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Les assuétudes chez les jeunes

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 73 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 11/03/2010
    • de SENESAEL Daniel
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Actuellement, les jeunes font leurs premières expériences de plus en plus tôt, le développement de nouveaux types de dépendances à un âge précoce a de quoi inquiéter.

    En effet, l’usage de psychotropes est loin de se cantonner à une partie restreinte de la jeunesse. Selon une enquête récente menée par l’ULB, l’assuétude à au moins un produit psycho-actif (alcool, tabac et cannabis confondus) touche un jeune sur deux pour les 15-17 ans et 6 jeunes sur 10 pour les 18-20 ans. Chiffres particulièrement interpellants.

    La différence de perception du cannabis entre les jeunes et les autorités scolaires notamment est stupéfiante. Si pour ces derniers, il s’agit d’un fléau responsable de l’échec scolaire, pour les jeunes, ce type de consommation leur permet de mettre un pied dans le monde des adultes.

    Il est évident pour les spécialistes que l’usage régulier et de plus en plus précoce de produits psycho-actifs peut être lourd de conséquences. Selon le professeur Pelc, « plus l’usage massif et régulier de drogues est précoce, plus l’empreinte sur le cerveau encore en formation sera pathologique et diminuera les chances de développement normal ultérieur ».

    Face aux difficultés rencontrées par la police pour lutter contre le marché illégal de la drogue, ce professeur va même jusqu'à affirmer que l'essentiel n'est pas d'éviter la drogue, mais bien de faire en sorte que le jeune n'ait pas envie d'en prendre.

    J'aurais tout d'abord souhaité savoir si Madame la Ministre a pu prendre connaissance de cette étude menée par l'ULB et, si oui, quelles sont ses réactions face à ce constat ?

    Dans sa Déclaration de politique régionale, le Gouvernement entend renforcer la cohérence des politiques en matière d'assuétude en organisant, notamment, une table ronde sur le sujet réunissant tous les niveaux de pouvoir. Pourriez-vous nous dire si des actions ont déjà été menées dans ce sens?

    Dans sa DPR, le Gouvernement envisageait également de mettre en place une politique cohérente et transversale reposant sur les trois piliers suivants: prévention, réduction des risques et traitement. Madame la Ministre pourrait-elle nous dire si des actions spécifiques envers les jeunes dans ces trois axes ont déjà été menées ou sont envisagées? Si oui, dans quels délais ?




  • Réponse du 18/03/2010
    • de TILLIEUX Eliane

    La thématique des assuétudes, en particulier chez les jeunes, constitue une préoccupation centrale.

    Les chiffres que l’honorable Membre évoque émanant de l'enquête HBSC (Health Behaviour in School aged Children) réalisée en 2006 par le Service d'information promotion éducation santé de l'école de santé publique de l'ULB (SIPES) sur la santé des jeunes en Communauté française, sont inquiétants.

    La politique régionale travaille sur quatre axes principaux en matière d'assuétudes:

    - les réseaux et les services d'aide et de soins spécialisés en assuétudes;
    - les services de santé mentale développant une initiative spécifique;
    - le Plan wallon sans tabac;
    - le Plan de cohésion sociale des villes et communes.

    Au-delà de ces axes de travail, le Gouvernement wallon a soutenu en 2008 et 2009, par le biais du Plan Stratégique n°3 (PST 3 découlant du Plan Marshall), des projets novateurs, afin de renforcer la lutte contre les assuétudes.

    A titre d'exemple, des actions ciblées en milieux festifs ont pu être mises en place au profit des jeunes présents sur des sites tels que des festivals de musique.

    Consciente de l'importance d'agir en matière d'assuétudes, il a été choisi de prolonger cette initiative en 2010, afin de concrétiser les objectifs repris dans la Déclaration de politique régionale. L'appel à projets PST 3 sera lancé au second trimestre 2010 et une part du budget sera consacrée à des initiatives qui s'adressent particulièrement aux jeunes.

    Par ailleurs, avec mon homologue à la Communauté française, Madame Fadila Lanaan, nous préparons activement une table ronde afin de mettre en place des actions communes et mener une politique cohérente et transversale en matière d'assuétudes.

    Le champ des assuétudes dépasse le seul cadre des compétences en matière de santé.

    C'est pourquoi, conformément aux accords de coopération du 2 septembre 2002 entre l'Etat fédéral et les entités fédérées en faveur d'une politique globale et intégrée en matière de drogues, une Cellule Générale de Politique Drogues a été mise en place.

    Cette cellule, dans laquelle mon équipe et moi-même sommes investies, travaille en lien avec la Conférence interministérielle drogues.

    La dernière Conférence interministérielle drogues du 25 janvier 2010 a d'ailleurs avalisé une déclaration conjointe portant sur une politique globale et intégrée en matière de drogues pour la Belgique.

    Cette base de travail considérable permettra à chaque responsable politique de renforcer et de cibler des actions relevant de ses compétences, tout en les intégrant dans un cadre national concerté.