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Les quelques problèmes concrets rencontrés dans la recherche d'un emploi

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 190 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 01/04/2010
    • de KAPOMPOLE Joelle
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Les partenaires sociaux confrontés au reclassement des chômeurs de longue durée ou fortement éloignés du marché du travail souffrent quotidiennement de difficultés concrètes rencontrées par leurs stagiaires.

    En effet, trois grands problèmes semblent persister et empêcher un reclassement efficace des chômeurs de longue durée :

    - tout d'abord un manque réel de centres d'accueil pour la petite enfance;
    - ensuite, l'absence de permis de conduire et de manière plus générale, les problèmes de mobilité des demandeurs d'emploi;
    - et enfin, la faible rémunération des emplois en question en raison de la faible qualification de ces derniers, ce qui réduit d'autant tant leur acceptation par les candidats que leur attrait.

    Pour le premier élément qui fait, à mon sens, l'objet d'un constat partagé par toutes et tous, ne serait-iI pas opportun d'augmenter le nombre de places d'accueil afin de faciliter la remise au travail des jeunes mères ?

    Monsieur le Ministre peut-il me faire part des mesures qu'il entend prendre ? En effet, ce manque de place est récurrent et handicape sérieusement notamment les jeunes mères dans leur recherche d'emploi.

    Aussi un système de crèche à la formation ne pourrait-il pas être envisagé ?

    Par ailleurs, une action concertée Communauté française/Région wallonne ne serait-elle pas pertinente en la matière ?

    J'en viens maintenant à l'absence de permis de conduire et à la problématique de la mobilité en général.

    De façon récurrente, les missions régionales sont confrontés à des personnes éloignées du marché de l'emploi, peu formées et bien souvent non titulaires d'un permis de conduire. Ce constat interpelle à plus d'un titre dès lors que la formation à la conduite s'avère onéreuse et que ces chômeurs sont tributaires des transports en commun.

    Eu égard à cette difficulté, quelles mesures Monsieur le Ministre va-t-il prendre afin de solutionner ces problèmes de mobilité ?

    Je souhaite donc connaître les mesures envisagées, dans le cadre des formations à l'emploi, afin de permettre à ces demandeurs d'emploi peu qualifiés d'obtenir un permis de conduire.

    J'en viens maintenant à la problématique de la rémunération.

    Dans certaines situations et pour certaines catégories de demandeurs d'emplois, il est tout simplement inintéressant de travailler.

    Et on ne peut reprocher aux demandeurs d'emploi peu qualifiés de décliner certaines offres lorsqu'on constate que financièrement, ces travailleurs y perdent. En effet, les offres correspondant à leur profil sont généralement peu rémunérées et travailler requiert un investissement personnel certes mais aussi un investissement financier. On ne peut perdre ce constat de vue car travailler implique des dépenses que l'on n'a pas en étant demandeur d'emploi.

    A la lumière de ces éléments, quelles mesures Monsieur le Ministre va-t-il prendre sur le sujet afin de détruire quelques pièges à l'emploi ?

    Va-t-il prendre contact avec son Collègue compétent en matière de l'emploi du fédéral afin de solutionner cette problématique ? Une action concertée sur le sujet est-elle envisageable ?
  • Réponse du 22/10/2010
    • de ANTOINE André

    Les problèmes que l'honorable Membre identifie en matière de « frein à l'insertion professionnelle » font l'objet d'une grande attention du gouvernement wallon.
    Je m'arrêterai plus particulièrement sur les deux premiers qu'elle évoque, l'accueil des enfants et l'accès au permis de conduire.
    En effet, les questions relatives à la rémunération font l'objet de la concertation sociale et/ou des mesures d'exonération de taxes et charges sociales qui ne sont pas de ma compétence même si, bien entendu j'y suis extrêmement attentif.

    En ce qui concerne l'accueil de la petite enfance 769 « équivalents temps plein » sont occupés dans les crèches et garderies grâce à l'octroi de points APE ce qui représente 5,3 % de l'ensemble des emplois du secteur non marchand.
    Dans le cadre du plan Marshall 2.Vert, , les postes ouverts grâce au plan Marshall 1 ont été pérennisés ce qui représente 928 ETP. Aujourd'hui, 744 postes sont occupés et 1.083 engagés. En outre l'octroi de postes PTP renforce les moyens de garderie extra scolaires. Aujourd'hui au­delà des 500 postes attribués précédemment et maintenus, 337,8 postes ont été octroyés dont 277 sont occupés aujourd'hui par 333 travailleurs.

    Si quelques exceptions existent; notamment une crèche à la Funoc de Charleroi, l'organisation de crèches réservées à des personnes qui sont en formation ou qui sont demandeuses d'emploi posent de multiples problèmes. En effet, outre les difficultés organisationnelles et financières, la solution est temporaire et l'enfant devrait changer de lieu d'accueil dès lors que la mère ou le père de l'enfant trouve un emploi ou arrête la formation.

    Dès lors, tant le Forem qui avait ouvert des « maisons d'enfants » à Liège, Charleroi et Couvin que les quelques opérateurs qui avaient conçu une infrastructure au sein de leur association privilégient maintenant la coopération avec les structures communales et privées existant dans la sous région.

    En outre, la législation (1) prévoit que les personnes qui suivent une formation et signent un contrat de formation professionnelle (F70), et cela concerne tous les demandeurs d'emploi, parents de jeunes enfants qui suivent une formation en régies des quartiers, en OISP, dans un centre de Forem Formation, dans les missions régionales et dans certains cas dans l'enseignement de promotion sociales, bénéficient d'une intervention de 2 à 4 euros par jour et par enfant, dans le coût de la garde d'enfant que ce soit en crèche ou en garderie.
    Plus de 3.300 personnes ont bénéficié de cette mesure en 2009.

    La deuxième difficulté que mentionne l'honorable Membre est l'accès au permis de conduire. En cette matière deux initiatives ont été prises hors de projets particuliers développés par certains CSEF en matière de mobilité:
    Le projet permis de conduire mis en place en 2003, permettant le financement d'examens théoriques et pratiques en faveur de stagiaires en formation au Forem dont l'orientation professionnelle impliquait l'obligation de conduire un véhicule.

    En 2008, 543 permis théoriques ont été délivrés et 456 permis pratiques;
    en 2009, 665 permis théoriques et 807 permis pratiques.

    Les MIRE (missions régionales) disposent également d'un budget permettant le financement de permis de conduire pour quelques uns de leurs stagiaires dont l'intégration professionnelle exige le permis.

    Le travail sur la mobilité ne se limite pas à l'accès au permis de conduire et plusieurs OISP intègrent dans leurs formations un soutien renforcé à l'étude du code de la route, matière parfois bien ardue pour bon nombre de demandeurs d'emploi peu scolarisés, ainsi qu'une sensibilisation plus large sur la mobilité.




    (1) arrêté du Gouvernenemt wallon du 8 février 2002.