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Les formations proposées aux demandeurs d'emploi

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 124 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 08/02/2010
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports
    Il existe toute une série de métiers catalogués comme étant en pénurie de main-d’œuvre et qui peinent soit à trouver du personnel formé soit à décider les étudiants à se diriger vers leurs secteurs d’activité.

    Ces métiers sont pourtant très porteurs et méritent de retenir une attention particulière en raison du nombre d’emplois qu’ils peuvent fournir. Le secteur de la construction en constitue d’ailleurs un bon exemple.

    Je souhaiterais dès lors poser les questions suivantes.

    A combien le Forem estime-t-il le nombre de postes vacants dans ces secteurs en pénurie de main-d’œuvre ? A l’aide de quelle méthodologie le Forem (ou d’autres administrations ou OIP wallons tels que l’IWEPS) procède-t-il pour mesurer le nombre de postes vacants dans des secteurs en pénurie ? Comment le Forem (ou d’autres administrations ou OIP wallons tels que l’IWEPS) définit-il un métier en pénurie ou une fonction critique ?

    Monsieur le Ministre peut-il m’indiquer si le Forem propose des formations plus spécifiquement orientées vers ces métiers en pénurie de main- d’œuvre ? Le cas échéant, pourrait-il m’en fournir le détail ainsi que le taux que ces formations représentent par rapport à l’éventail des formations proposées par le Forem ?

    Quels en sont les taux d’insertion à l’emploi à 6, 12, 18 et 24 mois respectivement suivant l’accomplissement avec fruit par le demandeur d’emploi concerné de la formation à un métier en pénurie ou une fonction critique ?

    Le Forem et l’administration disposent-ils des outils afin de pouvoir évaluer si une personne qui trouve du travail suite à une formation travaille bien dans un métier qui est en rapport avec la formation ? Par rapport à cette dernière question, quels sont les outils en place et quelles sont les mesures de coopération avec d’autres niveaux de pouvoir ou entités fédérées à cet effet ?

    Monsieur le Ministre pourrait-il me communiquer la liste exhaustive des secteurs identifiés comme étant en pénurie de main-d’œuvre ainsi que le nombre de chômeurs inscrits, à ce jour, pour suivre des formations orientées vers ces secteurs (ainsi que la répartition de ce nombre par métier)?
  • Réponse du 30/03/2010
    • de ANTOINE André

    La détection des pénuries de main-d'œuvre s'établit sur base de métiers.

    On a détecté, en 2009, 55 fonctions critiques, sur base des offres d'emploi gérées par le Forem (1).

    Le nombre total de postes, recensés sur ces fonctions critiques était de 26.153 postes en 2009 (hors dispositif mobilité, offres transmises par le VDAB).

    Naturellement, certains métiers critiques ont un poids plus élevé que d'autres quant au nombre de postes. Citons par exemple le métier de :
    - infirmier généraliste qui a enregistré près de 2 000 postes sur l'ensemble de l'année 2009 (1.990 postes);
    - serveur en restauration (1.537 postes);
    - représentant à domicile (1.515 postes);
    - ou encore le métier d'électricien du bâtiment pour lequel on observe 1.283 postes.

    Par contre, d'autres métiers comme ceux de géomètre, d'agent d'encadrement de la construction mécanique ou encore de cadre technique de méthodes-ordonnancement· planification ont enregistré moins de postes (54, 78 et 106 respectivement en 2009).

    Il convient enfin de garder à l'esprit que des offres d'emploi ne circulent pas exclusivement par le canal de recrutement du Forem et peuvent passer par d'autres canaux.



    Mesurer le nombre de postes dans des métiers en pénurie

    Pour chaque offre d'emploi, un métier est déterminé par l'employeur (et/ou le conseiller). Pour mesurer le nombre de postes recensés sur les métiers « critiques », nous comptabilisons chaque poste enregistré sur ces métiers.



    Définir un métier en pénurie ou une fonction critique

    Le principe de calcul pour établir la liste « statistique » est semblable d'année en année et commun entre les différents services publics de l'emploi du Royaume. Les seuils utilisés sont toutefois différents.

    Trois critères sont utilisés pour retenir un métier comme « critique » :
    - un volume minimum de 20 offres suivies dans l'année;
    - un taux de satisfaction, pour les offres du métier concerné, inférieur au taux observé sur l'ensemble des métiers (86 %);
    - la durée de satisfaction des postes, supérieure à la durée observée sur l'ensemble des métiers (38 jours).

    Cette liste des fonctions critiques est ensuite confrontée à l'avis de l'ensemble des conseillers en recrutement de chaque direction régionale du Forem.

    Le but de cette confrontation est double.

    Premièrement, l'avis positif des conseillers en recrutement est retenu quand une majorité d'entre eux confirment la criticité du métier. Chaque observation est alors pondérée par la taille de la direction régionale.

    Cette méthode viendra confirmer ou infirmer la criticité générale du métier.
    Selon la pratique d'appariement du terrain, certains métiers peuvent ainsi être ajoutés ou retirés de la liste statistique.

    Deuxièmement, à l'aide d'une enquête approfondie auprès des employeurs, les conseillers rendent compte des difficultés de recrutement identifiées. Cet aspect plus qualitatif est pris en compte dans la rédaction du rapport.



    Formations et adéquations

    Le Forem met à disposition des demandeurs d'emploi une large gamme de formations qualifiantes dans 11 domaines différents.
    Cette offre est complétée par le réseau des 25 centres de compétence. Durant le plan Marshall, de nombreuses formations ont aussi été mises en œuvre par le biais de partenaires et vacataires.

    L'offre actualisée figure en annexe et montre si besoin est, que bon nombre de fonctions critiques sont couvertes.

    La fréquentation des centres de formation n'a cessé d'augmenter durant les années du « Plan Marshall » : en 2006 : 28.747 personnes formées, en 2007 : 32.012, en 2008 : 32.533 et en 2009 : 34.469 bénéficiaires.

    Ces chiffres ne comprennent pas les personnes inscrites dans le plan langues (Ex 13.380 actions différentes en 2009).

    La part relative de chaque formation par rapport au marché (et donc aux pénuries ou métiers en tension?) n'est pas, à notre sens, révélatrice d'une bonne adéquation de l'offre par rapport au marché.

    Pour illustrer ce propos, le cas des techniciens MDA (maintenance et diagnostic automobile) est symbolique: l'offre de formation est peu développée quantitativement car la demande sur le marché, si elle est bien présente, ne concerne que quelques dizaines de cas.



    Mesurer le taux d'insertion

    Pour mesurer l'insertion professionnelle, la base de données des stagiaires en formation, également base de paiement des primes de formation, est croisée avec la banque carrefour de l'ONSS (Dimona).

    Toutes formations confondues et tous stagiaires confondus (abandons, licenciements, formations transversales non liées spécifiquement à un métier (ex langue, communication orale, TIC, .... ), le taux d'insertion moyen du Forem est de 64% à un an. Le critère utilisé pour définir l'insertion est un contrat d'une durée moyenne d'occupation supérieure à 6 mois.

    La déclaration Dimona ne prend pas en compte l'emploi indépendant et les emplois dans d'autres pays.
    Or il faut savoir que 15% des stagiaires formés dans le Luxembourg (et insérés) travaillent au Grand Duché par exemple.

    Nos chiffres d'insertion ainsi traduits sont donc plus faibles qu'en réalité.
    Si l'on ne considère que la formation qualifiante stricto sensu, le taux d'insertion est toujours supérieur à 70%.

    Nous ne sommes pas en mesure d'assurer que les DE insérés le sont bien dans le métier appris en formation car la base de données Dimona ne reprend pas l'information de l'identité professionnelle dans l'emploi. Les seules distinctions réalisées concernent le statut du travailleur (ouvrier, employé, élève, stagiaire, .. ) et le type de contrat.

    Néanmoins, le Forem mène des enquêtes par Cali Center afin de connaître son impact sur ces pénuries et métiers en demande.

    Les taux ci-dessous sont des taux à un an calculés pour les stagiaires sortis en 2007. Les insertions des stagiaires sortis en 2008 produiront un rapport fin mars.

    Opérateur en centres de contact : 78,73%
    Fontainier : 89,74%
    Opérateur d'entrepôt : 86,61%
    Cariste manutentionnaire : 85,67%
    Vendeur - caissier - réassortisseur : 72,91%
    Opérateur industrie alimentaire : 71,11%
    Electricien industriel : 73,13%
    Peintre industriel : 73,13%
    Soudeur : 76,37%
    Couvreur : 75,73%
    Maçon : 71,74%
    Menuisier : 72,63%




    (1) Pour le calcul des fonctions critiques effectué en 2009, la base de calcul est constituée des offres d'emploi gérées par le Forem en 2008