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Suppression de certaines lignes de bus des TEC

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 236 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 26/01/2010
    • de BORSUS Willy
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Ce 5 janvier 2010, les médias relayaient la décision du groupe TEC de supprimer certaines lignes de bus dites « non rentables ».

    Les lignes en question ont été lancées il y a quelques mois à grand renfort médiatique par le prédécesseur de Monsieur le Ministre. Ces lignes relient les villes de Mouscron à Courtrai et Ath à Audenarde. On parle également de la suppression future de la ligne Jodoigne-Louvain.

    Monsieur le Ministre peut-il confirmer ces suppressions de lignes de bus TEC? Quelle est la justification de telles suppressions ?

    Ces suppressions sont tout de même une surprise car ni la DPR de juillet 2009 ni les discours de Monsieur le Ministre concernant les enjeux climatiques et les enjeux de mobilité durable n'annonçaient de telles rationalisations.

    Ces suppressions sont-elles annonciatrices d'une vague de rationalisation du réseau des TEC ?
  • Réponse du 23/02/2010
    • de HENRY Philippe

    En juillet 2008, le Gouvernement wallon a pris une série de mesures destinées à favoriser la mobilité interrégionale des demandeurs d'emploi et des travailleurs, notamment Via l'amélioration de l'offre des transports en commun. L'évaluation des opérations pilotes au terme d'une année était prévue. Le Gouvernement a pris connaissance le 4 février de cette évaluation. En conséquence, il a décidé ou confirmé les dispositions suivantes.

    1° Pour le TEC Hainaut, trois nouvelles lignes avaient été mises en service le 1er décembre 2008 :

    - la ligne 5 (Herseaux - Courtrai) ;
    - la ligne 11 (Blaton - Audenaarde) ;
    - et la ligne 14 (Ath - Audenaarde).

    Malgré les efforts réalisés avec l'ensemble des partenaires de l'opération, notamment sur le plan de la communication vers la clientèle potentielle, l'évaluation, après 10 mois de fonctionnement, était loin d'être positive:

    - ligne 5 : 1 voyageur en moyenne par jour (33 sur le mois) ;
    - ligne 11 : 12 voyageurs en moyenne par jour (386 sur le mois) ;
    - ligne 14 : 23 voyageurs en moyenne par jour (711 sur le mois).

    Le Gouvernement wallon a confirmé l'arrêt de l'exploitation de ces trois lignes vu leur utilisation quasi nulle par des travailleurs ou des demandeurs d'emploi. À titre documentaire, que l’honorable Membre sache que chaque voyageur transporté sur une de ces trois lignes coûtait, en moyenne, 107 euros de subvention publique. .

    2° Pour le TEC Brabant wallon, les lignes concernées étaient:

    - Conforto (Louvain-la-Neuve - Ixelles) ;
    - Conforta bis (Louvain-la-Neuve – Woluwe - Zaventem) ;
    - Braine-L'Alleud - Rhode-St-Genèse - Bruxelles-Midi ;
    - Jodoigne – Haasrode - Leuven.

    Trois des quatre lignes renforcées ou créées ont remporté un succès important et seront maintenues. La ligne Conforto bis sera toutefois limitée à la station de Métro Rodebeek.

    La ligne 35, par contre, qui permet de rejoindre des pôles de différentes natures (des écoles à Jodoigne, des entreprises et un hall d'exposition dans le zoning à Haasrode et la gare SNCB de Leuven), n'a pas trouvé sa clientèle de demandeurs d'emploi. Cette ligne est utilisée quotidiennement par une centaine de voyageurs principalement pour des déplacements scolaires vers Jodoigne, 15 % de la clientèle est amenée à la gare de Leuven et 5 % au zoning de Haasrode.

    Seuls les parcours scolaires entre Grez-Doiceau et Jodoigne seront maintenus.

    3° Pour le TEC Liège-Verviers, la ligne 16 « Visé - Bassenge - Glons/Kanne » a été prolongée vers Tongres en mai 2009. Après 8 mois de service, l'objectif n'est pas atteint. L'expérience ne sera pas prolongée au-delà du terme de l'année pilote, à savoir avril 2010.

    4° Pour le reste, dans l'immédiat, il n'y a pas de projet de suppression de l'offre en dehors des lignes évoquées plus haut.

    Au plan environnemental, faire circuler des autobus avec en moyenne six voyageurs pas véhicule (moyenne de la ligne 14, la plus « chargée » des lignes interrégionales au départ du Hainaut) n'a pas de sens. Je ne dois pas non plus, sans doute, attirer l’attention de l’honorable Membre sur le fait que transporter des voyageurs à un tel coût est incompatible avec une utilisation raisonnablement saine des deniers publics.

    Par contre, les trois lignes exploitées par le TEC Brabant wallon desservant, dans les faits, la grande zone urbaine de Bruxelles, ont plus que trouvé leur clientèle; voilà pourquoi le Gouvernement a tenu à dégager les moyens financiers pour poursuivre l'exploitation ou l'extension de ces services.