à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique
L'idée d'une Ecole d'administration publique fait l'actualité depuis plusieurs semaines, et aujourd'hui plus que jamais, le Gouvernement wallon entend véritablement avancer dans sa concrétisation.
En effet, la Déclaration de politique régionale prévoit que celui-ci « mettra en place une Ecole d'administration publique en s’appuyant sur les structures existantes qui coordonnera et impulsera, au niveau de la Région wallonne, la Communauté française et la CoCoF, une véritable culture du management public. Cette école serait ouverte aux agents de la fonction publique régionale, communautaire et locale ».
La Déclaration poursuit en précisant que l'Ecole d'administration serait chargée de concevoir, planifier, mettre en oeuvre et assurer le suivi d'une politique de formation, comprenant la formation initiale et continuée des agents. Par ailleurs, elle organisera les formations en management.
Monsieur le Ministre a répété à plusieurs reprises que la création d'une telle école constitue une de ses priorités en matière de Fonction publique.
Une des questions qui se pose concerne la localisation. La ville de Charleroi s'est clairement positionnée et ses atouts en tant que ville candidate sont aussi multiples que pertinents. Tout d'abord, Charleroi est la plus grande métropole de Wallonie et présente les avantages d'une localisation géographique et d'une accessibilité évidentes. Par ailleurs, implanter cette Ecole à Charleroi permettrait de garantir un plus juste équilibre dans la répartition géographique des hautes écoles et universités. De plus, cela participerait à la création d'emplois et d'activités nécessaires au redéploiement de la ville et de sa région.
Que pense Monsieur le Ministre de la candidature de Charleroi ? Je pense, contrairement à ce qu’il a affirmé dans une réponse à une question parlementaire du 2 février, qu'il n'est pas prématuré d'y songer. Bien au contraire, la question de la localisation doit être abordée sur un pied d'égalité avec tous les autres aspects relatifs à ce dossier.
Par conséquent, très concrètement, quels sont les critères objectifs sur lesquels Monsieur le Ministre va se baser pour choisir l'implémentation de cette nouvelle école ? Jusqu'à présent, la ville de Namur se dit également intéressée. Quels sont les autres lieux d'implantation potentiels?
Quelle échéance Monsieur le Ministre s’est-il fixée pour la création de l'Ecole ? L'année 2012 est évoquée. Qu'en est-il précisément ?
En outre, peut-il apporter des précisions quant aux objectifs et aux missions que devrait poursuivre l'Ecole ?
Concernant le public auquel serait ouverte cette école, la DPR indique que l'Ecole accueillera les agents de la fonction publique communautaire et régionale, ainsi que, pour les formations relatives aux mandataires, les candidats éventuels à ces fonctions. Si les postes de la haute Fonction publique requièrent à l'avenir une formation obligatoire dans cette Ecole, Monsieur le Ministre ne craint-il pas que cette formation « dans le même moule » débouche sur une certaine pensée unique dans le chef de ces hauts fonctionnaires ?
Enfin, des interactions et partenariats sont-ils prévus avec les universités belges francophones ?
Monsieur le Ministre a-t-il entamé une concertation avec les acteurs concernés par ce dossier, tels que les administrations et universités ? Le cas échéant, comment l'idée est-elle accueillie par ceux-ci ?
Réponse du 01/03/2010
de NOLLET Jean-Marc
En réponse à sa question parlementaire relative au projet d'école d'administration publique, je fais part à l'honorable Membre des considérations ci-après.
J'ai évidemment lu avec beaucoup d'intérêt les arguments passionnés déployés par de nombreux mandataires politiques pour que cette future école s'implante à Charleroi.
J'ai déjà eu l'occasion d'exprimer ma satisfaction quant à l'engouement suscité par ce projet, ce qui témoigne de sa pertinence, ainsi que ma conviction quant à l'importance de la localisation comme élément identitaire et fédérateur.
Toutefois, l'honorable Membre comprendra mon souhait de fonder avant tout ma réflexion sur d'autres éléments comme les objectifs et les missions de l'Ecole, son public ou encore son organisation.
Dans ce cadre, mes collaborateurs et moi-même avons rencontré divers intervenants des mondes académiques, administratifs et associatifs qui se sont tous montrés particulièrement intéressés par ce projet.
La note d'orientation que je soumettrai dans le courant de ce semestre à mes Collègues des Gouvernements de la Région wallonne et de la Communauté française est le fruit de ce travail.
Je reste bien entendu attentif aux différents arguments qui sont exprimés ici et ailleurs quant à la pertinence du choix de telle ville pour l'implantation de l'Ecole.
Si des critères comme la proximité et l'accessibilité me semblent à prendre en considération, le berceau de l'école ne le sera qu'après concertation de l'ensemble des membres des Exécutifs concernés.