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Les disparités sous-régionales dans les effets de la crise

  • Session : se2009
  • Année : 2009
  • N° : 1 (se2009) 1

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  • Question écrite du 04/08/2009
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Dans une récente étude (juillet 2009) de VIVES (Vlaams Instituut Voor Economie en Samenleving), les auteurs tentent d'analyser les conséquences régionales de la crise économique.

    Pour la Région Wallonne, les prévisions du Bureau du Plan (croissance négative de 4% en 2009 et nulle en 2010) auraient des conséquences négatives essentiellement pour les sous-régions de l'est de la province de Liège et du nord et de l'est de la province de Hainaut.

    Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance de l'étude suscitée?

    Les prévisions de l'administration wallonne de l'Economie confirment-elles celles du Plan et de VIVES? Quelles sont les perspectives pour les autres sous-régions?

    Des orientations et un traitement plus particulier sont-ils à l'étude, au travers du Plan Marshall ou de toute autre initiative, pour les sous-régions suscitées?

    Comment Monsieur le Ministre de l'Economie aborde-t-il ces différences sous-régionales? Un organigramme de mesures est-il défini et une évaluation du processus est-il mesurable? Quel est l'organisme wallon qui se consacre au suivi et à l'analyse du phénomène?

    Je remercie Monsieur le Ministre de ses réponses.

  • Réponse du 09/09/2009
    • de MARCOURT Jean-Claude

    La crise actuelle que l'économie mondiale traverse est la plus profonde depuis les années 30. Les conséquences ne se sont pas fait attendre, et depuis lors les analystes ont remis un véritable panel d'avis qui s'étendent du plus pessimiste au plus optimiste quant à l'heure de la reprise. Il est difficile dans ces conditions de pouvoir établir des perspectives claires.

    Néanmoins, les dernières études et notamment celles du Bureau du Plan ainsi que l'étude du «Vlaams Instituut Voor Economie en Samenleving» (VIVES), tentent de décortiquer les conséquences respectivement régionales et sous régionales de ce phénomène économique.

    Selon le Bureau du Plan, 2009 sera marquée par un recul de l'activité économique de 3,8% pour la Wallonie; l'année 2010 peut être qualifiée de stable (+ 0,02 % pour la Wallonie) alors que la croissance reviendrait pour la période 2011-2014 (+ 2,4 % pour la Wallonie).

    D'après un « discussion paper » de Vives, certaines sous régions wallonnes seraient plus touchées que d'autres. Celles dont le secteur est plus exposé à la crise.

    Il faut néanmoins se garder d'une lecture au pied de la lettre dès que l'on descend en dessous du niveau régional : une réduction d'activité économique dans un arrondissement donné aura des répercussions en terme d'emploi au-delà des frontières administratives; notamment parce que certains travailleurs habitent dans un autre arrondissement.

    Sur le plan de la politique économique menée par la Région, il est bon de s'interroger sur l'intérêt qu'il y aurait à cibler les faiblesses de l'un ou l'autre arrondissement alors qu'il ne correspond généralement pas aux bassins économiques réellement observés. Que ce soit sous la législature précédente avec le Plan Marshall ou dans la continuité de celui-ci avec le Plan MarshaIl 2.Vert, lis présentent tous deux une dimension essentiellement régionale. Il en est de même pour les 20 mesures contenues dans le Plan anti-crise qui a émergé début décembre 2008.

    Pour rappel, il est à noter qu'une partie significative de ces mesures concerne le soutien à l'investissement privé et l'accès au financement par les PME: assouplissement dans l'octroi des subsides aux entreprises, caisse wallonne d'investissements, différents mécanismes de financement et de garanties, ...

    Aussi, la contribution de l'industrie à la richesse régionale continue à lui donner une place centrale dans l'économie wallonne; avec le renforcement des concurrents internationaux et la rapidité de l'information la Wallonie ne trouvera sa place que si des moyens humains, industriels et innovants sont mobilisés. Cette politique qui se traduit par un renforcement des synergies entre tous les acteurs est déclinée par la mise en place notamment des pôles de compétitivité. Le défi futur sera une meilleure articulation afin d/optimiser leur apport au niveau régional.

    Au-delà de cette politique industrielle et en amélioration du Plan Marshall, le Plan Marshall 2.Vert sur un nombre de priorités actualisées et notamment le renforcement d'un cadre propice à la création d'activités, la valorisation du capital humain, le rapprochement entre la recherche/innovation et l'industrie, et l'alliance emploi/environnement.

    Dans le même temps, une attention particulière sera portée à la dimension locale comme, par exemple, les zones franches, la stimulation des centres urbains et la politique d'accueil des activités économiques.

    Pour résumer, face à cette crise économique, la Région wallonne a choisi de poursuivre et d'amplifier une politique ambitieuse qui porte sur le moyen et long terme, sans pour autant oublier la dimension locale.