La pollution de l'Escaut à hauteur de Bléharies-LaPlaigne
- Session : 2009-2010
- Année : 2010
- N° : 342 (2009-2010) 1
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Question écrite du 01/03/2010
- de BERTOUILLE Chantal
- à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité
L’Escaut entame son long périple sur le territoire belge à hauteur des communes de Bléharies-Laplaigne dans l’entité de Brunehaut. C’est ainsi que, régulièrement, un agent des services de la Région wallonne serait chargé d’effectuer divers prélèvements d’eau pour analyser ceux-ci.
Monsieur le Ministre peut-il me dire quelle est l’administration qui est actuellement chargée d’effectuer ces prélèvements ?
Quels sont les résultats des analyses qui ont été pratiquées à cet endroit au cours des dernières années ?
Constate-t-on une amélioration de la qualité de l’eau de l’Escaut ou une détérioration ?
Quels sont les éléments qui peuvent porter à inquiétude en termes de pollution à cet endroit de l’Escaut ?
Réponse du 26/05/2010
- de HENRY Philippe
Dans le cadre de la mise en œuvre de la DCE et de ses Directives-filles, un programme de surveillance a été établi pour suivre l'état écologique (ou le potentiel écologique) et l'état chimique des eaux douces de surface. Ce programme comprend plusieurs types de contrôle, chacun de ces types répondant à des objectifs particuliers :
- Le contrôle de surveillance est un contrôle général, destiné à donner l'image de l'état général des eaux (notamment à l'échelle européenne) et censé refléter son évolution à long terme. Ce contrôle ne poursuit pas un objectif de « suivi de la pollution » mais plutôt de « connaissance de l'état général des eaux ». La localisation des sites de contrôle est donc adaptée à cette logique.
- Le contrôle opérationnel a pour objectif principal d'assurer le suivi de toutes les masses d'eau identifiées comme risquant de ne pas répondre à leurs objectifs environnementaux en 2015 afin d'évaluer l'efficacité des actions mises en place dans le cadre des plans de gestion. Le contrôle opérationnel est donc à mettre en parallèle avec les efforts réalisés dans une masse d'eau en vue d'atteindre les objectifs environnementaux et ne portera dès lors que sur les éléments pertinents de la qualité.
- Le contrôle d'enquête s'exerce ponctuellement là où les raisons de la non-atteinte des objectifs restent inconnues mais également pour déterminer l'ampleur et l'incidence de pollutions accidentelles.
- Le contrôle additionnel s'exerce sur les masses d'eau non à risque, pour la surveillance des zones protégées, incluant :
1.les points de captage d'eau pour la production d'eau potable (captages d'eau de surface fournissant plus de 100 m3/jour);
2.les zones d'habitats et habitats d'espèces d'intérêt communautaire (Natura 2000 ... );
3.les eaux classées en zones d'eaux salmonicoles et cyprinicoles (Dir. 78/659/EEC) pour lesquelles des contrôles doivent être poursuivis jusqu'en 2013 dans le cadre de la surveillance.
Les prélèvements effectués dans le cadre de ces contrôles sont réalisés par l'ISSeP (Institut Scientifique de Service Public) à la demande du Service Public de Wallonie en l'occurrence de la Direction des Eaux de surface de la DGO3 - Direction générale de l'Agriculture, des Ressources naturelles et de l'Environnement (DGARNE) - Département de l'Environnement et de l'Eau (DEE).
L'Escaut à Bléharies
La surveillance de l'Escaut lors de son entrée sur le territoire wallon au niveau de la commune de Bléharies est assurée par une station (station 360) du contrôle de surveillance. Cette station est prélevée chaque année pour mesurer des substances assez diverses allant de paramètres généraux (oxygène, azote, phosphore, ... ) aux métaux (cadmium, cuivre, ... ) en passant par des pesticides (diuron, isoproturon).
L'ensemble des données récoltées au cours des années est accessible au public à l'adresse internet suivante: http://aguaphyc.environnement.wallonie.be/login.do. Il est également possible de contacter directement la Direction des Eaux de surface (SPW - DGARNE) pour toutes questions relatives à l'état de nos cours d'eau.
Qualité de l'Escaut à Bléharies
L'évaluation de l'état global d'une masse d'eau en Wallonie repose sur l'étude de son état chimique et écologique.
Les paramètres entrant en ligne de compte dans la définition de bon état chimique sont ceux repris dans la directive 2008/105/CE pour lesquels des normes de qualités environnementales ont été établies. A ce niveau, en 2008, l'Escaut à Bléharies est considéré comme de mauvaise qualité avec des problèmes rencontrés pour le cadmium, le plomb, l'isoproturon et le diuron.
La qualité écologique définie par la biologie et la physico-chimie du fleuve, était, elle, considérée comme médiocre. Au niveau physico-chimique, ceci peut être expliqué par des dépassements de normes au niveau de l'oxygène, des matières azotées et phosphorées.
En résumé, l'état global de l'Escaut au niveau de Bléharies est qualifié de mauvais avec comme objectif l'atteinte d'un bon potentiel d'ici 2021.
Evolution de la situation
Malgré le mauvais état actuel de cette masse d'eau, il est important de ne pas perdre de vue l'amélioration significative de la qualité de ce cours d'eau depuis de nombreuses années. Cette amélioration est illustrée par les graphiques 1 et 2, en annexe, qui reprennent l'évolution de l'azote ammoniacal et de l'oxygène dissous dans l'Escaut à Bléharies au cours de ces dernières années.
Ces améliorations sont le fruit des actions mises en place en Région wallonne pour améliorer la qualité de ses cours d'eau. Parmi celles-ci, on peut citer :
- l'épuration des eaux usées urbaines;
- les mesures visant à réduire l'impact de l'activité agricole que ce soit en matière de gestion des effluents d'élevage via le Plan de Gestion Durable de l'Azote en agriculture (PGDA) ou d'utilisation des pesticides;
- l'application de normes au rejet des eaux usées industrielles par le biais des permis d'environnement permis uniques.