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Eolien off shore

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 164 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 21/01/2010
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    La Belgique a développé et autorisé divers projets d'éolien off shore pour des puissances installées considérables.

    Ces projets ambitieux décidés et autorisés par le Gouvernement fédéral à l'initiative notamment du Ministre Paul Magnette est tombé bien entendu un certain temps avant d'arriver à maturité et de pouvoir assurer une production énergétique importante.

    Il est sans nul doute que l'éolien off shore est cent fois préférable à l'éolien terrestre, sauf dans des lieux où l'installation d'éoliennes ne pose aucune difficulté dans une situation plutôt rare en Région wallonne compte tenu de la densité de population et de la beauté de nos paysages.

    Or le Gouvernement britannique a décidé que les éoliennes off shore assureront en 2020 un quart de l'approvisionnement en électricité de la Grande-Bretagne.

    Un appel d'offre qui a été lancé portait sur quelque 6400 nouvelles éoliennes d'une capacité totale de 32 gigawatts.

    Pour le Premier Ministre britannique, M. Gordon Brown, l'éolien off shore prendra le relais des énergies fossiles de la mer du Nord avec à la clé la création de 70.000 emplois en Angleterre.

    La Belgique dispose-t-elle encore pour elle-même et pour ses régions, et donc pour la Wallonie, de capacité d'extension de l'off shore en mer du Nord ?

    N'y a-t-il pas là une priorité absolue à ne pas négliger ?

    Quelle est la nature des contacts à ce jour entre le Gouvernement wallon et le Gouvernement fédéral c'est-à-dire entre le Ministre en charge de l'Energie au niveau wallon et le Ministre fédéral de l'Energie M. Paul Magnette, à l'effet de développer au maximum l'éolien off shore en mer du Nord ?
  • Réponse du 10/02/2010
    • de NOLLET Jean-Marc

    Le développement de l'éolien off-shore constitue un enjeu stratégique pour la Belgique. Je tiens à rappeler à l'honorable Membre que la politique de la mer du Nord, dont l'éolien off-shore est une des composantes, est de compétence fédérale. Toutefois, un développement ambitieux de l'éolien off-shore est nécessaire pour atteindre les objectifs belges en matière de sources d'énergie renouvelable à l'horizon 2020 et diversifier notre mix énergétique.

    Informations prises auprès de mon administration, voici en synthèse l'état de la situation de l'éolien off-shore. A l'heure actuelle, sept concessions ont été définies en mer du Nord, à l'est des eaux territoriales belges, pour l'exploitation de parcs éoliens off-shore. Cinq de ces concessions sont déjà attribuées.
    Il s'agit des parcs suivants :

    Nom : Développeurs : Puissance installée :

    Thornton Bank C-Power 300 MW

    Eldepasco Electrawinds – Aspiravi
    Colruyt 216 MW

    Belwind Econcern 330 MW

    Rentel Electrawinds – Aspiravi
    Colruyt 288 MW

    North Sea Power Air Energy 360 MW



    L'électricité que ces parcs produiront devrait couvrir la consommation annuelle moyenne de 1.500.000 ménages.

    Les 2 dernières concessions doivent encore faire l'objet d'une adjudication publique.
    Elles portent les références suivantes :
    - SEASTAR / VENTS DU NORD / BLUE4POWER Il;
    - SEAL / BLUE4POWER I.


    L'ensemble de ces parcs, qui devraient être opérationnels en 2014, devrait permettre à la Belgique de se doter d'une puissance installée off-shore de 2100 à 2300 MW. Au total, plus de 500 éoliennes sont déjà planifiées pour un investissement total de plus de 5 milliards d'euros et le développement peut encore se poursuivre par la suite. L'étude commanditée par la Politique scientifique fédérale, relative au développement éolien off-shore optimal en Belgique, conclut à un potentiel théorique (en tenant compte des zones d'exclusion) de 21.000 MW et un potentiel technico-économique (tenant compte notamment d'une profondeur maximale au banc de sable de 20 m et d'une distance maximale à la côte de 40 km) s'élevant jusqu'à 4.200 MW.

    Il ne me semble pas pertinent de vouloir comparer le développement éolien off­shore de la Belgique avec celui d'autres pays tels que la Grande-Bretagne ou les pays scandinaves qui disposent de superficies incommensurablement plus importantes. Toutefois, les Belges peuvent s'enorgueillir d'être pionniers au niveau européen, puisque sur les 3500 MW actuellement en construction au niveau off-shore européen, le premier parc belge (ThorntonBank) de 300 MW représente à lui seul 8,5% de cette future capacité installée. De plus, la perspective d'un super-grid nord-européen reliant les parcs éoliens off-shore de la mer du Nord mérite la plus grande attention de la part des autorités belges.

    Outre le travail technique en cours entre les différentes autorités fédérale et régionales dans la perspective du Plan d'Action National sur les sources d'énergie renouvelable, la nécessité d'une collaboration interministérielle en matière de développement éolien on et off-shore me semble indiquée notamment dans le cadre de deux problématiques : (i) la faisabilité d'une levée de certaines contraintes militaires; (ii) le, renforcement des réseaux électriques et notamment celui de transport (>70 kV) géré par Elia - dont la validation du plan d'investissement est une compétence fédérale.

    Enfin, je me permets d'insister encore une fois sur une chose : il n'y a pas à choisir entre le développement éolien off-shore et on-shore; il faudra soutenir le développement de ces deux sources d'énergie, cruciales pour notre avenir énergétique. Même en tablant sur une exploitation maximale de l'éolien off-shore, l'électricité issue de la mer du Nord n'est pas suffisante pour couvrir l'entièreté de nos objectifs en matière d'énergies renouvelables, encore moins de constituer une source suffisante d'énergie inépuisable. Il faudra recourir à une large palette de ressources renouvelables, parmi lesquelles les éoliennes on-shore auront un rôle important à jouer.