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Marchandisation de l'eau

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 258 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 02/02/2010
    • de STOFFELS Edmund
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    L’eau n’est pas une marchandise. C’est un droit commun, universel, nécessaire à la vie, non substituable, dont la gestion doit par conséquence être confiée à la collectivité et échapper aux lois du marché.

    Une campagne européenne visant à faire reconnaître l’eau comme un bien commun plutôt que comme une simple marchandise a été lancée au Parlement européen, à Bruxelles.

    Baptisée « L’eau, bien commun pour la vie », cette campagne, qui s’étalera jusqu’en 2012, est pilotée par l’Institut européen de recherche sur la politique de l’eau (IERPE), présidé par Riccardo Petrella, et l’ASBL Kréativa.

    Cette opération a reçu le soutien de la vice-présidente du Parlement européen, Isabelle Durant, ainsi que de Monsieur le Ministre.

    Je pense que l’initiative bénéficiera aussi de l’appui d’autres personnalités ou de formations politiques. En tout cas, le PS a toujours défendu la thèse que l’eau est un droit trop précieux pour le réduire à une marchandise banale. L’eau, c’est un droit fondamental de l’être humain.

    Dans cette optique, les auteurs de la campagne veulent informer l’opinion publique et mettre les décideurs sous pression pour notamment parvenir à modifier l’actuelle directive européenne sur l’eau.

    Puisque Monsieur le Ministre soutient l’action, pourrait-il nous indiquer dans quel but il souhaite amender la directive ? Quels moyens (politiques et budgétaires) mobilisera-t-il pour y parvenir ? Quel serait l’impact de cet amendement sur la politique wallonne en la matière ?
  • Réponse du 03/05/2010
    • de HENRY Philippe

    J'ai octroyé un soutien financier aux asbl Kreativa et IERPE dans le cadre de la campagne de sensibilisation « l'eau, bien commun pour la vie ».

    Cette campagne de sensibilisation est axée sur la participation des citoyens et vise à faire reconnaître l'eau comme bien commun de l'humanité. Elle se situe dans la lignée du Forum international « Faire la paix avec l'eau » qui a également bénéficié, au cours de l'année 2009, d'un soutien de la Région wallonne.

    De manière générale, elle s'inscrit dans une dimension européenne et poursuit une triple finalité :
    pédagogique : utiliser, par le développement d'une série d'outils pédagogiques développés à cet effet, l'eau comme une porte d'entrée vers les principes de développement durable, de coopération, de liberté et de sécurité collective;
    culturelle : promouvoir le rôle de la démocratie représentative et participative;
    politique : favoriser la participation citoyenne et plus particulièrement la prise de conscience de la citoyenneté européenne à l'occasion de la présidence belge du Conseil des Ministres de l'Union européenne.

    Le public visé est celui des jeunes de 12 à 15 ans et le grand public en général.

    La campagne est conjointement menée par les deux partenaires suivants :
    - IERPE (Institut Européen de Recherche sur la Politique de l'Eau). Cet organisme, dont les actions s'inscrivent dans la lignée des travaux de Riccardo Petrella, effectue des recherches sur les fondements théoriques et pratiques de la politique européenne de l'eau et sur l'analyse des politiques de gestion de cette ressource en vue, notamment, d'élaborer un pacte mondial de l'eau.
    - asbl Kreativa. Cette asbl est une association d'éducation permanente et un centre de recherches pédagogiques qui développe des projets et des campagnes dans les matières liées au développement durable.

    Ces deux partenaires ont déjà bénéficié de subventions allouées par la Région wallonne et gérée par l'ex-service Sensicom de la DGRNE.


    La campagne repose sur le développement de trois « puits » : le puits des connaissances, le puits des émotions et le puits de l'action. Ces trois puits sont déclinés en une série d'actions dont les principales sont :
    - une pièce de théâtre-action mettant en valeur l'éveil d'une autre responsabilité politique et économique;
    - une exposition-reportage sur le dérèglement climatique (cas des Turkanas du Kenya );
    - une exposition de dessins et poèmes d'enfants européens;
    - une exposition européenne sur la thématique de l'eau minérale;
    - l'élaboration et la proposition d'amendement à inscrire au débat au Parlement européen;
    - la mise en place d'une journée européenne;
    - la publication d'une série de petits ouvrages de 60 à 80 pages expliquant la problématique de l'eau potable dans différentes villes européennes.