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L’exploration et la production d’hydrocarbures dans le sous-sol

  • Session : se2009
  • Année : 2009
  • N° : 36 (se2009) 1

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  • Question écrite du 03/09/2009
    • de BORSUS Willy
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Une demande de permis de recherche d’hydrocarbures aurait été déposée en juin dernier en vue d’exploiter à moyen terme les gisements de gaz méthane que recèlent les veines de charbon résiduaires en province de Hainaut.

    Ce projet ambitieux est porté par de grands noms industriels et suivi scientifiquement par l’Université de Mons. Selon une étude de 2008, la faculté de Mons estime à 50 millions de m³ la présence de ce gaz dans une zone comprise entre Mons et Binche.

    A propos du permis, le prédécesseur de Monsieur le Ministre avait déclaré – déclaration reprise dans la presse du 13 juin 2009 – sur le sujet : « une réponse pourrait être rendue dans les prochaines semaines ».

    Aujourd’hui, qu’en est-il ? Où en sont les procédures administratives concernant ce dossier ? Quel est l’échéancier prévu ?

    Enfin, Monsieur le Ministre peut-il nous indiquer si d’autres projets de ce type existent dans d’autres contrées wallonnes, en région liégeoise par exemple ?
  • Réponse du 25/01/2010
    • de HENRY Philippe

    Le sous-sol wallon, et plus particulièrement les veines de charbon, recèlent de grandes quantités de gaz de grisou (gaz composé en grande partie de gaz méthane).

    L'UCL réalise actuellement pour la Région wallonne une synthèse géologique du houiller wallon en vue de prévoir les zones où du méthane pourrait être exploité.

    L'étude porte principalement sur la possibilité de récupérer du méthane dans la houille encore en place dans les zones exploitées (et dans les massifs fracturés encaissants) et dans des zones totalement vierges situées sous, entre ou au sud des zones exploitées. Le travail s'intéresse en priorité au Hainaut, où on trouve les couches les plus riches en matières volatiles.

    Il apparaît que le Houiller profond et méridional reste mal connu (explorations insuffisantes et rapports d'époque douteux) mais aussi que, dans les zones exploitées, il reste de l'ordre de six zones intéressantes où une forte proportion de charbon (jusqu'à 60 %) est restée en place (exploitation sélective des parties les plus riches et les plus faciles). Ce charbon renferme toujours une partie de son méthane (grisou). Il conviendrait d'accroître la connaissance de ces zones en imposant aux candidats exploitants d'effectuer des reconnaissances complémentaires (au travers du permis).

    Une demande de permis a été introduite voici quelques mois en vue de prospecter et d'exploiter le méthane au sud de la zone concédée dans le Hainaut. Une seconde demande vient de l'être pour le périmètre des deux sites de stockage souterrain de gaz naturel en fin de procédure d'abandon par Fluxys. Des discussions sont en cours chez certains concessionnaires en vue d'examiner la possibilité d'exploiter du gaz sur leurs concessions. Ces dossiers sont en traitement à l'administration et au sein de mon Cabinet.

    Des opérations ponctuelles de récupération de méthane, (à caractère plutôt démonstratif ou d'appoint), peuvent être envisagées sur des mines sèches où du gaz sous pression sort toujours des puits (Bois de Cazier, Petria, quelques puits sur Marcinelle et Couillet). Ce gaz pourrait être valorisé dans des unités de production d'électricité à gaz pauvre.

    Les études en cours permettront de voir plus clair dans cette problématique. La récupération de gaz méthane du sous-sol wallon devrait être possible, mais le coût sera probablement élevé et l'impact sur l'environnement devra être évalué.