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Flilière biologique wallonne

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2009
  • N° : 104 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 02/12/2009
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    80 % de produits biologiques sont importés en Wallonie ! Cette information a, récemment, été annoncée dans la presse. Ces données interpellent, il en conviendra.

    D'autant que l'importation va à l'encontre des objectifs environnementaux poursuivis par les partisans de l'alimentation biologique.

    Il y a de cela près de trois ans, je l'avais interrogé sur le développement des productions biologiques en Wallonie. A cette époque, selon ses sources, la Région wallonne se classait, au niveau de la production biologique, avant la France, les Pays-Bas et le Luxembourg au cœur du peloton européen.

    En outre, il soulignait l'évolution croissante du nombre d'exploitations bio.

    La demande du consommateur de produits bio a-t-elle explosé au cours de ces trois dernières années ou est-ce l'agriculture biologique wallonne qui est en recul ? Quels sont les facteurs explicatifs qui peuvent être avancés afin de justifier ces 80% d'importation ?

    Qu'en est-il du soutien de la région au secteur de l'agriculture biologique ? Est-il suffisamment développé, répond-il aux spécificités du secteur bio ? Quel écho reçoit-il du terrain ?

    La DPR définit comme objectif pour ce secteur, l'établissement d'un plan stratégique de développement de l'agriculture biologique à l'horizon 2020, avec une première évaluation d'une perspective de développement inscrite dans la durée.

    Concrètement, à quand ce plan stratégique ? Quels en sont les grands axes au niveau des filières de production/transformation/distribution ? Monsieur le Ministre a-t-il un agenda à partager concernant l'application de ses premières mesures sur le terrain ?
  • Réponse du 28/12/2009
    • de LUTGEN Benoît

    Le secteur biologique est en plein essor. Au niveau de la production, la Région wallonne montre une progression forte et constante des superficies agricoles en production biologique. Depuis 2005, cette progression est de 10 à 15 % sur base annuelle. En 2008, 4,3 % de la superficie agricole utile est en production biologique. La tendance pour l’année 2009 se poursuit au même rythme.

    En 2007, la Wallonie comptait 622 exploitations bio, totalisant une superficie de 29.222 hectares. En 2008, 671 producteurs exploitaient une superficie de 32.330 hectares (surfaces en conversion inclues). Au 30 avril 2009, le nombre d’agriculteurs bio est passé à 759 ! Soit une augmentation de 13 %. Les primes bio se sont élevées en 2009 à 7,85 millions d’euros.

    Au niveau de la demande, le chiffre d’affaires du bio en 2007 est en croissance de plus de 15 % par rapport à l’année précédente. Le bio représente une part évaluée à 1,8 % du marché de l’alimentation. On ne peut que se réjouir de l’attitude des consommateurs qui se tournent de plus en plus vers les produits issus de ce mode de production agricole.

    Le fait que la demande de produits biologiques ne puisse être rencontrée par la production régionale n’est pas un phénomène neuf. En Belgique, et en Région wallonne, la consommation de produits biologiques est structurellement supérieure à la production locale. On peut cependant se demander sur quelles statistiques précises la presse se base pour avancer ce chiffre de 80 % d’importations. En effet, dans l’article en question, aucune référence à aucune étude n’est citée.

    Par ailleurs, les échanges de produits biologiques avec les pays voisins ne sont enregistrés nulle part. Il est même bien connu que les entreprises belges et wallonnes exportent des produits biologiques, notamment des produits transformés comme des produits laitiers, des jus de fruits, des jambons, mais aucun chiffre ne permet de quantifier précisément tous ces mouvements.

    Il est aussi évident que de nombreux produits biologiques seront toujours dépendants des importations : café, bananes, oranges, kiwis et autres produits plus ou moins exotiques ne pourront jamais être produits chez nous.

    Pour les produits qui pourraient être fournis par nos exploitants agricoles, il y a un potentiel de progression.

    Pour soutenir le développement de ce secteur, j’ai développé et amplifié des efforts non négligeables : soutien à la mise en place des filières, soutien à l’encadrement, primes annuelles récurrentes aux exploitants, … Le montant du budget 2010 a été augmenté de 50 % par rapport au crédit initial 2009 et atteindra, part européenne comprise, près de 11 millions d’euros. Les exploitants qui se lancent dans le bio ou dans une première phase d’extension bénéficient d’un bonus de 10 % pour les subventions octroyées à leur plan d’investissement (ISA).

    De plus, je veux également signaler les actions suivantes :

    - le soutien au Centre pilote bio chargé de la réalisation d’essais de démonstration et de vulgarisation en agriculture, mais également
    en horticulture. Le montant de la subvention annuelle s’élève à 284.000 euros ;

    - le financement de Bioforum, en tant que Conseil de filière bio. Le montant de la subvention annuelle s’élève à 150.000 euros ;

    - le soutien aux centres de formation en agriculture biologique (CRABE, UNAB,…) qui s’élève annuellement à 25.000 euros ;

    - le soutien aux organismes de contrôle permettant à la Région wallonne d’assurer un contrôle plus efficient que le minimum posé par
    le règlement européen. Le montant de la subvention annuelle s’élève à 38.500 euros.


    Le plan stratégique de développement prévu dans la Déclaration de politique régionale devra poursuivre ces efforts et consolider le développement du secteur. J’ai demandé à mon Administration de prendre les mesures nécessaires à la définition de ce plan stratégique en pleine concertation avec les différents acteurs de ce secteur bio.