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Développement de l'aéroport de Bierset

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2009
  • N° : 25 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 23/10/2009
    • de JAMAR Hervé
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Récemment, j'ai appris que l'aéroport de Liège comptait, via sa filiale « Liège Airport Business Park », gérer seuls les 380 hectares situés autour de l'aéroport en les équipant et en les vendant à des entreprises.

    L'acteur clé de ce dossier est la Sowaer qui est propriétaire de quasi l'ensemble des terrains.

    Monsieur le Ministre n'est pas sans savoir que ce travail d'équipement et de vente de terrains à des entreprises est le métier principal de l'intercommunale de développement économique SPI+.

    Nous avons donc, dans ce dossier extrêmement important pour le redéploiement liégeois, deux sociétés publiques qui sont en concurrence.

    Quelle est l’analyse de la situation de Monsieur le Ministre ? Trouve-t-il logique cette concurrence qui risque de mener à un manque de cohérence en matière d'implantation commerciale dans le bassin liégeois ?

    A-t-il pris des contacts avec les acteurs concernés et notamment avec la Sowaer dont il a la tutelle ? Envisage-t-il de les inciter à travailler de concert ?
  • Réponse du 26/11/2009
    • de ANTOINE André

    Je rappellerai tout d'abord à l'honorable Membre que le territoire wallon comporte 15.430 hectares de terrains inscrits en zone d’activité économique (industrielle ou mixte) et que seuls 43 % de ces terrains (6.610 hectares) sont gérés par les intercommunales de développement économique. Le solde (8.820 hectares) est situé dans des parcs non gérés par les intercommunales (communes, sociétés privées, ... ). La situation des 380 ha visés par les acquisitions de la S0WAER ou pour son compte n'est donc pas exceptionnelle dans la mesure où ils font partie des 8.820 ha de terrains en Wallonie, inscrits en ZAE au plan de secteur, qui ne sont pas gérés par les intercommunales.

    Je rappellerai ensuite le contexte juridique. Le décret du 11 mars 2004 relatif aux infrastructures d’accueil des activités économiques reconnaît comme « opérateur » :

    - la commune ;
    - l'intercommunale ;
    - la personne morale de droit public ;
    - la filiale des sociétés visées à l'article 3, § 1er, 21° à 28° du décret du 12 février 2004 relatif au statut de l'administrateur public, désignée par le Gouvernement ;
    - l'association entre une ou plusieurs communes ou entre une ou plusieurs intercommunales et la ou les personnes physiques ou morales, visées à l'article 18 du décret ;
    - et la Société wallonne des Aéroports, en abrégé S0WAER.

    La S0WAER peut donc, depuis l'exercice 2009 sur base du dispositif du décret budgétaire, mener une opération de viabilisation de terrains économiques au même titre que les autres opérateurs cités dans le décret du 11 mars 2004.

    Lorsque l'on regarde son objet social, on constate que l'une des missions dévolue statutairement à la SOWAER, consiste en « la gestion et la planification territoriale des espaces disponibles à proximité immédiate des sites aéroportuaires réservés aux activités économique ».

    La gestion des propriétés acquises par la SOWAER, depuis 2001, tant directement que via la S.L.F., a donc clairement été confiée par le Gouvernement à la SOWAER.

    L'objectif poursuivi par la S0WAER dans ce cadre n'est en rien redondant avec celui des autres acteurs du secteur. Il consiste à valoriser les terrains et immeubles bâtis, acquis par elle ou pour son compte, dans les zones d'activités économiques, en vue de favoriser le développement de l’activité économique des plates-formes aéroportuaires.

    Il convient d'ailleurs de replacer cette discussion dans le contexte économique général qui régit le développement des aéroports

    Quand on examine les revenus des sociétés aéroportuaires européennes, on constate qu'une part importante de ceux-ci provient de la gestion « immobilière ».

    Pour faire bref et n'en citer qu'un: le dernier rapport annuel des Aéroports de Paris laisse apparaître dans la rubrique des « sources de revenus complémentaires », outre les surfaces commerciales, les boutiques et les parkings, la gestion directe de 725.000 m2 de bâtiments, 535 hectares loués à des tiers et 362 hectares disponibles pour le développement immobilier.

    Les aéroports wallons, à l'instar des autres aéroports, doivent également diversifier leurs sources de revenus, et ce, d'autant que mon souci, tant comme Ministre en charge de la Politique aéroportuaire que comme Ministre en charge du Budget, est d'amener, à moyen terme, les aéroports sur le chemin de l'autosuffisance financière.

    Dans ce processus, il n'y a pas de risque de « manque de cohérence » ou de concertation.

    En effet, la SOWAER a, fort opportunément, lancé une étude visant à établir un schéma directeur de la zone concernée, et ce, dans un double but: le premier étant de pouvoir fixer avec Liège Airport les priorités quant aux activités devant être accueillies sur le site; le second, de faire en sorte qu'il soit tenu compte des autres acteurs de la Région dont notamment: Liège Carex, directement concernée par l'arrivée du TGV fret sur le plateau de Bierset, mais aussi la SPI+, concernée par la cohérence globale au niveau de la région, de la gestion des zones économiques et enfin, pour tenir compte des projets de développement urbains et communaux.

    Je puis assurer à l’honorable Membre que tous ces acteurs seront consultés dans le cadre de cette étude et que le projet final tiendra compte de cette nécessaire cohérence afin d'éviter une stupide concurrence entre les acteurs.

    Sur le plan pratique et sans entrer, aujourd'hui, dans les détails, je peux confirmer qu'il est acquis que, pour le volet commercial, la SOWAER s'appuiera sur la société immobilière de Liège Airport et qu'une concertation sera de mise avec les autres acteurs et que pour le volet « travaux », la SOWAER n'a pas l'intention de créer de nouvelles équipes mais bien de s'appuyer sur des sous-traitants compétents et à ce niveau-là, il n'est nullement exclu de se concerter également avec la SPI+.

    En conclusion, comme l’honorable Membre peut le voir, loin d'une surenchère entre institutions, ce projet s'inscrit dans la logique de développement d'une zone spécifiquement orientée « air - fer - route » sur le plateau de Bierset.

    Ce projet se veut également cohérent par rapport à la politique globale de la région liégeoise en matière d'affectation du sol et respectueux des autres.

    Je puis assurer à l’honorable Membre qu'en ma qualité de Ministre de tutelle, j'y veillerai particulièrement.