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Turbines électriques

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2009
  • N° : 123 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 28/12/2009
    • de STOFFELS Edmund
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Un vaste projet hydroélectrique devrait voir le jour en Haute Meuse avec l'installation de turbines sur neuf barrages. C'est en principe un projet qui doit avoir notre approbation dans la mesure où il contribue à produire de l'électricité sans produire ni C02 ni déchets radioactifs.

    Monsieur le Ministre peut-il m'indiquer quel est le nombre de GWh prévu dans ce projet ? Quel en est le nombre de tonnes de CO2 qu'on pourra ainsi ne pas émettre ?

    Le revers de la médaille : des tests auraient déjà dû être menés à cet endroit pour vérifier les effets des engins producteurs d'électricité sur la faune mosane. Il s'agit de s'assurer que les installations ne deviendront pas des « hachoirs à poissons ».

    Le représentant de l'ASBL « Maison wallonne de la pêche » craint qu'aucun élément, à ce jour, n'indique que le cahier des charges rédigé par le Service public de Wallonie ne soit respecté. Celui-ci impose notamment un taux de mortalité maximal des poissons. De 20 % pour les anguilles, de 10 % pour les autres espèces. Notons que ces chiffres valent pour les neuf barrages prévus et non pour un seul.

    Le premier des neuf projets, celui du barrage de Hun existe déjà.

    Monsieur le Ministre peut-il nous indiquer si des tests y ont été menés ? Le cas échéant, quels en sont les résultats? Quelles sont conséquences pour la faune ?

    Du côté de la société d'ingénierie qui monte les installations, on dit avoir fait tout son possible pour imaginer des turbines « fish friendly ». Je les cite « On a travaillé avec l'ULG pendant 8 gravitations, on a surdimensionné les turbines pour éviter une trop grande vitesse des roues et donc de trop grandes différences de pression ; je crois qu'on y est arrivé ».

    Comment Monsieur le Ministre évalue-t-il ce projet de neuf barrages hydroélectriques tant sur le plan énergétique que sur le plan de la protection des biotopes ?
  • Réponse du 25/01/2010
    • de NOLLET Jean-Marc

    Dans le cadre du développement des énergies renouvelables sur des sites appartenant à la Région wallonne, l'administration (DG02) a décidé de mettre à disposition de la SOFICO l'infrastructure des neuf barrages de la Haute Meuse afin d'y installer des centrales hydroélectriques. La Société wallonne de financement complémentaire des infrastructures a ensuite octroyé une concession à la société Energie Fleuves lui permettant d'exploiter le potentiel hydroélectrique de ces 9 barrages. Cette entreprise wallonne, retenue au terme d'un processus de mise en concurrence, propose un système novateur qui réduit au strict minimum les modifications à apporter à l'infrastructure des barrages existants, tout en exploitant au maximum la puissance de basses chutes d'eau.

    Prochainement, un projet sera testé sur le prototype mis en place sur le barrage de Hun, car c'est celui qui possède le potentiel hydroélectrique le plus important. Durant cette période de test qui doit durer une année, l'administration sera chargée de vérifier le respect du cahier des charges imposé à Energie Fleuves en matière notamment de maintien des niveaux, de gestion en période de crues, de mortalité des poissons, etc.

    Si le prototype de centrale hydro-électrique est validé à Hun et s'il est mis en œuvre sur les huit autres barrages, ces centrales hydroélectriques pourraient fournir une puissance nette de 11,7 mégawatts pour une production de 65 GWh/an couvrant ainsi les besoins en électricité de 18.000 ménages wallons. Les émissions de C02 évitées sont estimées à 29.640 tonnes.

    Actuellement, la centrale prototype de Hun n'est pas encore en service pour des raisons liées à la connexion au réseau de distribution électrique. Rien ne permet d'affirmer à ce jour que les impositions du cahier des charges ne seront pas respectées. En outre, il est important de rappeler que le cahier des charges permet d'interdire le fonctionnement de chaque centrale pendant les deux mois de migration des poissons si les tests relatifs à la protection de ceux-ci ne sont pas satisfaisants. De même, si l'impact sur la faune piscicole s'avère, au terme de la période de test, plus important que les prescrits du cahier des charges, l'opérateur doit prendre des mesures pour mettre un dispositif en place afin de réduire cet impact selon les prescrits de ce cahier des charges.