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TEC moins performant dans les zones rurales

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2009
  • N° : 158 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 02/12/2009
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Interpellé récemment sur le sujet, par la presse, Madame Isabelle Despeghel, chargée de communication auprès des TEC Hainaut, reconnaissait que les communes rurales ne constituaient pas le point fort de la société, la rentabilité maximale étant imposée par les budgets alloués par la Région Wallonne.

    Monsieur le Ministre partage-t-il cette philosophie et cette orientation économique ? Considère-t-il qu'il convient de faire évoluer cette doctrine et entend-il solliciter des TEC un rééquilibrage au profit des zones plus rurales ? Des politiques peuvent-elles être mises en place à cet effet ? Lesquelles ? Les citoyens qui s'installent dans les communes rurales sont-ils condamnés à ne privilégier que l'optique voiture ?

    Toujours selon les TEC Hainaut, en Hainaut occidental, les entités les moins bien loties en services vicinaux sont Peruwelz, Frasnes-lez-Anvaing, Flobecq et Leuze-en-Hainaut. Monsieur le Ministre confirme-t-il ce constat ? Comment s'explique ce déficit ? Un plan existe-t-il pour remédier à cet état de carence ? Lequel et dans quels délais ? Monsieur le Ministre ne devrait-il pas imposer au TEC Hainaut une réunion de concertation avec les communes concernées afin d'aborder l'avenir avec des perspectives plus réjouissantes ? Ne faut-il pas tout mettre en œuvre pour résoudre cette inégalité ?
  • Réponse du 08/01/2010
    • de HENRY Philippe

    Le TEC Hainaut compte 112 lignes régulières d'autobus parcourant un total de 14,5 millions de km/an. Comme le prévoit le contrat de gestion, la répartition des dessertes s'étale sur 3 types de zones :

    - les zones urbaines : 11% des dessertes régulières;
    - les zones péri-urbaines : 69% des dessertes régulières;
    - les zones rurales : 30% des dessertes régulières.

    À ce service régulier, il faut ajouter les 280 circuits de transport scolaire qui représentent 6 millions de km/an.

    Avec son budget de fonctionnement annuel de quelque 71 millions d'euros, le TEC Hainaut ne néglige pas les zones rurales. Dans le réseau hennuyer, 30% des services sont exclusivement dédiés au transport en zone rurale. Une partie de services périurbain qui peut aussi être considérée comme faisant partiellement de la desserte rurale de fait.

    De manière générale, l'offre transports en commun doit à mon sens réaliser un équilibre entre trois critères majeurs :

    - donner à chacun la possibilité de se déplacer librement en vue de son intégration économique sociale et culturelle dans la société;
    - faire baisser la pression de l'automobile sur l'environnement en assurant les déplacements alternatifs pour un maximum de citoyens;
    - respecter un cadre budgétaire global et limité.


    C'est dans les zones rurales que cet équilibre est le plus complexe à réaliser. En effet, la population n'y est de manière générale pas assez dense pour « fournir » un potentiel de clients qui permette d'exploiter des transports à des couts considérés raisonnables. Pourtant c'est justement dans les zones rurales que les personnes sans voiture ou les jeunes qui ne sont pas en âge de conduire ont les plus grands besoins de transports en commun.

    Le TEC Hainaut s'efforce naturellement à fournir ses services à la population aux moments où elle en a le plus besoin c'est-à-dire aux heures de pointe du matin et du soir pour les navetteurs et les écoliers. Par contre, vu la demande de la population, cette desserte est allégée aux heures creuses des jours de semaine et durant les week-ends.

    Je suis toutefois conscient qu'il faut continuer de développer les possibilités de transport alternatives à « l'autosolisme » dans les régions rurales.

    Aussi, je me permets de rappeler une initiative dans ce sens du TEC Hainaut qui a proposé à toutes les communes rurales de son périmètre de lancer, en collaboration avec l'autorité locale ensemble, un bus spécial (Proxibus) dont l'objet est justement de relier les localités rurales les plus isolées au centre administratif et commercial de l'entité, ainsi qu'aux lignes TEC ou les gares.

    Seules quatre communes disposent de Proxibus : Chièvres, Bernissart, Comines et Quévy.

    Par ailleurs il est dans mes projets de profiter de l'année 2010 pour examiner l'ensemble des alternatives pertinentes à « l'autosolisme » et lancer des initiatives dans ce sens. Il faut en effet dans le contexte budgétaire difficile faire preuve de créativité, le transport en commun est parfois une solution. Dans certaines situations, le vélo est à envisager pour les courtes distances. Des solutions modernes de car sharing sont également à explorer. Il y a aussi l'ensemble des services de taxis qui sont une belle alternative.