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Bilan carbone des produits alimentaires

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 249 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 02/02/2010
    • de SENESAEL Daniel
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Le bilan carbone d’un produit regroupe la totalité des gaz à effet de serre générés par sa culture, sa fabrication, sa transformation, son emballage, son transport, sa consommation et sa destruction. Le fait de le consommer ne constitue qu’une étape minime dans ce long processus.

    Dans certains pays ou certaines chaînes de magasins, sur les étals des magasins et les menus des restaurants, de nouvelles étiquettes affichent désormais le bilan des émissions de dioxyde de carbone liées à la production des aliments.

    En effet, les experts s’accordent pour dire que l’évolution des habitudes nutritionnelles peut avoir autant d’effets positifs sur les émissions de GES que le fait de changer de voiture ou de se passer de sèche-linge.

    Alors que les consommateurs sont aujourd’hui passés maîtres dans l’art de vérifier la valeur nutritive, les calories ou les graisses et le sucre, ils ignorent généralement si les tomates, le poulet ou les pâtes ont un impact positif ou négatif sur l’environnement.

    Eu égard à la prise de conscience environnementale et à l’importance de réduire nos émissions de GES, j’estime que donner des informations sur l’empreinte carbone sur les étiquettes est donc loin d’être négligeable ! En Suède, ce type d’étiquetage existe.

    Quelles sont les réactions de Monsieur le Ministre face à ces initiatives adoptées dans d’autres pays ? Est-il tenté d’organiser, en collaboration avec ses Collègues des autres niveaux de pouvoir, des expériences similaires en Région wallonne ou étendues à l’ensemble de notre pays ?

    Selon une récente étude, 85 % des consommateurs britanniques veulent des informations sur les impacts environnementaux des produits qu’ils consomment.

    De telles études ont-elles déjà été réalisées en Région wallonne afin de connaître les attentes des consommateurs wallons ?

    Quelles initiatives sont envisagées afin de sensibiliser et d’informer les consommateurs sur le bilan carbone des produits qu’ils consomment ?

    Enfin, j’attire l’attention de Monsieur le Ministre sur le fait que si ce type d’information peut être intéressant, il convient que ce soit clair pour le consommateur. En effet, il ne faudrait pas, sous prétexte de transparence, que les étiquettes deviennent illisibles.
  • Réponse du 23/03/2010
    • de HENRY Philippe

    J'estime très intéressant et important de conscientiser le public sur l'impact de ses choix de consommation sur l'environnement et particulièrement sur le changement climatique.

    L'étiquetage de l'impact sur le climat est actuellement disponible et obligatoire sur certains produits comme les voitures (gr de C02/km) et l'électroménager (classe d'énergie). Et dans la foulée, il m'apparaît que l'alimentation est un domaine dans lequel un gisement important de réduction des émissions de gaz à effet de serre existe et pourrait être mobilisé notamment par l'information des citoyens en leur qualité d'acheteur.
    Un étiquetage ou une autre forme d'information sur l'impact du produit acheté sur le climat, directement sur le produit ou au niveau du point de vente est donc parfaitement utile, au même titre que la sensibilisation par les médias, dans les écoles, etc.
    Comme le pressent l'honorable Membre, une telle initiative doit s'envisager au minimum au niveau national. L'étiquetage environnemental fait d'ailleurs partie du projet de « Plan Fédéral Produits ». le SPF Santé publique, Sécurité de la Chaine alimentaire et Environnement a lancé un appel à projets pilotes. Une plate-forme sera logée au sein du SPF et accueillera des représentants de toutes les parties prenantes.
    A niveau belge toujours, et d'après les informations dont je dispose, le secteur de la distribution a proposé d'élaborer un projet pilote sur l'impact environnemental des fruits et légumes frais.

    Je tiens enfin à informer l'honorable Membre que les Ministres européens de l'Environnement ont demandé fin 2008 à la Commission de trouver des moyens de calculer l'empreinte écologique et d'évaluer la performance environnementale des biens de consommation tout au long de leur cycle de vie. Mais l'idée a été vivement critiquée par l'industrie, en particulier alimentaire. Il n'y a pas à notre connaissance de projet de directive actuellement.