/

Les "Terres rares", le trésor de la Chine

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 224 (2009-2010) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 16/02/2010
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Le quotidien "Le Soir" des samedi 6 et dimanche 7 février 2010 en page 44, titre: « Terres rares, le trésor de la Chine ».

    Il apparaît de cette communication que les "Terres rares" sont 17 métaux indispensables au secteur des technologies vertes. Cet article sous la signature de M. Bernard Padoan et de M. Pierre Tiessen définit ce que sont ces métaux.

    Selon ces journalistes, la Chine, par ses gisements de Mongolie intérieure, est en passe d'acquérir un quasi-monopole dans la production de ces métaux qui sont indispensables pour les objets électroniques, les fibres optiques, les lasers, mais surtout dans les technologies vertes et l'article de citer : les moteurs hybrides, les batteries électriques, les moteurs d'éoliennes, les ampoules basse consommation, les pots catalytiques, etc.

    Selon ces deux analystes de la politique économique, la Chine produit aujourd'hui 95 % des "Terres rares" utilisées par l'industrie mondiale, soit 120.000 tonnes en 2008 et Pékin aurait confirmé en 2009 son intention de poursuivre sa politique de quota ou de la renforcer et de réduire ses exportations de "Terres rares".

    Selon M. Bernard Padoan « avec le risque de contraindre l'ensemble de la filière industrielle verte, présentée rappelons-le, comme un des principaux vecteurs porteurs de croissance dans les années à venir, à tourner au ralenti ».

    Monsieur le Ministre peut-il confirmer ces informations qui seront lourdes de conséquences pour la Wallonie et l'utilisation de la filière verte prévue dans le Plan Marshall Vert.

    Si effectivement les métaux indispensables aux énergies vertes alternatives deviennent hors de prix en fonction, d'une part, du monopole de la Chine et, d'autre part, des quotas qu'elle peut imposer, le prix de ces métaux risque d'exploser et de créer un surcoût considérable pour les énergies alternatives ouvertes.

    La Wallonie est-elle en mesure de pouvoir disposer pour ses entreprises d'une sécurité d'alimentation des «Terres rares » pour l'avenir de façon durable et à des prix restant modérés?
  • Réponse du 12/03/2010
    • de NOLLET Jean-Marc

    Tout d'abord, je tiens à rappeler que le problème de l'approvisionnement en terres rares est plus large que les seules compétences de la Wallonie et du Ministre en charge du Développement durable. Il concerne l'ensemble des secteurs des hautes technologies et l'ensemble des pays du globe.

    Ensuite, il est évident que, concernant le soutien à la recherche et au développement, la disponibilité en matières premières pour un produit à développer fait partie des critères d'évaluation de la valorisation des projets proposés au financement.

    Enfin, le problème des terres rares n'est pas neuf.

    Dans « L'Usine Nouvelle », Olivier James écrit le 17 septembre 2009 : «Dès 1992, l'homme fort de la Chine, Deng Xiaoping, avait assuré que si le Moyen-Orient avait du pétrole, la Chine avait des terres rares, laissant ainsi entendre que les pays développés allaient devoir s'habituer à une nouvelle dépendance. Aujourd'hui détentrice de la principale source de ces précieux éléments métalliques et de technologies de production parmi les plus avancées, la Chine profite aussi de coûts d'exploitation très bas. Ces dernières années, elle s'est efforcée de structurer sa filière en fermant 80 petites unités. Objectif officiel : mieux contrôler l'impact environnemental. Mais il s'agissait surtout de maîtriser la production nationale. Face à cette volonté politique, les autres pays se sont longtemps contentés d'importer des terres rares chinoises à bon marché, sans investir dans des capacités de production. Une erreur qu'ils risquent de payer cher. D'autres réserves existent pourtant : l'US Geological Survey estime ainsi que 43 % des réserves mondiales se situent hors de Chine, notamment aux Etats-Unis, en Australie, en Afrique du Sud et dans les ex-républiques soviétiques de la CEl. Mais elles restent peu exploitées, car peu rentables : les contraintes environnementales et sociales ne permettent pas d'égaler le niveau de compétitivité chinois. »

    Il faut savoir que les terres rares sont utilisées en quantités infinitésimales dans les produits à haute technologie. En effet, avec seulement une production de 120.000 tonnes par an, la Chine gère 95% de l'utilisation des terres rares dans le monde.

    Suite à l'extraction des minerais, les étapes de séparation et purification conduisent à l'obtention des terres rares qui font l'objet d'une formulation chimique pour les transformer en produits de haute technologie. L'approvisionnement se fait auprès des grandes entreprises, notamment européennes, qui maîtrisent ces étapes.

    Le problème des terres rares n'est pas neuf, la communauté internationale y est attentive et la Région wallonne s'inscrit dans ce mouvement.