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Difficultés rencontrées par le monde agricole.

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2009
  • N° : 240 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 07/04/2009
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Le monde agricole wallon en général et les éleveurs laitiers en particulier subissent pour le moment une crise terrible.

    A ce titre, je rappelle que notre Commission ne s'était pas trompée puisqu'en juillet dernier, nous avions déjà tiré la sonnette d'alarme en invitant des représentants des agriculteurs.

    Ce qui est assez choquant et paradoxal pour le moment c'est que les agriculteurs ne connaissent une crise de production mais bien une réelle difficulté à écouler leur production à un prix raisonnable.

    Monsieur le Ministre, quelle est la marge de manoeuvre de la Région wallonne ? Depuis plusieurs mois maintenant, le monde politique vient en aide au secteur financier. Mais qu'en est-il pour l'agriculture ? N'oublions jamais que sans agriculture, nous mourrons!
  • Réponse du 21/04/2009
    • de LUTGEN Benoît

    Je suis bien conscient que les producteurs de lait vivent une situation très difficile. Cette crise plonge ses racines essentiellement dans une conjoncture très défavorable due à une production européenne quasi inchangée, une production accrue des grands pays producteurs et surtout à une demande fortement réduite, en particulier dans les pays émergents, en raison de la crise économique mondiale.

    J’ai plaidé inlassablement pour la gestion de l’offre et le maintien du système de quotas. Lors de ce dernier Conseil, je voulais défendre un moratoire sur la hausse des quotas décidée lors du bilan de santé. Il est effectivement incohérent d’un côté de renforcer les mesures pour retirer des produits du marché – les restitutions et l’intervention – et de l’autre d’augmenter l’offre de 1 % par an. Face à un refus catégorique de la Région flamande, la Belgique n’a pas pu défendre une telle demande. Par contre, la totalité des actions à court terme souhaitées par le secteur ont été présentées au Conseil.

    Force est de constater que Mme Fischer Boël, soutenue par bon nombre d’autres Etats membres, n’a pas suivi l’idée de suspendre la hausse des quotas ou d’avancer d’un an l’analyse de la situation du marché prévue en 2010.

    Avant et après le Conseil agricole de ce 26 mars, j’ai réuni les acteurs de la filière lait en mon Cabinet pour :

    - d’une part, établir un consensus sur les demandes du secteur et ensuite les informer du déroulement du dernier Conseil et des positions exprimées par divers pays ;
    - d’autre part, faire un relevé des actions à mener en Région wallonne dans les limites des réglementations européennes.

    Compte tenu de cette situation, des pistes d’aides régionales ont été dégagées, et je les ai présentées au Gouvernement wallon sous la forme d’un plan d’aide à la filière lait doté d’un budget de 3 millions d’euros.

    Ce plan d’aide se décline en trois axes :

    1° des mesures à court terme pour soulager la trésorerie des éleveurs laitiers :

    - l’instauration d’une franchise en 2009 pour les crédits de soudure « Langue bleue » introduits en 2008, dont coût 1,5 millions d’euros ;
    - la prolongation en 2009 de la possibilité pour les éleveurs victimes de la maladie de la langue bleue d’introduire une demande d’intervention régionale pour les crédits de soudure (c’est la prolongation de la mesure prise le 31 janvier 2008) dont coût 1 million d’euros ;
    - l’accord de la Région sur la possibilité d’étendre d’un an les crédits d’investissements subventionnés dans le cadre du FIA ou d’AIDA ;

    2° le renforcement de la promotion des produits laitiers : un groupe de travail composé de représentants du secteur et de l’APAQ-W a défini un plan d’actions spécifiques de 500.000 euros ;

    3° des mesures visant le moyen terme pour améliorer la rentabilité des élevages laitiers et développer la filière aval :

    - un appel à projet spécifique aux recherches pour développer des produits laitiers à plus grande valeur ajoutée et sur une meilleure compréhension des coûts de production selon le mode de production, ce dernier point visant avant tout à réduire les coûts et donc à améliorer la rentabilité (clôture de l’appel en novembre) ;
    - les services d’encadrement et de conseil aux producteurs laitiers seront renforcés par l’installation d’un « guichet unique » à destination des éleveurs. Il s’agit de regrouper et coordonner, au service des éleveurs, toutes les expertises existantes dans le secteur mais qui ne sont pas toujours connues ou à portée des éleveurs. Ce guichet unique sera organisé de façon décentralisée et en partenariat avec les acteurs de terrains existants (il ne s’agit pas de créer une nouvelle structure, mais bien d’organiser mieux le service aux clients, c’est-à-dire aux agriculteurs).

    Comme l’honorable Membre peut le constater, je ne suis pas resté les bras croisés face à la crise du secteur laitier, mais je souligne que les réponses structurelles restent européennes.