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Développement territorial dynamique et équilibré

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2009
  • N° : 145 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 30/11/2009
    • de EERDEKENS Claude
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Ouf ! Pourrait-on dire ! La Wallonie souhaite enfin appliquer des conceptions innovantes du développement urbain au travers d'un urbanisme et d'une architecture créatifs avec des projets-pilotes.

    Il y a 20 ans que j'attendais une telle opportunité.

    En ma qualité de municipaliste, j'ai vécu dès le début des années nonante dans l'ère stalinienne du refus du futur sur le plan architectural. Tous les projets, qu'ils soient bons, c'était dommage, ou mauvais, c'était justifié, étaient systématiquement refusés.

    La règle qui était imposée l'était comme un dogme.

    Plus rien ne pouvait être réalisé en Région wallonne sans avoir l'accord du voisin le plus immédiat en étant asservi aux intérêts égoïstes de personnes défendant exclusivement leurs intérêts privatifs.

    L'architecture était contingentée par la reproduction, avec des matériaux contemporains quand ils étaient autorisés, de ce qui faisait dans le passé.

    Durant les quinze années précitées, la Région wallonne a pris un retard considérable, comme si elle s'était trouvée durant cette époque dans une véritable chape de plomb où la créativité était interdite. L'architecture était dirigiste au point de connaître en Wallonie une tristesse telle qu'elle n'eut pas déparé dans l'ancienne Union Soviétique.

    Les artistes que sont souvent les architectes ne pouvaient développer leur créativité dans un univers dirigiste et autoritaire.

    L'arrivée en 2004 de votre prédécesseur au département de l'aménagement du territoire a permis au secteur de l'aménagement du territoire et à tous ses acteurs de pouvoir enfin respirer.

    L'histoire de l'aménagement du territoire retiendra que M. André Antoir en Région wallonne fut le Gorbatchev qui a permis la chute du mur de l'intolérance à l'égard de tous les développements architecturaux. Les fonctionnaires délégués de chaque province l'ont bien compris et ont été d'une certaine façon très heureux de pouvoir enfin dire plutôt oui ou parfois oui que de dire tout le temps non.

    Monsieur le Ministre actuellement en charge de l'Aménagement du territoire a-t-il la volonté de poursuivre la politique d'émancipation de son prédécesseur et peut-il garantir que la nouvelle politique de l'aménagement du territoire ne sera plus jamais liberticide. En effet, les dégâts de la politique menée par la Région wallonne du temps de l'interdit systématique sont malheureusement évidents.

    Lorsqu'on participe à des forums ou des rencontres sur le plan international et que l'on découvre l'évolution de l'architecture contemporaine, il est permis de constater l'invraisemblable retard vécu par ce secteur en Wallonie en particulier par rapport aux pays voisins, très innovateurs et de citer les Pays-Bas, l'Allemagne, la Suisse, l'Autriche, l'Angleterre et l'Italie.

    Comme il n'y a pas de développement, y compris sur le plan des arts et de l'architecture, sans liberté,

    Monsieur le Ministre peut-il garantir que les années qui s'annoncent jusqu'en 2014 seront celles de l'émancipation bien contrôlée plutôt que d'un retour aux vieux démons?

    Autrement dit, la politique de Monsieur le Ministre sera-t-elle celle de la fin de la Perestroïka et d'un retour à la Gladnost ou celle de l'envol pour les temps modernes?
  • Réponse du 13/01/2010
    • de HENRY Philippe

    Politique liberticide, interdits systématiques, murs d'intolérance,... l'honorable Membre dresse un tableau peu en nuance de la gestion de l'urbanisme à tout le moins avant que cette matière ne relève des compétences de mon prédécesseur.

    A défaut d'avoir à me prononcer sur des faits précis, il ne me semble pas opportun de m'aventurer à sa suite sur ce terrain où le procès d'intention n'est pas très éloigné de l'appréciation subjective.

    La DPR a mis l'accent sur la promotion d'un urbanisme et d'une architecture innovants, créatifs... au service d'un aménagement du territoire plus durable.

    Peut-être faut-il lever quelques tabous en architecture et en urbanisme mais il faut surtout leur donner un sens, les inscrire dans un projet.

    Ainsi, si désormais chacun s'accorde à penser que l'habitat doit devenir plus dense dans les zones de grande accessibilité, cet objectif s'oppose aux aspirations les plus communes. Cette méfiance est nourrie en partie par des idées reçues, souvent fausses, mais aussi par l'absence d'exemples probants en Wallonie.

    Les réalisations d'habitat dense, telles que le quartier Vauban à Fribourg ou celui de Bedzed au Royaume-Uni, interpellent et séduisent par leurs qualités. En Wallonie aussi, on peut susciter de telles opérations d'excellence dans tous les domaines : aménagement du territoire, mobilité, urbanisme, architecture, économie d'énergie notamment en mobilisant les ZACC ou les sites d'activité à rénover et en orientant les périmètres de remembrement urbains.

    Ces opérations peuvent devenir de réels laboratoires pour créer la ville de demain.