Bus roulant au bioéthanol : premières évaluations

• Session : 2009-2010
• Année : 2009
• N° : 177 (2009-2010) 1

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• Question écrite du 10/12/2009

  • de CASSART-MAILLEUX Caroline
  • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité
  
  Fin septembre avait lieu l’inauguration de la mise en circulation des trois premiers bus belges et wallons à rouler au bioéthanol. Ces trois véhicules doivent produire 70 % de CO2 en moins que les bus classiques.
  
  Après quelques mois de fonctionnement, il me paraît opportun de vous demander quelques précisions sur le sujet.
  
  Ces véhicules rencontrent-ils leurs objectifs d’émissions de CO2 ?
  
  C’est Biowanze qui fournit le carburant. Comment se passe techniquement la collaboration entre les deux partenaires ? Leurs performances sont-elles identiques aux bus classiques ?
  
  Des dysfontionnements, pannes ou autres problèmes techniques ont-ils été constatés ?
  
  Ces bus roulent-ils à « temps plein » ?
  
  Quel est leur mode de financement ? Quel en est leur coût ? Quelle est sa répartition entre les différents partenaires ?
  
  Est-il prévu de mettre d’autres bus au bioéthanol en service dans d’autres provinces wallonnes ? Dans quel délai ?

• Réponse du 12/01/2010

  • de HENRY Philippe
  
  J'informe l'honorable Membre que la mise en exploitation des trois autobus fonctionnant au bioéthanol a été contrariée par leur manque de fiabilité, dont elle trouvera davantage de détails ci-dessous.
  
  La réduction des émissions de CO2 annoncée (70 % par rapport à la filière diesel) se base sur une estimation de la consommation de carburant. Les difficultés techniques rencontrées ayant fortement limité l'utilisation des véhicules, le kilométrage parcouru à ce stade est insuffisant pour pouvoir tirer des conclusions.
  
  La collaboration technique avec notre fournisseur de carburant (BioWanze) est satisfaisante.
  
  Des premiers kilomètres effectués en exploitation, les performances des bus fonctionnant au bioéthanol apparaissent sensiblement équivalentes à celles d'un bus diesel. Cette impression initiale sera objectivée par des mesures effectuées début 2010.
  
  Des avaries ont été observées, dont la plus pénalisante a été le grippage d'injecteurs, rencontré sur chacun des trois bus, Ce phénomène n'est pas spécifique à nos véhicules; en effet, le constructeur a entamé une campagne de rappel de tous les véhicules équipés de moteurs similaires. Celle-ci consiste en un remplacement préventif des injecteurs de carburant par un modèle amélioré. Nos trois véhicules auront été traités pour la fin de 2009.
  
  Afin de récolter un maximum d'informations en conditions réelles d'exploitation, ces bus sont mis prioritairement en service, hormis bien sûr en cas d'avarie.
  
  Le budget total d'investissement de ce projet-pilote s'élève à 786.932,51 euros, répartis comme suit :
  
  - 704.520 euros pour les trois autobus ;
  - 82.412,51 euros pour la station de remplissage.
  
  Ces montants sont à charge du budget d'investissements d'exploitation du Groupe TEC.
  
  Les frais de carburant et d'entretien sont quant à eux à charge du budget d'exploitation du TEC Namur-Luxembourg.
  
  A ce stade, il est encore trop tôt pour envisager l'extension de cette filière, dont les principaux handicaps sont liés au supplément de consommation et au traitement fiscal actuel.