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Artisanat équitable

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2009
  • N° : 3 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 05/10/2009
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Il y a de cela près de deux ans, j’ai interrogé Monsieur le Ministre sur la crise que vivait l’artisanat équitable.

    Face aux difficultés vécues par le secteur, une recherche-action était menée par un groupement d’opérateurs actifs dans le domaine du commerce équitable, en particulier sur les produits issus de l’artisanat. Elle visait à évaluer la réelle viabilité économique de cette activité, à étudier les conditions de développement des différentes filières et enfin, à réfléchir à la mise en place d’outil permettant de les promouvoir et ce, afin de créer plus d’activités en Région Wallonne mais également dans les pays du Sud.

    Monsieur le Ministre avait annoncé qu’en fonction des résultats finaux de cette étude, il proposerait des mesures nécessaires permettant de dynamiser ce secteur.

    Monsieur le Ministre pourrait-il me faire part des mesures prises suite à cette recherche-action ? Quels sont concrètement les effets de ces mesures sur le secteur de l’artisanat équitable ?
  • Réponse du 23/10/2009
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Face aux difficultés rencontrées par certaines entreprises actives dans l'artisanat équitable, une étude a effectivement été lancée pour identifier les raisons des échecs et élaborer des pistes de solutions.

    L'analyse identifie les principaux handicaps suivants:

    - certains produits ne sont pas adaptés aux marchés européens (en termes de couleur, de taille, etc.). Par exemple, des portefeuilles qui n'entrent pas dans les poches de vestons européens ;
    - la qualité des produits, très souvent fabriqués dans de petits ateliers, peut être très aléatoire;
    - le secteur manque d'outils logistiques performants, en raison de sa petite taille à l'échelle mondiale;
    - le secteur manque également de capitaux;
    - les acteurs du Nord s'occupent de l'ensemble de la chaîne de distribution sans se spécialiser et donc, en collaborant très peu ;
    - les produits artisanaux manquent de visibilité pour la clientèle ou les acteurs de la grande distribution ;
    - le label n'est pas, pour ces produits, aussi facile à « vendre» que pour les produits alimentaires.

    L'étude identifie quatre facteurs de réussite pour une entreprise qui veut se lancer dans ce secteur:

    - une attention particulière doit être portée aux produits : ils doivent être de qualité et adaptés aux attentes des consommateurs occidentaux;
    - l'entreprise doit viser une taille critique suffisante: un chiffre d'affaires d'au moins 3 millions d'euros semble être nécessaire;
    - elle doit disposer de moyens et capitaux suffisants;
    - elle doit diversifier sa clientèle au maximum.

    Concrètement, trois pistes ont été suivies pour rencontrer ces recommandations :

    1. Réduire les coûts et améliorer le soutien

    Les entreprises ayant pour objet principal la vente au détail étaient exclues du champ d'application du dispositif APE. Le Gouvernement wallon du 5 décembre 2008, dans son plan d'actions anti-crise, a décidé d'ouvrir le bénéfice de l'APE « marchand» au commerce de détail et aux entreprises actives dans le commerce équitable afin de leur permettre de bénéficier d'aides à l'emploi.

    2. Améliorer la professionnalisation du secteur et favoriser les collaborations entre les acteurs

    Le nombre croissant d'acteurs et, plus généralement, le développement du secteur imposaient la mise en place d'une Fédération professionnelle du commerce équitable.

    Cette fédération a pour mission principale d'amener les différentes structures à travailler ensemble, à partager leurs expériences, à faire des économies d'échelle dans les filières de distribution, etc.

    3. Améliorer le financement

    Des fonds de placement éthiques peuvent être sollicités pour répondre aux besoins en capitaux et en trésorerie des entreprises du commerce équitable. En outre, via le groupe SOWALFIN et plus précisément la SOCAMUT, un système de garantie bancaire pour les prêts ou les participations en capital peut être élaboré.

    Par ailleurs, dans le cadre du Plan Marshall actuellement en cours de négociation, il a été décidé d'accorder des bourses de préactivité « artisanat et développement durable» afin de stimuler la création et la diversification des activités artisanales.