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Séquestration du CO2

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2009
  • N° : 75 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 20/11/2009
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Les émissions de C02 étant responsables du réchauffement climatique, selon le GREC, des études ont-elles été menées en vue d'explorer la possibilité d'assurer la séquestration du gaz carbonique ?

    L'une des pistes envisagées consiste à injecter le gaz carbonique dans des réservoirs profonds à l'état de fluide supercritique.

    Cette méthode semble être expérimentée au Canada, en Mer du Nord, en Australie, en Pologne et en France.

    La Wallonie s'est-elle hautement intéressée à cette technique? A-t-on consacré des programmes de recherches à ce propos?

    Le secteur industriel wallon et la multinationale qui maîtrise l'énergie en Belgique, SUEZ, disposent-ils de programmes de recherches à ce sujet?

    Ces programmes de recherches seront-ils exclusivement français? La Wallonie sera-t-elle à nouveau écartée d'un créneau de recherches important en matière énergétique?
  • Réponse du 15/12/2009
    • de NOLLET Jean-Marc

    En l'état actuel des connaissances, il apparaît que le sous-sol de la Belgique ne présenterait pas un haut potentiel en matière de stockage de carbone.

    Nous devons cependant augmenter nos connaissances sur notre géologie afin de mieux définir ce potentiel et surtout afin de mettre en évidence les risques éventuels et les compétitions possibles avec d'autres usages de notre sous-sol tout aussi importants :

    - réservoir en eau potable;

    - applications géothermiques;

    - future réexploitation du charbon;

    -exploitation du méthane.


    Les recherches actuelles sont donc partiellement orientées sur les techniques de stockage et partiellement orientées sur l'analyse de l'équilibre entre l'impact environnemental et l'impact économique.

    Dans le cadre d'un partenariat public-privé, l'Issep (Institut Scientifique de Service Public), en coopération avec quatre grandes entreprises (Arcelor, CBR, Electrabel et Duferco) et quelques PME ont mis en place l'Ecotechnopôle dont le but est de produire de l'énergie bas carbone.

    Dans ce cadre, ils sont associés à des recherches européennes couplant le stockage du CO2 à la gazéification du charbon.

    La Région wallonne est également associée à un projet développé au niveau fédéral dans le cadre du programme de recherche « La science pour un développement durable ». Il s'agit du projet « Policy Support System for Carbon Capture and Storage - PSS - CCS) » soutenu par la Politique scientifique fédérale et pour lequel collaborent quatre centres de recherche : un fédéral (Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique - IRSNB), un flamand (Vlaamse Instelling voor Technologisch Onderzoek - VITO) et deux wallons (Département des Centrales thermiques - Université de Liège et Service de géologie Fondamentale et Appliquée - Université de Mons).

    L'université de Liège est spécialisée dans le captage du CO2 tandis que l'université de Mons est spécialisée dans les opportunités géologiques concernant le stockage du CO2. Cette dernière s'intéresse aussi très fort aux applications géothermiques car, pour être à la pointe, les universités doivent continuer la recherche en matière de structure géologique en profondeur et réactualiser les données disponibles.

    Démarré en 2005, le projet PSS-CCS se terminera en 2011.

    Il porte aussi bien sur l'évaluation (en ce compris les analyses de risque) des sites susceptibles d'être utilisés dans ce but que sur les méthodologies de captage, sur les possibilités de transport de CO2 avant stockage ainsi que sur les coûts-bénéfices d'un stockage à l'étranger plutôt qu'en Belgique.
    En outre, dans le cadre du 5ème programme cadre, la Faculté Polytechnique de Mons a participé à la mise en place d'un projet pilote au niveau européen couplant la production de méthane à partir de charbon avec le stockage de CO2. Sur base de ce pilote et en association avec Electrabel, la Faculté Polytechnique de Mons, dans le cadre du 6ème programme cadre, a poursuivi dans la voie, analysant les migrations de gaz au sein des mines et donc la possibilité d'un stockage réellement étanche.