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Le développement du secteur équin en Wallonie

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 251 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 23/03/2010
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    En août 2009 et en janvier 2010, j'interpellais Monsieur le Ministre Antoine sur « la pérennité de l'hippodrome de Mons et de la multidisciplinarité du sport équin en Wallonie ».

    Après avoir appris, avec satisfaction, que l'intéressé était dorénavant le seul « Ministre des hippodromes » du Gouvernement wallon et qu'un financement pérenne de 1.700.000 euros était garanti à la SA HWM, j'insistais, dans le cadre de ma réplique, pour que la carte de la multidisciplinarité soit jouée.

    Je prends, à présent, connaissance d'un communiqué de presse de Monsieur le Ministre Lutgen par lequel l'intéressé annonce le versement d'une subvention complémentaire de 190.000 euros au Centre européen du cheval de Mont-le-Soie, « afin de donner un nouvel essor au développement du secteur équin en Wallonie », ce qui monterait l'aide publique allouée à ce Centre à la somme de 650.000 euros.

    S'il faut se réjouir des montants dégagés, on aimerait également pouvoir se réjouir de l'optimalisation des fonds publics et espérer que ce ne soit pas des « sous-localismes » qui aient servi de motivation à la décision.

    Comment justifier ce financement complémentaire? Quelle est la plus-value qu'il est censé apporter au développement du secteur équin?

    Comment a évolué, ces 10 dernières années, le financement public et régional du Centre européen du cheval de Mont-le-Soie? Quelle a été l'évolution annuelle et les missions/objectifs complémentaires qui justifièrent les accroissements successifs? Un rapport d'activité est-il rédigé annuellement? Monsieur le Ministre pourrait-il communiquer une copie du dernier rapport dont il a la possession? Que représente la charge en ressources humaines et quel est le nombre de personnes rémunérées par le Centre? Quelle est la fréquentation du Centre sur ces 10 dernières années? Celle-ci est-elle à l'avenant de l'augmentation des budgets? Qui est propriétaire des installations du Centre?

    Dans son communiqué du 02 mars dernier, Monsieur le Ministre précise que la filière équine « représente 7.500 emplois directs et indirects ». Comment Monsieur le Ministre établit-il cette comptabilité? Quelles sont les perspectives et les ambitions projetées? Existe-t-il un plan et une stratégie du développement du secteur équin en Wallonie? Lesquels? Comment se déclinent-ils?

    Entre les éleveurs, les vétérinaires, les universités, les propriétaires, les centres, l'hippodrome de Mons,... existe-t-il une coupole qui réunisse les forces vives, économiques et sportives du sport équin en Wallonie? Laquelle? A défaut, ne serait-il pas utile de la mettre sur pied pour en faire le moteur du développement souhaité et projeté?

    Des liens existent-ils entre le Centre de Mont-le-Soie et l'hippodrome de Mons? Lesquels? D'autres structures sont-elles subsidiées? A hauteur de quels montants?
  • Réponse du 01/04/2010
    • de LUTGEN Benoît

    En septembre 2006, le Gouvernement wallon a approuvé le projet de convention-cadre avec l’asbl « Centre Européen du Cheval de Mont-Le-Soie » avec l’octroi d’une subvention annuelle de 460.000 euros à partir de l’année 2007. Cette convention permettait à l’asbl de réaliser des missions de :

    - Recherche/développement :

    - politique de prévention des pathologies orthopédiques (service de dépistage précoce, analyse des causes d’apparition);
    - accompagnement médical et sportif du jeune cheval élevé en Wallonie;
    - programme de recherche de haut niveau;
    - réseau d’alerte pour pathologies telles les myopathies atypiques;
    - ...

    - Valorisation économique et promotion de la filière équine en Région wallonne :

    - stratégie de promotion et valorisation des chevaux élevés en Wallonie (concept des « Ecuries wallonnes »);
    - participation aux programmes de formation aux métiers du cheval;
    - réseau d’entreprises liées à la filière équine;
    - développement tourisme équestre;
    - …



    En janvier dernier, le Gouvernement wallon a décidé d’octroyer un financement complémentaire de 190.000 euros afin que l’asbl accomplisse des missions complémentaires d’aides au secteur de la reproduction équine (cette activité est sous-estimée en Région Wallonne malgré la qualité de nos chevaux) :
    - Développement de la recherche de pointe en biotechnologie de la reproduction équine (cryoconservation, fécondation in-vitro, …) ;
    - Aides au secteur de la reproduction :
    - missions de conseils;
    - favoriser la congélation des semences des étalons élevés en Région wallonne et l’exportation des semences;
    - développer des méthodes de diagnostic et traitement de l’infertilité;
    - mise à disposition d’un troupeau de jument receveuse;
    - ...


    La Région wallonne est propriétaire des installations et du site Mont-le-Soie, dans lequel elle a investi depuis l’an 2000 et qui est mis en location, par un bail emphytéotique, à l’asbl « Centre Européen du Cheval de Mont-le-Soie ».

    En ce qui concerne la fréquentation du Centre, des obligations de résultats sont assignées au travers des dispositions du financement. La subvention maximale accordée est en effet conditionnée à la capacité du centre à assurer partiellement son financement par des recettes propres. Entre 2006 et 2009, l’autofinancement (recettes propres) a été assuré à raison d’au moins 20% ; en 2010 il devra être de 40% et à partir de 2011, il devra s’élever à au moins 50%.

    L’ensemble des activités du centre fait l’objet d’un rapport d’activité, dont je tiens à la disposition de l’honorable Membre la dernière édition, relative aux activités menées par le centre entre le 01 janvier 2009 et le 31 août 2009.

    Concernant les ressources humaines mises en œuvre par le centre pour mener à bien ces activités, elles se répartissent comme suit : pour le pôle recherche et développement 3,5 ETP répartis entre 4 vétérinaires, 2 ETP répartis entre 1 technicien et 1 ouvrier ; pour le pôle valorisation économique et promotion 1 ETP pour le responsable ; enfin pour la gestion et l’entretien 0,7 ETP répartis entre un administrateur-délégué, une secrétaire-comptable. Les nouvelles activités vont augmenter les ressources humaines d’environ 5,5 ETP. Cela représentera plus de 12 ETP.

    A ma demande, la Région wallonne finance actuellement une étude intitulée « Etude Socio-économique de la filière équine en Région wallonne » et menée par le « Centre européen du cheval » en partenariat avec l’Unité d’Economie et développement rural de l’ex-Fusagx et l’Unité de Biostatistique, Economie et sélection animale de l’ULg. Cette étude révèle que, selon les chiffres d’identification actuels, le nombre d’équidés détenus en Belgique serait de plus de 300.000 sujets, dont près de 150.000 en Région wallonne. Ils ont également déterminé que 7500 emplois seraient générés par l’activité de la filière (cavaliers, moniteurs, palefreniers, vétérinaires, éleveurs, maréchaux, marchands, commerçants, …). Cette estimation est faite en reprenant un postulat (adapté de ce qui a été calculé de manière circonstanciée en France mais revu en fonction de ce qui existe en Belgique car en France, c’est 13 chevaux pour 1 emploi…) déterminant que 20 chevaux conduisent à la création d’un emploi direct ou indirect.

    En ce qui concerne les perspectives de la filière, elles sont positives. L’étude montre que malgré la crise, les activités (sports, loisirs, fréquentation de manège) sont restées stables, voire ont augmenté. La conclusion de l’étude mettra en avant une série de recommandations qui permettront à court et moyen terme de développer de manière optimale le secteur équin en Région wallonne.

    Une recommandation qui a été déjà été faite lors des comités de projet concerne la cohérence qui doit être renforcée entre les différents acteurs du secteur et ainsi renforcer, notamment, le rôle de coupole de la CWBC (Confédération Wallonie-Bruxelles du Cheval) pour que chacun puisse y être représenté de manière optimale. Dès lors, ce sera également l’occasion de créer et de renforcer des liens forts entre les différents acteurs et notamment avec l’hippodrome de Mons.

    Enfin, en ce qui concerne les autres subsides « conséquents » alloués à ce secteur, je peux vous citer l’hippodrome de Wallonie à Mons , la Confédération Wallonie-Bruxelles du Cheval qui reçoit une subvention annuelle de 205.000 euros et d’autres structures qui perçoivent des montants plus modestes (Jumping de Liège, Ecole de Gesves, SR Le Cheval de sport Belge, …). De plus, un financement est également assuré au programme de soutien à l’élevage de nos races de trait (Ardennais et Belge) via l’octroi de primes à la naissance de poulains (124 euros/an).