Le papier isolant
- Session : 2008-2009
- Année : 2009
- N° : 359 (2008-2009) 1
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Question écrite du 02/04/2009
- de STOFFELS Edmund
- à ANTOINE André, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial
Nos aïeux connaissaient déjà les vertus isolantes du papier. Il n'est pas rare de retrouver d'anciens journaux tapissés sur les murs de vielles habitations. La ouate de cellulose est fidèle à ce principe puisque celle-ci est composée de vieux journaux ou de papiers broyés auxquels on a pris soin de rajouter des sels de bore pour la rendre ignifuge, imputrescible et peu appétissante pour les rongeurs. Elle est ensuite insufflée dans les parois.
Mon Collègue Pierre Wacquier, qui est également bourgmestre de Brunehaut, ainsi que l'échevin Daniel Detournay, se sont montrés particulièrement intéressés par cette technique qui pourrait intervenir dans l'isolation des bâtiments publics.
Parfois, il faut être innovant en redécouvrant d'anciennes techniques. C'est aussi le cas du papier qui possède des qualités isolantes et qui pourrait très bien servir à isoler une toiture.
Vu que le papier de recyclage constitue un marché nécessitant un désengorgement, la perspective de s'en servir comme isolant offre de nouvelles opportunités - à condition, bien sûr, d'avoir développé la technologie jusqu'à maturité.
Monsieur le Ministre pourrait-il envisager d'impulser une politique qui développe la perspective d'un recyclage du papier comme isolant thermique? Cela lui semble-t-il être une technique intéressante?
Réponse du 06/05/2009
- de ANTOINE André
En réponse à la question de l'honorable Membre relative aux vertus isolantes du papier, transformé en produit isolant sous la forme d'ouate de cellulose, il peut être rappelé que cet usage du papier recyclé est bien présent sur le marché belge et qu'une série de produits sont commercialisés, avec des caractéristiques technique bien connues et mesurées.
L'ouate de cellulose est en effet utilisée depuis des années comme isolant thermique dans le secteur du bâtiment.
Dans le cadre de l'application des différents régimes de primes à charge du Fonds Energie qui ont été mis en œuvre depuis 2004, nombreux ont été les travaux utilisant cette technologie qui ont fait l'objet d'une subsidiation, que ce soit en application "toiture", "sol" ou "murs".
Par ailleurs, de tels procédés d'isolation thermique ont également été soutenus dans le cadre de l'action « Construire Avec l'Energie ».
Le coefficient d'isolation de ce type de produit est donné dans une norme technique: la NBN B 62 002 (IBN 2008). Il est à noter que pour de nombreux produits de ce type, de meilleures performances peuvent être attendues.
En effet, leurs performances sont reconnues à leurs justes valeurs attendu que la majorité possède soit un marquage CE, soit un Agrément Technique attribué par l'Union Belge pour l'Agrément Technique soit sont repris dans la base de données EPBD.
Il faut cependant aussi reconnaître que d'autres matériaux possèdent des coefficients d'isolation nettement plus performants que ceux des meilleures ouates de cellulose. Chaque matériau possède des avantages et des inconvénients: capacités à laisser traverser plus ou moins de chaleur, capacités d'applications différentes, limites d'utilisations, coût, ...
Il revient donc au concepteur du bâtiment et au maître d'ouvrage de faire ses choix en fonction des différents facteurs intervenant lors de la conception.
Le rôle des pouvoirs publics dans un tel cas est de veiller à ce que le produit soit connu et puisse prendre sa place sur le marché et pris en considération dans les mesures de promotion au même titre que les autres matériaux de performance comparable, de veiller aussi à ce que les caractéristiques techniques des matériaux soient accessibles pour les particuliers comme pour les professionnels.
Par contre, il n'appartient pas aux pouvoirs publics de fausser la concurrence par rapport à des produits qui présenteraient des caractéristiques comparables voire supérieures.