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La pollution de la Biesmelle à Thuin

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 298 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 10/02/2010
    • de SALVI Véronique
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Le week-end dernier, une forte pollution a été détectée dans la rivière la « Biesmelle » à Thuin. Cette pollution a causé des dommages considérables, notamment sur la faune et la flore.

    Les premiers indices de pollution constatés étaient des traces d'hydrocarbure. La division Nature et Forêts de la Région wallonne a été alertée ainsi que la protection civile, qui a rapidement installé un barrage et mis en place un produit absorbant. Mais il est apparu que d’autres produits plus nocifs avaient causé des dégâts sur une distance de huit kilomètres en amont sur la Biesmelle ainsi que sur deux kilomètres dans un affluent de la rivière. On parle ici d'une pollution d'origine industrielle ou agricole, qui pourrait être due à des pesticides.

    A l’heure où cette question est rédigée, aucune étude n’a permis d’identifier l’origine précise de la pollution. Le bourgmestre faisant fonction de Thuin a par ailleurs demandé des analyses complémentaires à la police de l'environnement.

    Monsieur le Ministre a-t-il plus d'informations concernant l’origine de la contamination et les résultats des différentes analyses? Quelles mesures seront-elles être prises afin de dépolluer la rivière ? Quels sont les risques réels pour la faune et la flore à moyen et long termes?
  • Réponse du 23/03/2010
    • de HENRY Philippe

    Un bref rappel du déroulement des faits s'impose. Il permettra déjà de répondre à certaines des interrogations de l'honorable Membre. Il y a cependant lieu dans ce dossier de distinguer la pollution par les hydrocarbures de la mortalité des poissons qui proviendrait elle d'une seconde pollution.

    Le 23 janvier, vers 10·heures, le Service SOS POLLUTION du Département de la Police et des Contrôles de Charleroi est avisé par le Service d'Incendie de la ville de Thuin d'une pollution de la Biesmelle par des hydrocarbures et de la présence de poissons morts. Sur place, l'agent constate que la pollution provient d'un collecteur d'eaux usées et qu'un barrage est placé par la Protection Civile afin d'éviter la propagation. La recherche de la source conduit au constat que la pollution proviendrait du quartier dit de la Demi-Lune, dans le haut de la ville. L'analyse d'un échantillon d'eau prise à ce moment exclut toute autre hypothèse que celle de mazout commercial. Dans les jours qui suivent, les agents du DPC constatent l'absence de pollution au déversoir et l'absence de poissons malades ou morts. La pollution semble donc « ponctuelle ». Ils ont mené l'enquête dans le quartier de la Demi-Lune constatant cependant la présence d'irisation à l'endroit où l'échantillon d'eau a été prélevé deux jours plus tôt. Les 26 et 27 janvier, ils ont remonté la ligne d'égouttage depuis le quartier de la Demi-Lune jusqu'au clos de Stoupré où la trace de pollution se perd. L'enquête de voisinage dans le clos et la rue du Stoupré n'a pas apporté d'éléments ainsi qu'une recherche complémentaire effectuée avec le service des travaux de la ville.
    A l'heure où je parle, la source de la pollution hydrocarbure n'est pas identifiée, comme c'est malheureusement fréquemment le cas avec ce type de pollution ponctuelle. Les causes de ce type de pollution sont variées: il s'agit tantôt d'un débordement de cuve lors d'un remplissage, tantôt de pertes lors de vols de mazout dans les cuves, de plus en plus fréquents sans oublier la vétusté de certaines cuves enterrées qui perdent ... et polluent la rivière. Seul le flagrant délit peut conduire à l'identification. Le remplacement progressif des cuves anciennes permet de prévenir ce type de pollution.

    Ce rejet d'hydrocarbure ne semble pas responsable de la mortalité des poissons. En ce qui concerne cette dernière, elle serait due à une pollution en amont qui pourrait être d'origine agricole. Les services du DNF dont mon Collègue Benoît Lutgen a la tutelle enquêtent en concertation avec mes services. Les impacts sur la faune et la flore et les compensations à réclamer au responsable s'il est identifié seront déterminés par les services du DNF.

    Les deux dossiers sont à l'information auprès du parquet du procureur du roi et les recherches se poursuivent.

    Le DPC s'attelle par ailleurs à la rédaction de procédures de crise améliorées aux fins d'accélérer les interventions et la bonne coordination entre les différents services (DNF, protection civile, communes ... ). Celles-ci me seront prochainement soumises et permettront une meilleure efficacité à l'avenir. Si elles contribueront à améliorer les interventions, il n'en demeure pas moins en cette matière une part d'impondérable qui empêche, en l'absence de flagrant délit, d'identifier les contrevenants. L'enquête se poursuit et l'honorable Membre peut croire que le responsable sera sanctionné s'il peut être identifié.