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Patrimoine

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2009
  • N° : 133 (2008-2009) 1

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  • Question écrite du 14/04/2009
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Emploi, du Commerce extérieur et du Patrimoine

    Je pense que nous devons être tolérant à l’égard de toutes les convictions philosophiques ou religieuses.

    Les édifices des cultes font cependant partie de notre histoire et de notre identité culturelle. Indépendamment des convictions philosophiques ou religieuses des uns et des autres, nous devons faire en sorte que ce patrimoine soit respecté. Indépendamment de nos convictions personnelles en matière philosophique ou religieuse, vu l'attachement (incontestable) de la majorité des gens à "leur" église de quartier même s'ils n'y vont que pour se marier ou s'en aller, etc.

    C'est dans les édifices religieux que l'art et l'architecture se sont le mieux exprimé durant des siècles jusqu'au début des "temps modernes" mais encore aussi dans certains "néos" du XIXe ou des audaces du XXe siècles.

    Les églises paroissiales sont un patrimoine très menacé: peu sont classées.

    Vu qu'elles se vident, on va les démolir peu à peu.

    N’est-il pas utile de dresser l’inventaire qui repère les classées mais aussi les classables ou "à protéger" ? Quel est, selon les estimations de Monsieur le Ministre, le besoin budgétaire et en ressources humaines pour pouvoir procéder aux mesures de protection qui s’imposent ?
  • Réponse du 04/06/2009
    • de MARCOURT Jean-Claude

    La question générale de la désaffection des lieux de culte et de leur sauvegarde est importante et mérite d'être traitée en profondeur. C'est d'ailleurs la tâche à laquelle s'est attelé le Département du patrimoine, en collaboration avec le Centre de recherches en histoire et en archéologie du bâtiment.

    Pour rappel, il y a à ce jour en Wallonie 3.378 biens classés, dont 2.781 monuments. Sur base d'une première recherche réalisée par le Département du patrimoine, un monument classé sur cinq appartient à la catégorie concernée par la question.

    L'inventaire auquel l'honorable Membre fait allusion est en cours et sera finalisé à la fin de cette année. Cet inventaire est thématique et concerne les églises paroissiales construites entre 1830 et 1940. Il propose quatre catégories de valeur, dont la première concerne les " biens d'une valeur patrimoniale notable, qui méritent une protection spéciale (par exemple le classement, si ce n'est déjà le cas) ". Cet inventaire rencontre parfaitement la préoccupation de l'honorable Membre puisqu'il est conçu pour devenir un outil " objectif " d'aide raisonnée à l'intention des divers responsables du patrimoine. L'évaluation patrimoniale de chaque monument prend en compte un faisceau de paramètres tels que l'impact paysager ou urbanistique, l'originalité ou la cohérence de l'architecture ou encore l'état de conservation. Cet inventaire sera un outil d'aide à la décision pour les communes qui se posent des questions sur le futur de leur patrimoine religieux.

    L'Institut du patrimoine wallon a d'ailleurs entrepris de publier le résultat de ces inventaires dans une nouvelle collection dont les premiers tomes publiés cette année concernent les provinces de Liège et du Hainaut.

    Concernant la question relative aux besoins budgétaires et en ressources humaines pour pouvoir procéder aux mesures de protection qui s'imposent, il convient de distinguer la protection des biens de leur restauration et de leur réaffectation.

    En ce qui concerne la protection des églises construites entre 1830 et 1940, il est envisageable de se baser sur l'inventaire pour procéder à différents classements. Mais il est important de rappeler que le classement n'est pas une fin en soi, et qu'il est indiqué de penser également à la réaffectation des lieux de cultes.

    Dans ce cadre, différentes pistes peuvent être analysées suivant les cas, allant de la désacralisation complète, telle l'église Saint-André à Liège, ou encore une utilisation partagée des lieux, telle qu'en cours de réalisation à Jodoigne où la Chapelle du Marché est partagée entre usage cultuel et culturel.

    Enfin, l'impact budgétaire de ces restaurations ne pourra être évalué qu'en fonction des choix opérés ci-dessus.