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Revalorisation du réseau routier régional pour désengorger les autoroutes.

  • Session : se2009
  • Année : 2009
  • N° : 74 (se2009) 1

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  • Question écrite du 21/09/2009
    • de EERDEKENS Claude
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    La Febiac et Touring viennent de dévoiler les résultats d'une étude menée par la KUL. Selon eux, la revalorisation du réseau routier régional permettrait de décongestionner le réseau autoroutier et les rings tout en favorisant la mobilité durable.

    Les prévisions sont claires: nous devons nous attendre à une inévitable augmentation du trafic automobile dans les années à venir et l'alternative des transports en commun ne permet pas de répondre de manière efficiente à tous les cas de figure.

    Selon ces deux institutions, les différentes politiques menées afin de décourager les automobilistes à utiliser leur véhicule sont loin d'être efficaces. Au contraire, l'instauration de bandes de circulation exclusivement réservées aux bus ou aux trams entraverait bien plus la circulation qu'auparavant et provoquerait d'avantage d'embouteillages.

    Quand on voit au centre de Namur le « bordel organisé» par ces voies réservées et si peu fréquentées. la réaction de la Febiac et de Touring peut se comprendre, sur ce point en tout cas.

    En outre, toujours selon la Febiac et Touring, outre les pertes de temps supplémentaires, il semblerait également que la consommation de carburant et les émissions polluantes de l'ensemble du trafic local soient supérieures en présence d'un site propre.

    Des études analysant l'efficience et l'efficacité de l'exploitation de tels sites propres pour les autobus et taxis ont-elles été réalisées? Dans l'affirmative, les résultats de celles-ci pourraient-ils être communiqués? A-t-on, de manière plus générale, procédé à une évaluation des mesures prises pour encourager les automobilistes wallons à modifier leur comportement et à utiliser davantage les modes de transport alternatifs?
    Comment réagissez-vous face aux déclarations communes de la Febiac et de Touring ?

    Quelles politiques Monsieur le Ministre envisage-t-il de mettre en place durant la législature pour favoriser les déplacements en transports en commun?
  • Réponse du 15/10/2009
    • de HENRY Philippe

    Rappelons que les sites propres évoqués par l'honorable Membre concernent des voiries urbaines, tandis que les deux associations automobiles citées se soudent principalement de la situation sur le grand réseau routier et autoroutier.

    Le principe d'un site propre n'est pas de laisser passer le maximum de véhicules, mais d'offrir des conditions de circulation fiables et régulières au plus grand nombre d'utilisateurs, ce qui est évidemment bien différent. À cet égard, il faut rappeler que, selon les observations faites par l'Université de Delft, une voie de 3,5 m carrossable peut permettre en une heure le passage 2000 "automobilistes et passagers, 8000 passagers de bus, 13.000 cyclistes, 18.000 piétons ou 22.000 passagers de tram.

    Le but des sites propres est, en soustrayant les autobus (et les taxis) des embouteillages, d'augmenter leur attractivité et donc de convaincre, par la fiabilité et une meilleure rapidité des services, certains automobilistes de ne plus circuler en voiture mais de recourir au bus. Un de leurs avantages pour la vie urbaine est de permettre de transporter davantage de personnes avec un nombre réduit de véhicules, ce qui libère ainsi des espaces publics et pacifie la ville en allégeant la pression motorisée.

    L'impact positif entre diminution de la pression motorisée, qualité de la vie urbaine et augmentation du chiffre d'affaire des commerces est attestée partout où de telles politiques ont été menées de manière efficace et concertée.

    Autre avantage des sites propres : puisqu'ils permettent d'augmenter la régularité et la vitesse commerciale des autobus, ils en réduisent le coût d'exploitation, ce qui a des effets en cascade sur l'offre de service. Bref, un cercle vertueux: des bus plus rapides, qui peuvent de ce fait gagner en fréquence, ce qui les rend doublement plus attractifs pour la clientèle, tout en permettant de transporter plus de passagers à des coûts moins élevés.

    Les taxis, appartenant à la gamme des transports publics, peuvent bénéficier des bandes bus et des sites propres sauf rares exceptions (ainsi, le site propre Avroy - Sauvenlère à Liège, qui ne peut recevoir de taxis car est utilisé par plus de 70 bus/heure/sens).

    C'est donc bien l'amélioration globale de la qualité de service par différents moyens que l'action en faveur des transports en commun sera menée. La Déclaration de Politique Régionale aborde bon nombre des objectifs à poursuivre. Je n'évoquerai ici qu'un seul autre cas: celui des parcs-relais en périphérie, dans lesquels les automobilistes sont invités à laisser leur véhicule pour terminer leur trajet vers le centre d'une ville en transport public.