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L'aide aux laiteries et pas seulement aux producteurs

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 272 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 31/03/2010
    • de BOLLAND Marc
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    A l'automne dernier, au plus fort de la crise du lait, Monsieur le Ministre a pris la décision de soutenir les producteurs de lait en leur offrant une prime de 1.000 euros dans la mesure où ils travaillent et s'investissent dans la valorisation de leur production.

    Cette mesure allait dans le bon sens dans le court terme.

    Néanmoins, comme Monsieur le Ministre le sait, seul 1 litre sur sept produits est destiné à la consommation. Le reste est orienté vers l'exportation ou les autres filières.

    N'est-ce pas précisément sur la diversification de ces filières qu'il faut travailler?

    En effet, la demande de consommation intérieure n'est pas extensible: des initiatives peuvent être menées (lait à l'école, etc.) mais elles n'auront qu'un effet marginal même si c'est sympathique.

    Structurellement, il semble que les laiteries soient les seuls acteurs qui disposent des capacités pour mener des actions de recherche et développement permettant la diversification des débouchés.

    Tout en continuant à soutenir directement dans une certaine mesure les producteurs de lait, ne conviendrait il pas d'adopter des mesures au niveau des laiteries pour les soutenir dans leurs efforts en matière de recherche et développement afin de diversifier les débouchés de la filière du lait?

    De quelle manière Monsieur le Ministre compte-t-il sur ce point collaborer avec le Plan Marshall et son pôle agro-alimentaire ?
  • Réponse du 08/06/2010
    • de LUTGEN Benoît

    Je me réjouis de voir que l'honorable Membre estime à leur juste valeur les initiatives que j’ai développées pour aider nos agriculteurs à faire face à la crise du lait.

    Je tiens à préciser que l’aide accordée aux producteurs, qui fait l’objet de sa question, peut être accordée aux producteurs laitiers pour des investissements liés à la transformation du lait et à la commercialisation des produits laitiers, soit directement du producteur au consommateur, soit par l’intermédiaire d’une coopérative de commercialisation, pour autant que les produits laitiers concernés soient totalement ou partiellement issus de la production laitière de leur exploitation.

    Par contre, j’ai quelques difficultés à le suivre lorsqu'il affirme que, sur sept litres de lait produits, un seul serait destiné à la consommation.

    Pour l’année 2008, les livraisons de lait aux laiteries ont atteint un volume de 2.998.543.000 litres de lait (3.088.097.837 kg).

    Les produits laitiers issus de cette récolte sont destinés essentiellement à l’alimentation humaine.

    Il s’agit essentiellement de lait de consommation en vrac ou emballé, de lait battu, crème, yaourt, boissons lactées et produits spéciaux pour 1.203.076.000 litres, dont 655.102.000 litres pour le lait entier, demi écrémé, écrémé et lait battu et de 547.974.000 litres de boissons lactées, yaourt, lait fermenté, crème de consommation, produits spéciaux.

    En outre la production de fromage nature et de fromage frais s’élève à 64.400.000 kg. Pour cette même année, il y a lieu d’ajouter la production de 27.335.000 kg de beurre, 71.000.000 kg de poudre de lait écrémé et 84.000.000 kg de poudre de lait entier ou demi écrémé.

    Enfin, je signale que, pour le lait de consommation, le bilan import-export affiche un solde net positif avec un bonus de 217.282.000 litres. Ces exportations concernent principalement les Pays-Bas et la France.

    En outre, je ne partage pas le moins du monde l'opinion de l'honorable Membre lorsqu'il qualifie les opérations menées dans nos écoles de marginales (mais néanmoins sympathiques) : que ce soit au travers des programmes européens de distribution de lait, (ou de fruits et légumes) ou au travers d’une stratégie globale développée par la Wallonie et singulièrement par l’APAQ-W, la présence de nos produits agricoles à ce niveau est au contraire fondamentale. Ces actions s’adressent non seulement aux enfants, à leurs enseignants mais indirectement aussi à leurs parents, sans perdre de vue que les enfants d’aujourd’hui seront les « consommateurs de demain ». Au fil des ans, ces actions ont sensibilisé des dizaines de milliers de jeunes par le biais de documents pédagogiques et nutritionnels de qualité. Je puis assurer que bon nombre de multinationales de l’agro-alimentaire aimeraient pouvoir « retourner à l’école » de la même manière !

    En recherche et développement, la Wallonie possède de nombreux centres que je qualifierai d’excellence, qu’ils soient publics (CRA-W, ...) ou privés (Universités, ...). Chaque filière dispose en outre d’un Conseil de Filière chargé d’identifier, notamment, de nouveaux débouchés et d’en promouvoir le développement.

    Par ailleurs, les producteurs locaux, agissant seuls ou en coopérative, et de nombreuses PME et TPE portent des projets de diversification dans le secteur du lait et des produits laitiers. En fonction de la nature des projets ou du demandeur, ceux-ci peuvent bénéficier d’aides relevant de mes services (ISA, soutien spécifique à la transformation ou à la commercialisation, etc.), de ceux du Ministre de l’Economie (aide à l’exportation, recherche, innovation, technologie, Wagorlim) ou encore d’aides conjointes (FIDER, ateliers de travail partagé et prochainement halls relais agricoles).