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Mesures mises en oeuvre pour faire face à la grippe A/H1N1

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2009
  • N° : 5 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 02/10/2009
    • de TROTTA Graziana
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Estimant que la pandémie de grippe A/H1N1 va persister dans les mois à venir, l'Organisation Mondiale de la Santé recommande à l'ensemble des pays de l'hémisphère Nord de se préparer à une seconde vague de propagation de la maladie.

    Certes des tendances encourageantes ont été observées. En effet, les études sur le virus n'ont pour l'heure pas détecté de signes de mutation vers une forme plus virulente ou plus mortelle et dans leur immense majorité, les patients atteints continuent d'avoir une maladie bénigne.

    Ce constat établi, l'OMS met néanmoins en garde sur un éventuel impact plus grave au cours de la seconde vague, en raison du plus grand nombre de cas attendu. C’est pourquoi la poursuite des actions informatives, préventives et curatives est nécessaire et je ne doute pas que tout est mis en œuvre dans le but de contrer la maladie.

    Je suis consciente que les instances concernées par cette question sont multiples et qu'une concertation est nécessaire. Ceci étant dit, pour ce qui concerne le domaine de compétences de Madame la Ministre, je souhaiterais obtenir de plus amples détails sur ses actions et initiatives à l'égard de la grippe A/H1N1.

    Tout d'abord, Madame la Ministre, peut-elle détailler les mesures mises en œuvre jusqu'à présent pour contrer la maladie, ainsi que le plan d'actions programmées en cas d'augmentation importante du nombre de patients gravement atteints ?

    Jusqu'à présent, les cas les plus graves et les décès liés à la grippe A/H1N1 ont concerné des adultes de moins de 50 ans alors que, chez les plus âgés, les décès sont relativement rares. Ce constat réalisé par l'OMS est tout à fait différent de celui de la grippe saisonnière, pour laquelle 90 % des cas graves ou mortels surviennent chez les plus de 65 ans. Les mesures que Madame la Ministre met en place tiennent-elles compte de cette différence fondamentale?

    On affirme que les stocks d'antiviraux sont actuellement suffisants pour traiter la population atteinte. Mais Madame la Ministre peut-elle donner la garantie que ces stocks seraient suffisants en cas d'augmentation importante du nombre de cas de grippe A/H1N1 ?

    Enfin, si l'on dénombre plus de patients sévèrement atteints lors la seconde vague, les unités de soins intensifs pourront-elles pleinement faire face sans être débordées, ce, sans compromettre les soins prodigués à d’autres types de malades? Il s'agit pour l'OMS du problème le plus urgent auquel les services de santé risquent d'être confrontés.

    Je ne doute pas que Madame la Ministre déploiera un arsenal complet pour éviter la propagation de cette grippe et ose espérer, d'une part, que nous n'en aurons pas besoin et, d'autre part, qu’elle pourra rassurer l'ensemble de nos concitoyens parfois désemparés face à cette maladie.
  • Réponse du 30/10/2009
    • de TILLIEUX Eliane

    En réponse à sa question relative aux mesures mises en œuvre pour faire face à la grippe A/H1N 1, L’honorable Membre trouvera ci-dessous les renseignements sollicités.

    La gestion globale de la pandémie de grippe relève de la compétence fédérale qui a en charge la coordination de la crise avec les communes via les gouverneurs, épaulés par leur cellule de sécurité.

    Des contacts nombreux ont eu lieu entre les services des gouverneurs et les communes (Conférence des bourgmestres, réunion des fonctionnaires responsables de la planification d'urgence, lettres multiples, etc .... ). C'est dans ce contexte qu'a été développé le système des « points de contact locaux de santé » (PCLS) qui travaillent en concertation avec les cercles médicaux.

    En ce qui concerne la Région wallonne, le Centre régional de crise (CRC), a pour mission d'assurer les contacts avec les instances fédérales (Commissariat interministériel influenza, Centre gouvernemental de coordination et de crise, SPF Santé publique, ... ) et de coordonner les actions en Wallonie dans les limites strictes des compétences régionales.

    Les Ministres régionaux et communautaires, en charge des matières liées à la santé, se concertent très régulièrement sur cette matière. A ce titre, j'ai présenté avec ma collègue, Madame Laanan, deux notes d'informations communes aux gouvernements conjoints Région wallonne - Communauté française le 27 août 2009 et le 1 octobre 2009.

    De nombreuses rencontres entre les fonctionnaires concernés des différentes entités du pays sont organisées par les différentes cellules de travail mises en place dans le cadre du plan opérationnel « influenza ».

    En ce qui concerne le Service public de Wallonie (SPW), les risques d'éventuelle épidémie ont, bien entendu, été pris en compte, d'une part, au niveau de mesures de prévention et de limitation de la propagation du virus H1N1 et, d'autre part, de la mise en place d'un plan de continuation d'activité.

    A cette fin, les cinq mesures de précaution pour limiter la propagation de la grippe ont été largement rappelées au personnel via un message électronique interne (i Com'). Ces mesures sont: « lavez-vous les mains régulièrement; couvrez-vous la bouche avec un mouchoir en papier lorsque vous éternuez; débarrassez-vous des mouchoirs correctement; en l'absence de mouchoir, couvrez-vous le nez et la bouche; si vous êtes malade, restez à la maison ».

    Le plan de continuation d'activité (PCA) a été élaboré de façon à optimiser le fonctionnement du SPW dans le cas où de nombreux agents seraient touchés par la grippe. Ce plan prévoit des dispositions techniques et fonctionnelles : techniques par la promotion de mesures d' hygiène associées à l'acquisition de matériel adéquat (distributeurs de gel désinfectant, lingettes pour le personnel itinérant, renforcement du nettoyage des bâtiments, ... ) ; techniques toujours par une communication tout azimut et régulière à destination des fonctionnaires ; et fonctionnelles enfin par l'inventaire, au niveau de chaque direction, des missions prioritaires auxquelles les agents disponibles doivent être, le cas échéant, affectés.

    Les services concernés du SPW ont, par ailleurs, entrepris à mon initiative différentes actions concernant des populations fragiles et les services en charge de celles-ci. Deux circulaires rappellent les conseils de prévention de base valables tant pour l'ensemble des usagers que pour les professionnels. L'une est destinée aux services d'aides aux familles et aux personnes âgées et l'autre est destinée au secteur des maisons de repos ainsi qu'aux maisons de repos et de soins.

    Le Fédéral a constitué des stocks d'antiviraux qui sont sous sa gestion. La Défense a été chargée de produire des antiviraux complémentaires en puisant dans leur stock stratégique. Ces antiviraux, pour mémoire, sont gratuits pour les personnes faisant partie des groupes à risques. Il y a encore plus de 2 millions d'unités de traitement (1 unité = 1 traitement), sans compter la possibilité donnée à tous de se procurer ce type de médicament par la filière classique et payante des pharmacies.

    Les hôpitaux disposent de plans catastrophes spécifiques à leurs établissements, dans lesquels sont prévus des scénarii d'action et d'organisation. Un « business Continuity Planning (BCP) pour les hôpitaux belges » a été rédigé par le comité directeur « Hôpitaux pilotes Pandémie grippale )). Ce comité se compose des membres suivants: UCL Mont Godinne, CHU de Liège, UZ Leuven BAPCOC, AZ Sint-Jan Brugge, UZ Gent, Militair Hospitaal Koningin Astrid, CHU Saint-Pierre, CHU Tivoli, Vriga Jesse Ziekenhuis Hasselt et ZNA Antwerpen.

    J’invite l’honorable Membre à consulter ce plan à l'adresse suivante : http://www.influenza.be