à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles
L'attractivité internationale de la Région wallonne constitue, depuis longtemps, une des grandes priorités du Gouvernement Les efforts pour maintenir et amplifier cette attractivité sont d'autant plus précieux que la crise économique et financière est préjudiciable pour la santé socioéconomique de notre Région.
Selon certains classements, dont celui réalisé par le fDi Magazine édité par le Financial Times, la Wallonie a figuré longtemps dans le top 5 des régions les plus attractives, sinon sur le plan international, en tous cas sur le plan européen.
Le dernier classement de ce magazine vient pourtant quelque peu ébranler cette « vérité ». En effet, la Wallonie ne figurerait plus dans le top 25 des « villes et régions européennes du futur », au contraire de la Flandre et Bruxelles qui occupent respectivement les 7ème et 16ème place.
Cette annonce pour le moins interpellante est toutefois tempérée par le fait que la Wallonie demeure à la pointe dans la catégorie « Meilleure stratégie pour attirer des investisseurs étrangers », ce qui prouve l'efficacité des Plan Marshall et Plan Marshall 2.Vert.
Dans une réponse à une récente question orale, Monsieur le Ministre a indiqué que la Wallonie ne figurait pas dans le top 25 des « villes et régions européennes du futur » au motif que le fDi Magazine n'avait pas reçu les statistiques régionales et que, pour cette raison, il avait pris l'initiative de voir avec eux pourquoi les deux autres Régions ont eu l'information contrairement à la Wallonie.
Dans la mesure où ce genre de manquement peut avoir des répercussions non négligeables sur l'image de notre Région, Monsieur le Ministre sait-il aujourd'hui pourquoi le fDi Magazine n'a pas reçu les statistiques de la Région wallonne ?
Depuis 2000, comment évolue l'investissement étranger dans notre Région sous les angles suivants :
- le nombre d'investissements étrangers; - les retombées économiques; - l'origine des investissements; - la part de la Wallonie dans les investissements directs étrangers en Belgique par rapport aux autres Régions ?
Quelles sont les faiblesses de notre Région que le Gouvernement entend combler ? La crise économique et financière a-t-elle un impact sur la stratégie que développe le Gouvernement pour attirer plus d'investisseurs durables?
Pour renforcer sa politique de prospection et d'accueil des investissements étrangers, le Gouvernement wallon prévoit une série d'actions, conformément à la Déclaration de politique régionale. Il entend notamment faite des agents de l'AWEx de véritables attachés technologiques. Le DPR prévoit également le lancement d'une grande campagne de visibilité de notre Région.
Quelles sont les avancées du Gouvernement sur les actions prévues par la DPR ? Des adaptations sont-elles prévues concernant les missions à l’étranger ou la promotion des spécialités et du savoir faire Wallons ?
Enfin, il me revient que cette année, 26 millions d'euros supplémentaires doivent être affectés aux mesures d'aide à l'expansion économique. Comment sera utilisée cette enveloppe budgétaire? Il est également dans les intentions du Gouvernement de maintenir un contexte fiscal favorable à l'investissement étranger. Des pistes nouvelles sont-elles en phase de réflexion à ce sujet ?
Réponse du 02/04/2010
de MARCOURT Jean-Claude
Depuis l'année 2000, près de 6,4 milliards d'euros ont été injectés dans l'économie wallonne par des investisseurs étrangers, à travers la concrétisation de 827 dossiers. Ces investissements d'origine étrangère ont contribué à la création de 17.639 emplois directs, où 71% de cet emploi a été directement généré par des investissements de pays européens limitrophes, 25% par des investissements d'origine nord-américaine et 4% d'investissements asiatiques.
Les retombées de ces investissements sont incontestables sur l'économie locale. En 2007, sur base du cadastre de l'actionnariat des entreprises wallonnes réalisé par le CRISP, une analyse conduite conjointement par l'AWEx et le CESRW avait identifié qu'une entreprise sur 5 présentait une part significative d'actionnariat étranger en Wallonie et qu'un emploi wallon sur 4 était généré par une entreprise à capitaux étrangers. Cette même année, l'UWE avait également identifié 10 entreprises à capitaux étrangers parmi les 15 plus grandes entreprises actives en Wallonie.
Bien que lors de la précédente décennie, il n'existait pas encore de statistiques étatiques déterminant la quote-part de chaque région dans les investissements étrangers, la Wallonie représentait pour 17% du montant des capitaux investis par les sociétés internationales en Belgique.
En 2008, selon le Global Location Trends d'IBM, la Wallonie représentait une part de marché de près de 30% des investissements réalisés en Belgique par des sociétés étrangères. Cette augmentation témoigne sans doute de la diminution des investissements s'installant en Flandre mais également de la meilleure perception des atouts wallons par les investissements étrangers.
Les conclusions de la récente étude menée par le Financial Time ayant fait l'objet de plusieurs interpellations parlementaires et de plusieurs réponses du Gouvernement, on rappellera ici que le magazine a répertorié, sur un échantillon analysé de 142 territoires, les 25 régions d'Europe les plus économiquement performantes. Ce classement est basé sur la compilation d'indicateurs macro et micro-économiques recensés par le groupe Financial Times auprès de divers instituts économiques. Si la Wallonie n'apparaît pas en ordre utile dans ce palmarès, c'est principalement en raison du poids négatif attribué par les rédacteurs du classement au taux de chômage régional, à l'état de nos infrastructures routières et à la présence réduite de grandes entreprises dans notre tissu économique. Comme toujours dans ce genre de classement, les faiblesses constatées par telles études constituent des avantages concurrentiels positifs pour d'autres. Ainsi, alors que le FT considère négativement, en tant qu'indicateur économique, le taux de chômage, la disponibilité de main d'œuvre, qui en résulte, est reprise comme un point fort de la Wallonie dans la récente étude logistique réalisée par Cushman & Wakefield, dont la qualité et la notoriété des analyses font tout autant autorité.
Ensuite, s'il est important de présenter des fondamentaux économiques sains pour attirer des investissements, il est également prépondérant, pour un territoire, de développer une stratégie politique claire et construite pour attirer des groupes investisseurs, et de mettre en place des outils d'accueil performants pour les accompagner dans leur choix de localisation territoriale. Dans cette même étude, le Financial Time s'est donc attaché à classer les territoires européens présentant la meilleure stratégie d'attractivité internationale. A cet égard, notre région occupe la 6ème position des 142 régions européennes présentant la meilleure stratégie en termes d'attractivité internationale et ce, devant l'Ile de France, la Catalogne, le grand Londres ou l'Ecosse, qui sont pourtant des territoires particulièrement à la pointe en matière d'attraction d'investisseurs étrangers.
Cette belle performance, sur fond de crise économique sans pareil depuis près de 50 ans, doit encourager nos efforts en matière d'attractivité d'investisseurs étrangers et justifie l'intensification des mesures prises par le Gouvernement. L'amplification de la campagne internationale de notoriété et d'attractivité pilotée par l'AWEx, qui, en termes d'image, doit soutenir l'ensemble des dispositions techniques et financières qui fondent l'action du gouvernement et doivent consolider les différents atouts de notre région.
Ainsi, tirant parti des moyens du Plan Marshall 2.Vert, le Gouvernement a décidé de continuer et de dynamiser l'action de visibilité initiée par l'Awex dès 2003, en adaptant cette campagne dans sa forme, dans son argumentaire et dans ses déclinaisons, tout en en renforçant les moyens.
Parallèlement à ces mesures, le gouvernement wallon a clairement indiqué son intention de maintenir dans le futur un éco-système fiscal favorable aux investissements étrangers en maintenant les mesures de l'axe 3 du Plan Marshall qui visait à abolir les taxes jugées anti-économiques telles les taxes sur la force motrice, sur la superficie, ou encore en décidant l'exonération du précompte mobilier sur les biens d'équipement.