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Les aides régionales aux aéroports

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 143 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 10/03/2010
    • de BORSUS Willy
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    La compagnie Brussels AirIines a récemment dénoncé l'iniquité entourant les aides régionales accordées aux aéroports régionaux. On a pu lire dans la presse que « la Région wallonne subsidiait 19 euros par passager à Charleroi ».

    Ces chiffes sont-ils exacts ? Quels sont les montants annuels issus de la Région wallonne versés aux sites aéroportuaires ? A quelles fins ?

    Par ailleurs, quelle est la réponse apportée par le Gouvernement vis-à-vis de ce type de critique venant de Brussels AirIines par exemple ?
  • Réponse du 02/04/2010
    • de ANTOINE André


    L'honorable Membre fait suite aux récentes déclarations des dirigeants de Brussels Airlines à propos de la concurrence entre Zaventem et l'aéroport de Charleroi-Bruxelles Sud.

    L'aéroport de Charleroi serait, selon les administrateurs de Brussels Airlines, Bernard Gustin et Michel Meyfroidt, à la source d'un climat de concurrence déloyale causant du tort à leur compagnie. Les aides financières que BSCA reçoit de la Région Wallonne en tant qu'aéroport régional pour la prise en charge des coûts de sécurité et de sûreté, soit 13,8 millions d'euros pour l'année 2009, entraineraient un déséquilibre pernicieux expliquant la chute du nombre de passagers de Brussels Airlines et, indirectement, de Brussels Airport qui ne bénéficie pas de telles aides.

    Il convient tout d'abord de rappeler que les aides régionales attribuées à l'aéroport de Bruxelles Sud Charleroi le sont en toute conformité avec la législation européenne en vigueur, et ont été instaurées pour financer des missions de service public fondamentales liées à la sécurité des passagers. Par ailleurs, elles ne sont plus liées à l'accroissement de l'activité puisque la Région a décidé d'en figer le montant, dans un mouvement initié par le Gouvernement wallon sous mon égide, depuis plusieurs années.

    Il ne faut pas se tromper. Le succès croissant de l'aéroport de Charleroi - près de 4 millions de passagers en 2009, soit une croissance de 30% par rapport à 2008 - repose avant tout sur une politique dynamique de développement de ses activités.

    Bien que les compagnies présentes à l'aéroport de Charleroi soient toutes des compagnies dites « low cost », la politique de BSCA n'est pas de se limiter à cette seule clientèle, mais bien d'ouvrir sa piste à toute compagnie désireuse de profiter de ses tarifs avantageux, tant décriés par Brussels Airlines.

    L'infrastructure de l'aéroport de Bruxelles Sud Charleroi est adéquate pour recevoir une compagnie comme Brussels Airlines, et des pourparlers ont déjà été entamés par le passé, mais abandonnés par la compagnie qui a préféré rester sur sa base de Zaventem. À ce jour, le BSCA n'a pas changé de position et est prêt à recevoir les appareils de Brussels Airlines. Le choix de la compagnie de rester sur sa base de Brussels Airport lui appartient, mais il est dès lors déplacé de se plaindre de concurrence déloyale.

    J'ai d'ailleurs invité Brussels Airlines, dans un communiqué commun avec BSCA, à davantage de modération dans son expression, sachant que cette compagnie n'a dû son salut il y a quelques années, qu'aux interventions financières importantes notamment de la Région wallonne et de l'Etat Fédéral.

    Ce devoir de mémoire s'imposant d'ailleurs plus particulièrement à son actuel CEO, consultant le jour et manager la nuit, qui, il y a quelques mois encore, conseillait la Région wallonne en lui proposant le schéma de développement qui fait son succès actuel !