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La sécurité des chauffeurs des transports en commun wallon

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 300 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 10/02/2010
    • de KAPOMPOLE Joelle
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    ll y a quelques semaines déjà, la presse faisait écho d’un nouvel arrêt de travail parmi les chauffeurs de bus affectés au dépôt montois.

    Régulièrement victimes d’agressions aussi multiples que gratuites, ces travailleurs entendent entreprendre des mesures radicales pour sensibiliser le public quant à ces faits difficiles à juguler.

    Ce faisant, les chroniques répandent dans l’opinion publique un sentiment de malaise tant au sein de notre société de transports en commun qu’au niveau du ressenti populaire.

    En effet, autant les premières victimes de ces agressions gratuites sont désappointées, autant la population wallonne se détourne de ce moyen de locomotion, faute de régularité dans les services offerts.

    De surcroît, l’image de marque de la Wallonie souffre de ces titres incessants marquant des arrêts de travail.

    Afin d’éviter de tels désagréments aux chauffeurs, aux usagers et aussi à la population wallonne quant à l’image ainsi véhiculée par notre Région, Monsieur le Ministre avait, en octobre dernier, promis d’investiguer et de proposer des solutions concrètes pour enrayer ce phénomène.

    Je souhaite donc savoir quelles mesures ont été prises pour favoriser la sécurité des chauffeurs des TEC.
  • Réponse du 04/03/2010
    • de HENRY Philippe

    La question de l'honorable Membre me permet de mettre en lumière les résultats favorables obtenus dans la politique de prévention contre les agressions à l'égard du personnel du TEC et ensuite la gestion des suites en cas d'agression.

    Un plan d'action, le plan « sécuritec » est mis en œuvre depuis 2006, j'ai déjà eu l'occasion de faire l'exposé des mesures de ce plan à cette assemblée.

    J'ai vérifié avec le secteur TEC que les dispositions mises en place couvrent tout le champ des initiatives possibles, sont cohérentes entre elles et tirent profit des meilleures pratiques observées en Europe en la matière. Je confirme que, sans exhaustivité, ces mesures sont en cours de mise en œuvre.

    Il s'agit de :
    - l'installation de caméras de surveillance à bord des bus (on dépassera les objectifs initiaux en 2010 avec plus de 60% de bus équipés et on vise 85% de bus équipés en 2011);
    - l'installation de cabines fermées dans les TEC où une majorité du personnel le réclame (TEC Liège-Verviers et TEC Charleroi);
    - l'extension du système radio;
    - la formation à la gestion du stress du personnel concerné; le suivi en cas d'agression; le renforcement de la présence de terrain;
    - l'amélioration des performances en matière d'intervention;
    - le renforcement des cellules sécurité des TEC;
    - l'extension et renforcement des collaborations avec les services de police aux plans local, provincial et fédéral;
    - la collaboration avec la Justice;
    - des actions de prévention dans le public scolaire.


    Grâce à cet ensemble de mesures, on a enregistré une réduction du nombre d'agressions à l'égard du personnel des TEC, qui restent un évènement rare (1 cas par 2.850.000 voyageurs; 1 cas par 1.040.000 km parcourus). Même si le nombre d'agressions par kilomètre parcouru diminue, toute agression reste évidemment une agression de trop.

    A l'égard des voyageurs le nombre d'agressions recensées est globalement stable de 2000 à 2007 avec des variations régionales et des variations annuelles. Ainsi, en 2003, le nombre d'agressions avait diminué de 25%.

    Quant au nombre de jours moyens d'incapacité de travail consécutifs à des actes de violence, il est passé de 64 en 2000 à 15 en 2007.

    C'est vrai qu'il arrive que des mouvements sociaux spontanés démarrent suite à une agression. Les dispositifs mis en place, et les collaborations de plus en plus efficaces avec d'autres acteurs (services de police, acteurs du monde judiciaire, ... ) ont permis cette réduction des « grèves dites émotionnelles » mais l'honorable Membre conviendra qu'il subsistera toujours une part d'impondérable et que la suppression des agressions et des grèves n'est bien sûr pas possible.
    Et bien entendu lorsque les services sont interrompus, il convient de prévenir les clients ce qui ipso facto, donne à chaque évènement un écho médiatique important.

    Je ne suis par contre pas tout à fait d'accord avec lui lorsqu'il attribue à ces incidents une désaffection de la population wallonne des transports en commun. Aujourd'hui, c'est l'inverse qui se produit, puisque les transports en commun enregistrent chaque année une augmentation considérable de clientèle.