à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité
La presse a fait écho du développement, en Wallonie, d'un procédé permettant de transformer des déchets en carburant.
Ce procédé industriel est l'oeuvre de l'entreprise Comet Traitements SA de Châtelet qui arrive à obtenir du carburant à partir de résidus de broyage provenant d'automobiles, tels que textiles, mousses, caoutchouc, bois ou polymères mixtes.
Il s'agit a priori d'une technique très prometteuse. Pour l'environnement, l'opération réversible qui consiste à décomposer les déchets pour en faire du carburant constitue une manière encourageante de valoriser des déchets. En effet, on sait par exemple que chaque gramme de plastique contient environ W\ gramme de pétrole. Pour l'emploi aussi, cette technique apporte des perspectives intéressantes si un secteur se développe à une large échelle.
Monsieur le Ministre est-il au courant de l'existence du procédé développé chez nous? Connaît-il le bilan énergétique et donc écologique de cette technique?
S'agit-il d'une invention 100 % wallonne ou bien une technique en tous points similaire a-t-elle déjà été développée ailleurs dans le monde? S'il s'agit d’un procédé purement wallon, un brevet a-t-il été déposé à l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle?
Dans notre Région, quelles sont les perspectives de développement d'un large secteur de recyclage et valorisation de déchets en carburants ? Sait-on combien d’emplois pourraient être créés par une telle filière et quelle quantité de déchets pourrait être traitée de la sorte?
Enfin, la Région wallonne soutient-elle le développement de ce procédé à plus large échelle ? Le cas échéant, de quelle manière? Une aide particulière est-elle envisageable ou envisagée dans le cadre du Plan Marshall 2.Vert ?
Réponse du 18/03/2010
de HENRY Philippe
Le procédé développé par l'entreprise Cornet Treatement S.A. à CHATELET permet d'obtenir du carburant à partir de résidus de broyage d'automobiles. Il s'agit d'une invention wallonne. Un brevet sur la réaction chimique a été déposé par un des partenaires du projet. D'autres demandes de brevet sont en cours de rédaction pour des innovations liées au procédé proprement dit. Je m'en réjouis.
Dans notre Région, sur base d'une production de 70.000 tonnes de résidus de broyage, on peut estimer à 22 millions de litres par an la production de carburant liquide et à 8 millions de m3 par an la production de gaz.
Par l'intermédiaire d'outils de co-génération, on peut s'attendre à une production d'électricité de 88.000 Mwh.
Le bilan matière du procédé permet une génération de 43% de carburant pour 100% de matière introduite dans le procédé, le reste étant : 20% de carbone, 20% de cendres, 10% d'eau et 7% de métaux.
La Région soutient ce projet par un support technique dans le cadre d'un subside au CERTECH pour un montant de 125.000 euros.
Par ailleurs, dans le cadre de l'appel à projet de développement durable du plan Marshall, un dossier intitulé « projet Phoenix » a été déposé par six partenaires (3 centres de recherches et 3 entreprises) pour un montant total de 6.694.480 euros.
Aucune demande d'aide particulière dans le cadre du Plan Marshal 2.Vert n'a par contre été introduite à ce jour.