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Création d'entreprises en 2009 en Wallonie

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 74 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 03/02/2010
    • de EERDEKENS Claude
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    La Presse économique française fait état qu'en 2009, la création de nouvelles entreprises a atteint un record en France avec la création de 560 000 entreprises grâce au statut de l'auto-entrepreneur.

    Ces entreprises ont été créées dans le secteur de l'industrie (24.118 créations), de la construction (73.417 créations), du commerce (195.373 créations) et surtout des services à raison de 235.491 nouvelles activités.

    Dans les services, 77.780 nouvelles activités peuvent être qualifiées de scientifiques et 35.720 de services aux entreprises.

    Dispose-t-on en Wallonie de statistiques à ce propos et, dans l'affirmative, est-il possible d'en prendre connaissance pour l'année 2009 ?
  • Réponse du 25/02/2010
    • de MARCOURT Jean-Claude

    1) La situation en Région wallonne

    La création d'entreprise reste un élément sur lequel les pouvoirs publics ont déjà beaucoup investi mais néanmoins, en cette période de crise, il est nécessaire de maintenir les efforts consentis, voire de les amplifier.

    La crise économique et financière qui frappe depuis le 3ème trimestre 2008, dont les effets sur les entreprises se font ressentir avec un certain retard, participe à un contexte nouveau en termes de création d'entreprise. En effet, la culture européenne, contrairement aux pays anglo-saxons, n'est pas toujours très propice à une prise de risque en termes de création d'entreprise. Cette conjoncture défavorable est susceptible de décourager les nouveaux créateurs et accélérer les faillites.










    Le tableau ci-dessous montre l'évolution négative des constitutions d'entreprises entre 2007 et 2009 en Wallonie. Dans l'ensemble, la tendance est la même qu'au niveau national. On prévoit que les constitutions de sociétés chuteront de 8% entre 2009 et 2010.

    Tableau 1 – évolution des constitutions d'entreprises en Belgique

    Années Tous Entreprises d'une personne Sociétés
    2007/2008 - 4% - 9% 1%
    2008/2009 - 10% - 5% - 15%
    2009/2010 - 7 % - 7% - 7%

    Source : GRAYDON et Bureau d'études de l'UCM



    Tableau 2 – évolution des constitutions d'entreprises en Wallonie

    Années Tous Entreprises d'une personne Sociétés
    2007/2008 - 4% - 7% 0%
    2008/2009 - 10% - 6% - 16%
    2009/2010 - 7 % - 6% - 8%

    Source : GRAYDON et Bureau d'études de l'UCM



    2) Les études GEM

    Le Global Entrepreneurship Monitor est l'indicateur internationalement utilisé pour évaluer l'intention entrepreneuriale de la population des Etats/des régions. Ses statistiques constituent la base de comparaison au niveau mondial.

    L'étude a été réalisée par la Vlerfck Leuven Gent Management School, qui a conclu pour la Belgique un accord d'exclusivité avec le Babson College et la London Business School dans l'utilisation de la méthode « Global Entrepreneurship Monitor ».

    Tout d'abord, Il est important de préciser que l'étude GEM ne mesure pas le taux de nouvelles entreprises créées au cours de l'année de référence.

    L'indicateur principal de l'étude GEM, le TEA (Total Entrepreneurial Activity) illustre la part de la population active impliquée dans le démarrage d'une nouvelle entreprise ou détenant une entreprise de moins de 42 mois; en d'autres termes, l'étude GEM mesure « l'intention d'entreprendre » ou encore « l'esprit d'entreprendre » d'un pays/d'une région à partir d'un échantillon représentatif de cette population.

    De nombreux indicateurs ont été calculés pour mesurer les attitudes et perceptions entrepreneuriales, ainsi que l'activité entrepreneuriale en 2009. Les 49 pays étudiés en 2009 se répartissent en 3 catégories : Factor-Drlven Economies, Efflclency-Driven Economies et Innovation Driven Economies. La Belgique faisant partie de cette 3ème catégorie, les résultats belges seront comparés à ceux des pays figurant dans ce même groupe.

    L'enquête porte sur les adultes de 18 à 64 ans et représentent 2.000 personnes en Wallonie.

    En Belgique, 15% des personnes interrogées estiment que les conditions pour démarrer une nouvelle activité dans les 6 prochains mois sont bonnes. La moyenne des Etats qualifiés d'Innovation Driven Economies étant de 20%, la Belgique se trouve en queue de peloton avec une 18ème place sur 20.

    La Wallonie se rapproche de la moyenne avec un taux de 17,75% alors que la Flandre n'est qu'à 12,43%. Si on se cantonne au public masculin, la différence est également importante entre la Wallonie et la Flandre puisque le taux wallon est de 26,53% alors que l'indice flamand est de 17,57%.

    La peur de l'échec pourrait être un frein à la création d'une entreprise pour 25,35% des belges. Les Wallons sont plus effrayés par l'échec que les Flamands puisqu'ils présentent un taux de 28,87% contre 24% en Flandre. 6,9 % des Belges désirent créer une entreprise dans les 3 prochaines années. La Wallonie dépasse nettement la Flandre avec un taux de 7,28% contre 5,01%.

    Un des principaux indicateurs GEM est le total early-stage entrepreneurial activity (TEA), reprenant la proportion de population, âgée entre 18 et 64 ans, qui était impliquée dans la création d'une entreprise ou qui dirigeait de sa propre nouvelle entreprise en 2009.

    Parmi les Etats qualifiés de Innovation Driven Economies, la Belgique se classe 19ème sur 20 avec un taux de 3,5%. Elle précède le Japon qui présente un taux de 3,3%, le premier au classement étant les Emirats Arabes Unis (13,3%), suivi de l'Islande (11,4%), de la Grèce (8,8%), de la Norvège (8,5%) et des Etats-Unis (8%).

    Indice TEA (%) en 2009

    United Arab Emirates 13,3
    Iceland 11,4
    Greece 8,8
    Norway 8,5
    United States 8,0
    Switzernad 7,7
    Netherlands 7,2
    Républic of Korea 7,0
    Israël 6,1
    United Kingdom 5,7
    Slovenia 5,4
    Finland 5,2
    Spain 5,1
    France 4,3
    Germany 4,1
    Italy 3,7
    Denmark 3,6
    Hong Kong 3,6
    Belgium 3,5
    Japan 3,3

    Moyenne 6,3


    Cependant, la Belgique voit son indice TEA en augmentation par rapport à l'année passée puisqu'il était de 2,9% en 2008 (18ème sur 18). En 2007, elle se classait 20ème sur 23 ex-equo avec la France (3,2%), alors qu'en 2006, elle glanait la dernière place d'un groupe de 18 pays avec un taux de 2,7%.

    Si le taux de 2009 est faible par rapport aux autres pays, la progression entre 2008 et 2009 est positive alors que c'est le cas pour peu d'Etats.

    Au niveau régional, avec un taux de 3,55%, la Wallonie présente un indice TEA plus élevé que celui de Belgique (3,51%) et que celui de la Flandre (3,33%).

    SI l'on analyse la répartition des genres pour ce même indice, on observe une plus grande disparité en Wallonie qu'en Flandre et en Belgique. La Wallonie présente en effet des taux TEA masculin et féminin de respectivement 5,25 et 1,83%, alors qu'en Flandre 4,10% des hommes et 2,54% des femmes ont lancé leur propre activité en 2009 et qu'en Belgique les indices sont de 4,48% pour les hommes et 2,53% pour les femmes.

    L'enquête GEM 2009 s'est particulièrement penchée sur l'analyse de l'entrepreneuriat à but social. Ce type d'entrepreneuriat est représenté par l'indicateur social entrepreneurial activity in early-stage organizations (SEA).

    La Belgique se classe 11ème sur 18ème avec un taux SEA de 1,7%. Avec un taux de 1,83%, la Wallonie devance non seulement la Belgique mais également la Flandre qui présente un indice de 1,77%.



    3) Les actions prises par le Gouvernement wallon depuis 2004

    Pour répondre à la nécessité d'un taux de création d'entreprise en hausse, le Gouvernement a pris des mesures sous la précédente législature et les poursuit et les amplifie à travers la Déclaration de Politique régionale et du Plan Marshall 2.Vert Ces efforts accordent une attention particulière aux métiers du développement durable.

    A) La réforme de l'animation économique, réalisée en 2007 et qui se poursuit encore aujourd'hui. Cette réforme a permis de clarifier et de professionnaliser les dispositifs de soutien proposés aux candidats créateurs d'entreprises et entrepreneurs.

    Des opérateurs ont été agréés par l'Agence de Stimulation économique et offrent aux candidats créateurs d'entreprise des services de qualité en accompagnement de l'étude de faisabilité globale du projet d'entreprise.


    B) La sensibilisation à l'esprit d'entreprendre. Le Gouvernement a souhaité également promouvoir davantage l'esprit d'entreprendre au sein de la population et plus particulièrement auprès des jeunes en âge scolaire. La promotion de l'esprit d'entreprendre auprès des jeunes se matérialise à travers la réalisation par l'Agence de Stimulation économique d'un programme pluriannuel et coordonné d'actions, opérationnel depuis la rentrée scolaire 2007-2008 et se poursuit jusqu'à ce jour.

    Des opérateurs agréés permettent de couvrir l'ensemble de la population scolaire afin que les étudiants puissent envisager leur avenir par la création d'une entreprise.

    Des « agents de sensibilisation à l'esprit d'entreprendre » épaulent ces opérateurs agréés en leur facilitant le contact avec le monde de l'enseignement. Ils participent ainsi au développement du programme de l'esprit d'entreprendre en Région wallonne.


    C) Le Grand Prix Wallon de l'Entreprise. Dans le prolongement de ce programme, outre la construction d'un programme de diffusion de l'esprit d'entreprendre via les médias, l'agence est également à l'initiative du lancement du Grand Prix wallon de l'entrepreneuriat, concours qui pour la première fois, est porté et relayé auprès de la population par l'ensemble des opérateurs wallons de l'animation économique actifs dans le domaine de l'aide à la création d'entreprise.


    D) Les Bourses de préactivité qui permettent au candidat créateur d'entreprise, avec un montant de 12.500 euros, de préparer l'étude de faisabilité de son projet. Des bourses liées à l'éco-design, action du Plan Marshall 2. vert, sont également dans une phase de mise en place et permettront de soutenir les créateurs d'entreprises désireux de lancer une activité économique au départ du design.



    Le Gouvernement wallon se doit de continuer sur la même voie et de maintenir le soutien à la création d'entreprise en soutenant les porteurs de projets dans la réalisation d'une étude de faisabilité économique de qualité qui leur permettront de circonscrire les risques inhérents au lancement de l'activité.