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Recyclage des panneaux photovoltaïques

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2009
  • N° : 193 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 12/02/2009
    • de SENESAEL Daniel
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Les technologies évoluent constamment et, chaque jour, sont créés de nouveaux matériaux qui facilitent notre quotidien ou nous permettent d'améliorer notre qualité de vie. Parmi eux, les matériaux comme les cellules photovolaïques qui, en plus de nous permettre des économies d'énergie, épargnent l'environnement.

    La grande diffusion de cet outil de production énergétique « vert » n'en est encore qu'à ces premiers pas, mais jouit d'un développement exemplaire. En effet, le parc photovoltaïque cumulé (particuliers et professionnels) a été multiplié par 10 en Europe entre 2001 et 2006.

    Le Gouvernement, qui n'a, de son côté, pas hésité à prendre la balle au bond en allouant aux personnes et sociétés des aides substantielles y est sans doute pour beaucoup.

    Ces modes de production énergétique risquent donc fort de prendre rapidement de l'ampleur et une place de choix dans chaque foyer et société de Wallonie. Nous pouvons nous en réjouir car cela prouve l'implication du citoyen à régler le problème environnemental.

    Il faut cependant rester attentif, cette expansion technologique entraînera avec elle, la production de nouveaux déchets, il convient donc de prendre les devants en la matière.

    Pour l'instant, la plupart des installations sont neuves et la quantité de déchets issus des panneaux photovolataïques voisine de zéro. Mais d'ici 15 à 20 ans, à la fin de leur durée de vie, il faudra trouver un moyen de recycler les matériaux qui composent ces panneaux, notamment le plomb et le cadmium qui, certes présents en petite quantité, font partie des déchets considérés comme dangereux.

    Des mesures ont-elles déjà été prises pour favoriser le recyclage des ces matériaux ? Quels sont leurs champs d'action ?

    Faut-il faire appel à des sociétés aux compétences particulières pour recycler ces matériaux ?

    Qui financera le recyclage de ces matériaux ? Comment les producteurs seront-ils associés au traitement de ces déchets ?
  • Réponse du 19/02/2009
    • de LUTGEN Benoît

    Nous pouvons nous réjouir de l’expansion des énergies renouvelables, et du parc photovoltaïque en particulier : c’est à la fois positif pour l’environnement, pour l’emploi que cette nouvelle technologie génère, et enfin pour la diversification des sources d’approvisionnement énergétique de notre Région.

    Cela ne doit effectivement pas nous faire oublier que tout produit ou équipement mis sur le marché a une durée de vie limitée, au terme de laquelle la gestion des déchets doit être assurée dans des conditions environnementales tout autant optimales.

    Les panneaux sont actuellement garantis pour une durée de 20 à 25 ans, ce qui laisse augurer un nouveau flux de déchets à gérer vers les années 2030 et suivantes.

    Des procédés de recyclage ont été développés, d’une part, en Allemagne – principalement pour les panneaux au silicium – et, d’autre part aux Etats-Unis – principalement pour les panneaux au tellurure de cadmium. Ces procédés combinent le démontage des cadres et câbles, le broyage et la séparation des impuretés, la mise en solution et récupération du matériau semi-conducteur, … Les technologies existent donc et seront à développer également dans notre pays, et si possible dans notre région, tout comme elles ont été mises en place pour d’autres flux tels que les téléviseurs ou les écrans d’ordinateurs que nous ne retrouvions pas non plus dans les parcs à conteneurs il y a une dizaine d’années.

    Si certains process ou composants limitent les possibilités de recyclage, il appartient au pouvoir fédéral de déterminer, dans le cadre de sa compétence, les normes de produits nécessaires pour favoriser l’éco-conception des équipements.

    Les producteurs et importateurs européens de panneaux photovoltaïques sont toutefois conscients de la problématique. Les membres de l’association PVCycle se sont ainsi engagés, en décembre 2008, à mettre en place un programme volontaire de reprise et de recyclage des déchets de panneaux en fin de vie. L’engagement vise à reprendre un minimum de 65 % des panneaux installés en Europe depuis 1990 et à en recycler 85 % des déchets.

    La Région pourra également examiner en temps utile, si l’Union européenne ne l’a pas fait entre-temps, l’opportunité d’inclure la gestion des panneaux photovoltaïques en fin de vie dans les obligations de reprise.