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Nécessité de promouvoir les véhicules à propulsion électrique.

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2009
  • N° : 189 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 12/02/2009
    • de de LAMOTTE Michel
    • à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances et de l'Equipement

    Nul n'ignore que la pollution au CO2 est au cœur de nos préoccupations. Dans ce contexte, des alternatives aux véhicules à moteurs thermiques existent et sont en plein développement et contribuerait utilement à la lutte contre l'effet de serre.

    Le propos doit cependant être nuancé. Un article de la revue « Sciences et Vie » de janvier 2009 met en évidence les effets variables de lutte contre la pollution au CO2 : « En France, où l'électricité est à 80 % d'origine nucléaire et émet donc peu de CO2, le bilan des émissions d'un véhicule moyen dégringole de 140 à 215 grammes de CO2 par km pour une voiture classique à 15 à 20 g/km pour une voiture électrique. En revanche, l'avantage est moins net si l'électricité provient d'une source fossile. Car tirée du charbon, l'électricité devient pire que l'essence ».

    Par ailleurs, une généralisation de l'utilisation des véhicules électriques nécessitera un coûteux effort d'infrastructures pour permettre, par exemple, de recharger les batteries dans la rue et les lieux publics.

    Il n'empêche, la voiture électrique a de multiples qualités :

    - le silence ;
    - l'absence d'émissions polluantes ;
    - la nervosité ;
    - le rendement, c'est-à-dire la quantité d'énergie réellement convertie en effort mécanique.

    En ce qui concerne le rendement du moteur électrique, une étude le dit exceptionnel : supérieur à 90 % contre 35 % pour le moteur à essence et 40 % pour le moteur diesel. Or un meilleur rendement se traduit directement en économies d'énergie : selon cette même étude, « il est plus efficace de brûler du carburant dans une centrale pour le transformer en électricité et charger des batteries de voitures plutôt que d'alimenter un moteur thermique. Au final, on va trois fois plus loin avec un kWh d'électricité qu'avec un kWh d'essence ».

    Au vu de ces multiples atouts, on peut s'étonner que les véhicules électriques ne soient pas davantage utilisés par les usagers. La cause est à attribuer au problème des batteries et de leur rechargement :

    - l'autonomie des voitures électriques est de quelques centaines de kilomètres ;
    - le plein d'électricité demande du temps et même plusieurs heures ;
    - les batteries sont chères.

    D'aucuns proposent de donner à l'électricité une place centrale, à condition de l'hybrider. L'idée consiste à dimensionner le nombre des batteries pour satisfaire à l'essentiel des besoins (pour les trajets courts) avec possibilité de recharge en stationnement et, pour les trajets longs, à recourir au moteur thermique, capable ou de recharger les batteries, ou d'alimenter directement le moteur électrique.

    Des expériences pilotes existent pour promouvoir le moteur électrique et j'en citerai trois :

    - dans le cadre du projet international « Better Place », il est envisagé dés 2011 de louer des racks de batteries interchangeables en quelques secondes dans des stations-service robotisées. Cette proposition a été retenue par le Danemark et par Israël. Elle revêt deux avantages : d'une part, elle rend plus acceptable le surcoût des batteries et, d'autre part, elle allonge l'autonomie, au prix d'un changement de rack tous les 150 km environ;

    - en France, il a été décidé de mener une politique d'encouragement par l'octroi d'un bonus de 5000 euros accordé depuis fin 2007 pour l'achat d'un véhicule électrique;

    - la Norvège et le Danemark dispensent les voitures électriques de la taxe d'immatriculation.

    Aussi, je pense que la Région wallonne ne doit pas être absente de ce débat et que, d'ores et déjà, il convient d'anticiper le mouvement et de réfléchir à cette problématique pour envisager, le cas échéant une politique d'encouragement.

    Ayant présenté les avantages et inconvénients de l'utilisation de véhicules électriques, je souhaiterais connaître l'opinion de Monsieur le Ministre sur le sujet et notamment :

    - quel est son avis sur le projet international Better Place; la Région wallonne pourrait-elle s'inscrire dans ce projet comme le fait le Danemark ou Israël;
    - à l'instar de ce qui est pratiqué dans d'autres pays, ne conviendrait-il pas, par des mesures appropriées (bonus ou mesures fiscales), d'encourager l'achat de véhicules électriques ?