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Potentiel wallon en matière de géothermie

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2009
  • N° : 103 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 11/12/2009
    • de TROTTA Graziana
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    La géothermie, procédé consistant à capter la chaleur de la terre, constitue une source d'énergie exploitée dans un nombre croissant de pays à travers le monde, parfois depuis de nombreuses années. Près de chez nous, des installations géothermiques produisent de l'énergie en France, en Allemagne ou en Italie. Un peu plus loin, l'Islande a fait de la géothermie sa principale source d'énergie. La chaleur du sous-sol y est utilisée pour chauffer la plupart des maisons et tous les bâtiments publics de la capitale Reykjavik. Il est d'ailleurs significatif de souligner que l'Islande est un des pays les moins pollués au monde.

    Dans la DPR, on peut lire que le Gouvernement s'engage à « favoriser la production et la distribution de chaleur verte. Un décret sera adopté en vue de faciliter la mise en place et la gestion de réseaux de chaleur et de soutenir la cogénération. Une étude définira des zones prioritaires à équiper en réseaux de chaleur alimentés par des unités de cogénération ou des puits de géothermie. Les ressources géothermiques pourront ainsi être valorisées ».

    Comment Monsieur le Ministre compte-t-il appuyer le développement de la géothermie dans l'ensemble de la Région wallonne ? Dans sa réponse à une question parlementaire, il indiquait que la DG04 et la DG03 vont réaliser une étude du potentiel wallon. Une échéance pour la réalisation de cette étude a-t-elle été fixée ?

    En Wallonie, l'intercommunale de développement économique et d'aménagement du territoire (lDEA) a construit une centrale de chauffe à Saint-Ghislain pour exploiter, dès décembre 1985, l'eau chaude souterraine. Aujourd'hui, l'installation permet d'alimenter en eau chaude et en chauffage 355 logements, deux hôpitaux, trois écoles, une salle de sport et la gare de Saint-Ghislain.

    Il me revient qu'aujourd'hui, un projet du nom de « Géother-Wall » lui a été soumis par l'IDEA. Celui-ci reprendrait huit projets pour un investissement total de 38 millions d'euros. Confirme-t-il que l'IDEA ait sollicité une aide financière régionale à hauteur de 50% de l'investissement ? Peut-il me dire où sont situés ces huit projets ? Les initiateurs du projet avancent qu'ils ne peuvent investir sans l'aide de la Région. Par conséquent, comment le Gouvernement a-t-il accueilli ce projet et quelle suite compte-t-il lui réserver ?
  • Réponse du 28/12/2009
    • de NOLLET Jean-Marc

    J'ai déjà eu l'occasion de répondre à plusieurs reprises au sujet de l'exploitation de la géothermie en Région wallonne. Je n'évoquerai donc plus le contexte, et répondrai directement aux questions posées par l'honorable Membre.

    Effectivement, seule la Région de Mons a été explorée de manière approfondie afin d'étudier son potentiel géothermique et ce potentiel est déjà en partie utilisé. Un projet de réseau de chaleur complémentaire basé sur l'exploitation géothermique du sous-sol dans la ville de Mons a été déposé dans le cadre de l'appel à projet Convergence 2007-2013 mais n'a pas été retenu à l'époque pour un co-financement Europe-Région wallonne.

    La géothermie fait partie des axes de développement des énergies renouvelables en Région wallonne et il est prévu de mener une étude de potentiel sur l'ensemble du territoire wallon. La DG04 - Direction de la Promotion de l'énergie durable a récemment rencontré la DG03 - direction des risques industriels, géologiques et miniers afin de jeter les bases de cette étude du sous-sol wallon en matière de géothermie profonde. La première étape consistera à rassembler nos connaissances du sous-sol sous cet angle qui n'a encore jamais été abordé mais il est prématuré de s'avancer dans la méthodologie qui sera utilisée pour établir la cartographie. Après réalisation de l'inventaire évoqué ci-dessus, il est envisagé de confier une étude de potentiel à l'UMH qui a déposé un projet en ce sens. Cette étude devrait aboutir sur une proposition concrète de sites à forer dans un objectif de validation des résultats. Cette mission devrait s'étaler sur une période de 12 mois à 24 mois.

    Concernant la proposition relative à l'extension du réseau à partir des trois puits existants, la déclaration de politique régionale prévoit de faciliter la mise en place et la gestion de réseaux de chaleur. Ceux-ci devront être installés dans des zones prioritaires, notamment alimentés par des puits de géothermie permettant d'exploiter la ressource. A cet égard, la Conférence Permanente pour le Développement Territorial (CPDT) vient d'entamer une expertise en matière de réseaux de chaleur portant sur l'examen de zones prioritaires potentielles. Certaines de ces zones pourraient être équipées en réseaux de chaleur alimentés par la chaleur géothermique. Mes collaborateurs participent activement au comité d'accompagnement de cette étude.

    Dès que les résultats des différentes études et expertises en cours seront disponibles, j'entamerai une démarche afin de lancer un plan d'action pour la valorisation de la géothermie en Région wallonne, en veillant à ce que le rapport coût/efficacité de la chaleur géothermique soit raisonnable notamment au regard d'autres formes de chaleur verte. Toutefois, l'opportunité d'expériences-pilotes sera dûment examinée préalablement à ce plan d'action, afin d'éventuellement lancer certains projets qui démontreraient toute leur pertinence sans avoir recours à des recherches supplémentaires sur le plan géologique.

    S'agissant du projet « Géother-Wall », nous avons bien reçu un dossier à ce sujet de la part de l'IDEA, dans lequel certaines pistes de financement sont proposées, dont des taux d'aides suggérés de l'ordre de 50%. Vu les montants en jeu et la complexité technique, ce dossier est soumis à un examen préalable attentif de la part de mes collaborateurs.

    Enfin, les recherches à réaliser sur les 5 nouveaux puits éventuels proposés dans le projet « Géother-Wall » peuvent s'inscrire dans le cadre de la déclaration de politique régionale et des objectifs du plan Marshall2.vert. Le document d'IDEA localise ces 5 nouveaux puits sur la commune d'Hensies, une localité entre Jemappes et Ghlin, la ville de Mons, la ville de Binche; des études géologiques préalables semblent toutefois nécessaires. Des sources de financements devraient pouvoir être libérées dans les budgets mis à sa disposition, pour autant que les projets déposés puissent répondre à l'ensemble des critères de qualité passés au crible par l'administration.