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Offre de formation en Région wallonne à la lumière de l'importante crise économique qui secoue la Wallonie.

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2009
  • N° : 34 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 12/02/2009
    • de ONKELINX Alain
    • à TARABELLA Marc, Ministre de la Formation

    Les conséquences de la crise économique ont déjà comme effet direct une destruction très importante de l'emploi. Il ne se passe pas un jour sans qu'une nouvelle restructuration ou une nouvelle fermeture d'entreprise ne soit diffusée dans les médias.

    Pour la Belgique, selon les sources, ce ne sont pas moins de 60 à 100.000 emplois qui passeront à la trappe en 2009 et en 2010, avec en toile de fond une contraction de l'économie belge de 1,5 % en 2009 et une légère reprise en 2010, mais l'emploi continuera à se dégrader, subissant un effet retard et à cause de la croissance qui ne sera pas suffisante pour recréer des postes de travail.

    Les emplois les plus précaires sont bien sûr les plus exposés et les travailleurs intérimaires ou en contrat de travail à durée déterminée sont inévitablement les premières victimes de ce cataclysme.

    Par ailleurs, alors que lors des crises précédentes, les services étaient restés créateurs nets d'emplois, on s'attend cette fois à une destruction d'emploi dans ce domaine. Lors des crises précédentes, les emplois détruits l'étaient essentiellement dans l'industrie, l'impact sera plus large cette fois que par le passé.

    D'autre part, les sociétés de placement de travailleurs intérimaires affichent des chiffres catastrophiques, jusqu'à 30% de placement en moins. Le secteur de l'intérim joue toujours un rôle de révélateur de ce qui se prépare pour l'emploi.

    C'est donc un afflux important de travailleurs que le Forem va devoir accueillir prochainement, et qui vont immanquablement être demandeurs de nouvelles formations socioprofessionnelles pour augmenter leurs chances de décrocher un nouvel emploi.

    Les structures et les dispositifs de formation, quelle qu'en soit leur forme (EFT, PFI, Centres de compétences, etc.) sont-ils aptes à accueillir cette déferlante ? Le Plan Pénuries va-t-il être adapté et renforcé ? Et le Plan Langue?

    Quelles sont les mesures qui sont ou seront prises pour accompagner ces nouveaux chômeurs, sachant que déjà, à l'heure actuelle, le personnel du Forem est en nombre insuffisant pour faire face à toutes les demandes ?
  • Réponse du 06/03/2009
    • de TARABELLA Marc

    Je remercie l'honorable Membre pour sa question.

    l'honorable Membre n'est pas sans savoir que le Gouvernement wallon s'est réuni à deux reprises, les 5 décembre 2008 et 29 janvier 2009, afin de mettre un œuvre un Plan d'actions anti-crise contenant un ensemble de mesures visant à soutenir et à encourager l'économie et l'emploi en Wallonie.

    Dans ce cadre, j'ai décidé de mettre en œuvre deux mesures importantes visant à assurer la formation des demandeurs d'emploi et des travailleurs en chômage économique.

    1. la première mesure vise à maintenir les travailleurs au plus près de l'entreprise en leur proposant un accompagnement et une formation spécifiquement adaptée aux besoins du travailleur et de l'entreprise et ainsi, valoriser le capital humain.

    Ainsi, dans le contexte économique défavorable, j'ai proposé au Gouvernement wallon de charger le Forem de mettre en place un dispositif spécifique de prise en charge immédiate des travailleurs. Sur base d'un accord entre la direction de l'entreprise concernée et les représentants des travailleurs, des plans de formation seront élaborés et mis en œuvre.

    La participation à la formation se fera sur une base volontaire. Celle-ci s'adressera tant aux travailleurs en chômage temporaire qu'aux intérimaires et autres travailleurs sous contrat à durée déterminée non reconduit. En outre, les sous-traitants de l'entreprise, s'ils sont touchés, seront également contactés et se verront proposer une offre de formation.

    Les coûts inhérents à la démarche seront supportés:

    - soit par les opérateurs publics lorsque leur offre et leur capacité d'absorption le permettent;
    - soit par le fonds sectoriels, et/ou par l'entreprise lorsque la formation est spécifique ou nécessite un développement sur mesure (chèques-formation, crédit-adaptation, ... ).

    Le Forem jouera ainsi un rôle de relais en dirigeant les travailleurs vers la formation la plus adaptée au besoin. Par ailleurs, j'ai fait modifier l'arrêté relatif à l'octroi d'avantages aux stagiaires en formation afin que ces travailleurs en formation bénéficient, tout comme les demandeurs d'emploi, d'une prime d'1 euro/heure de formation.

    Pour faire face à cette demande, j'ai également prévu un budget supplémentaire de 500.000 euros destiné à renforcer l'offre de formation des Centres de compétence.

    2. La seconde mesure vise, quant à elle, à développer une offre de formation, dans les métiers « verts », adaptée qualitativement et quantitativement, et ce, afin de répondre, dans les mois à venir à une demande de main-d'œuvre qualifiée des entreprises dans ces matières.

    Le secteur des entreprises (publiques et privées) dont le " core business " est l'environnement, la production et la distribution d'énergie, la recherche d'une meilleure performance énergétique des bâtiments, la construction (orientée vers des « maisons passives», l'isolation, les énergies renouvelables, ... ) est en pleine mutation.

    Il doit faire face à une forte croissance du marché en raison :

    - d'une part, des nouvelles réglementations prises tant à l'égard des entreprises que des particuliers;
    - et d'autre part, d'une sensibilité stimulée des citoyens aux enjeux environnementaux et à l'avenir de la planète.

    A ce jour, tant les actions mises en œuvre dans le cadre du Plan de lutte contre les pénuries de main-d'œuvre qualifiée que dans le cadre du Plan Air-Climat suffisent à répondre au besoin. Néanmoins, afin de pouvoir répondre à une demande accrue de formation en la matière, le Forem est préparé, si cela s'avère nécessaire, à lancer un appel à projets dans le cadre du Plan d'accompagnement des chômeurs, visant à mobiliser les Centres de Compétences (environnement, polygone de l'eau, construction, ... ), les Centres de formation Forem, l'IFAPME, la Promotion sociale et les EFT/OISP pour la mise sur pied de modules de formation complémentaires (de courte durée et sur mesure) s'inscrivant dans un programme d'ajustement des compétences.

    Concernant les formations en lien avec d'autres secteurs professionnels, le Plan Marshall offre une série de possibilités qui semblent, à l'heure actuelle, suffisantes pour répondre à la demande de formation (même si cette dernière augmente). Comme mentionné plus haut, le Forem pourra, si cela s'avère nécessaire, faire appel à des partenaires et sous-traitants afin d'apporter un encadrement adapté.