d’environ 1,2 km par rapport au site Natura 2000 BE 33054 « Vallée de l’Amblève entre Montenau et Baugnez ». L’endroit choisi pour l’implantation du parc d’éoliennes est principalement composé de prés de fauche entrecoupés de bocages. Les chemins sont bordés par de nombreuses haies âgées et par des fossés rudéraux.

    Au niveau de l’avifaune, les espèces recensées par l’auteur de l’étude d’évaluation des incidences et par AVES-Ostkantone témoignent d’une avifaune riche et diversifiée, composée majoritairement par des espèces communes.

    Parmi les rapaces, la présence du milan royal a bien été notée, mais le nid le plus proche a été recensé à une distance de 800 mètres du site éolien. Il faut savoir que la population du milan royal se porte très bien dans cette partie de la Wallonie et constitue un noyau important de la population européenne de cette espèce. C’est notamment pour cette raison que Natagora a estimé que, dans cette région, on ne devrait plus accepter de parcs éoliens. Cependant, Natagora a aussi affirmé que le lien entre le déclin de certaines populations allemandes du milan royal et la multiplication des éoliennes dans ce pays était difficile à établir.

    On ne peut pas non plus conclure à une multiplication anarchique de sites éoliens dans la mesure où il existe un accord tacite entre les communes et le Parc naturel Hautes Fagnes – Eifel pour ne pas autoriser plus d’un parc éolien par commune, pour les raisons de protection de l’avifaune et de la qualité paysagère de ce territoire. Par ailleurs, la littérature scientifique considère que des sites éoliens doivent avoir une distance minimale de 5 à 10 km entre eux pour réduire les risques de collision pour les oiseaux migrateurs à un niveau acceptable, ce qui est le cas avec l’option de ne pas accepter plus d’un parc par commune.

    L’avis du Département de la Nature et des Forêts fait suite à des contacts avec des ornithologues locaux (des responsables d’AVES et de Patrimoine nature) qui ont tous confirmé que le site ne constituait pas un site exceptionnel au niveau de l’avifaune qui y a été recensée et qu’il ne poserait pas de problème particulier aux espèces recensées dans les sites d’intérêt biologique les plus proches, en ce compris le milan royal. Suite à ces contacts et à la lumière des conclusions de l’étude d’évaluation des incidences, le DNF a conclu que les incidences ne pouvaient pas être qualifiées de significatives.